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ASVEL: le phénomène de précocité Juste Jocyte raconte ses débuts

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A 14 ans et 19 jours, elle a battu le record de précocité du championnat de France féminin. Moins d’un mois après être devenue la plus jeune internationale A de l’histoire tous sports collectifs confondus en jouant pour la Lituanie à 13 ans. Phénomène, Juste Jocyte a rejoint la Tony Parker Academy et le LDLC ASVEL Féminin pour poursuivre sa progression. A l’occasion du quatrième épisode du programme inédit ASVEL, la série (ce mardi à 23h sur RMC Sport 1), consacré en grande partie à l’équipe féminine et dans lequel on suivra ses premiers pas au club, celle qui a été convaincue par le discours de Tony Paker se confie.

Pouvez-vous nous raconter votre passage en France en octobre pour visiter les installations de la Tony Parker Academy et de l’ASVEL Féminin?

Je n’étais jamais venue en France auparavant. J’étais très excitée de venir. J’étais avec François (Lamy, manager général de l’ASVEL, ndlr) qui m’a montré la ville et on s’est éclaté en famille. Quand j’étais à Mado Bonnet (la salle de l’ASVEL Féminin, ndlr), je me suis entraînée avec les pros et je me disais juste une chose: wow! Je ne m’étais jamais entraînée avec des filles d’un tel niveau et la façon dont elles m’ont accueilli et accepté, l’atmosphère, tout cela était indescriptible.

Que saviez-vous de cette équipe auparavant?

Je connaissais juste toutes les bonnes choses dont Tony m’avait parlé, le fait qu’il y avait une très bonne ambiance dans l’équipe et que quelqu’un qui n’est pas une bonne personne ne pouvait pas l’intégrer. Que des bonnes choses quoi. (Sourire.)

Pouvez-vous nous en dire plus sur votre rencontre avec Tony Parker?

On a juste parlé, de ma vie personnelle et de la sienne. Il m’a dit ce qu’il attendait de moi ici et je lui ai dit : d’accord, je vais te montrer le meilleur de moi-même.

Juste Jocyte lors de son premier match avec l'ASVEL Féminin
Juste Jocyte lors de son premier match avec l'ASVEL Féminin © DR

Etait-ce spécial pour vous de parler avec lui, une ancienne star de la NBA?

C’est une légende! Je n’avais jamais parlé à quelqu’un comme lui. Il était une star et il l’est toujours. Tout le monde le connaît. C’était un sentiment génial de parler avec lui. 

Qu’est-ce qui vous a convaincu dans son discours?

Les installations sont juste incroyables ici. Cela nous offre les conditions pour travailler de la meilleure façon possible et atteindre ses plus grands objectifs. Cela a beaucoup joué.

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Comment appréhendez-vous de vivre sans vos parents?

C’est difficile pour moi en ce moment mais je m’y habitue. Il m’est arrivé de vivre sans mes parents pour un ou deux mois à cause du basket donc ce n’est pas quelque chose de nouveau pour moi. Mais ça reste difficile. Ils me manquent, je leur manque. J’attends les vacances pour pouvoir aller les voir.

Vous êtes un des plus grands espoirs du basket féminin et votre arrivée en France est une nouvelle grosse étape dans votre carrière. En avez-vous conscience? 

Bien sûr. Je sens que je fais partie de quelque chose de spécial désormais. Je n’étais rien, j’ai travaillé dur, j’ai accompli des choses et maintenant je suis ici, loin de la maison.

Vous souvenez-vous de votre arrivée?

Quand je suis arrivée, il y avait le frère de Tony. Il m’a parlé de l’Academy, de l’ambiance dans le club, de Tony et de ce qu’il attend de ses joueurs et joueuses. Il m’a dit que si j’étais une bonne personne, Tony me traiterait de la même façon. Je n’ai entendu que des bonnes choses, que les gens au club étaient gentils et qu’ils allaient bien m’accueillir. A l’aéroport, comme je l’ai dit, je me sentais spéciale. François était tout heureux, il y avait déjà un cameraman pour me filmer. J’avais l’impression d’être une grosse star alors que je n’ai pas le sentiment d’en être une. Mais c’est un bon feeling de savoir que vous êtes importante pour quelqu’un. 

