
Basket: "Relève toi bonobo", un joueur quitte le terrain après avoir été victime d’injure raciste en Nationale 2
Il ne pouvait pas rester sur le terrain après avoir entendu de tels propos. Ce dimanche, lors d’une rencontre de Nationale 2 entre Charleville-Mézières et Metz, l’ancien joueur professionnel (Gravelines-Dunkerque, Nanterre, Orléans…) Loic Akono a quitté le terrain de la Charleville-Mézières Arena après avoir été victime d’injure raciste venant d’un spectateur local.
"J’ai décidé de quitter le terrain aujourd’hui à Charleville-Mézières après cette phrase d’une personne dans les gradins ‘relève toi bonobo’. Et le comble, je me suis fait menacer de prendre une faute technique parce que j’avais des choses à leur dire, écrit le meneur de