Comment se passe votre intégration à l’Academy? 

Je me sens très bien. C’est comme une nouvelle famille. Tout le monde est gentil avec moi, les filles sont très sympas, elles essaient de me parler en anglais et j’essaie de parler le plus possible en français pour m’améliorer. On peut échanger nos langues. (Sourire.) Comme je l’ai dit, c’est vraiment comme une nouvelle famille.

Le jour de votre arrivée, Marie-Sophie Obama, la présidente du club, vous a présentée aux autres filles. Que vous souvenez-vous de son discours?

Elle m’a présenté en disant: 'C’est une fille normale qui vient jouer ici, accueillez-la et traitez-la bien'. Tout le monde a souri et je me suis senti très bien accueillie.

Trois jours après votre arrivée, vous avez été intégrée à l’entraînement des pros. Qu’est-ce que cela vous fait à votre âge?

Quand je suis revenue à l’entraînement, c’était un peu bizarre. J’ai seulement 14 ans et ce sont toutes des femmes. Il y a bien sûr de jeunes joueuses bien sûr, qui m’ont beaucoup aidé. Je connaissais bien sûr Marine Johannès, qui était une de mes idoles. J’étais très contente de la rencontrer.

Juste Jocyte remplace Marine Johannès, qui était l'une de ses idoles, pour son premier match en LFB avec l'ASVEL Féminin
Juste Jocyte remplace Marine Johannès, qui était l'une de ses idoles, pour son premier match en LFB avec l'ASVEL Féminin © DR

Quel était votre sentiment en lui passant la balle? Cela vous a fait bizarre?

C’était très bizarre, oui. (Sourire.) A un moment, elle m’a tapé dans la main et j’ai vu ma main qui tremblait un peu. Mais je me suis habituée, on fait ça tous les jours.

Comment les pros se comportent-elles avec vous? Les coaches nous ont dit qu’elles étaient très protectrices, qu’elles vous parlaient beaucoup...

C’est quelque chose de spécial. Elles me protègent, elles veulent que je me sente vraiment bien accueillie et j’apprécie tout ce qu’elles font pour moi. 

Vous avez disputé votre premier match professionnel en France le 8 décembre, battant le record de précocité de la LFB à 14 ans et 19 jours. Qu’avez-vous ressenti à cette occasion?

Je suis très heureuse d’avoir pu jouer les deux dernières minutes. Ce n’est pas beaucoup mais je sais que je dois apprécier toute opportunité et en profiter car je ne vais pas jouer tout le match, je suis encore une gamine qui joue avec des pros. Je suis contente que le coach m’ait permis d’entrer en jeu pour pouvoir sentir ce que ça fait de jouer à un tel niveau.

Juste Jocyte est déjà à l'aise devant les caméras
Juste Jocyte est déjà à l'aise devant les caméras © DR

Le coach nous a dit que vous étiez là très tôt aux entraînements, souvent avant les autres, pour travailler encore et encore. Est-ce une caractéristique qui vous définit? 

Je viens une heure avant à l’entraînement pour travailler sur mes faiblesses, travailler sur mon tir, mon dribble, car je sais que je n’aurai pas forcément le temps de le faire à l’entraînement. Il faut montrer ce que vous avez appris à l’entraînement donc j’essaie de prendre du temps pour m’améliorer.

Vous donnez l’impression d’être très passionnée par le basket, d’avoir tout le temps envie de jouer. C’est le cas?

Bien sûr. Lors du match dimanche dernier, je priais que le coach me fasse entrer en jeu. Ça a fini par arriver et j’étais très heureuse, excitée. Après le match, toutes les joueuses m’ont félicité pour mes débuts.

Quels sont vos ambitions dans ce club?

M’améliorer encore plus, devenir meilleure chaque jour et le plus important, m’éclater et prendre du plaisir. 

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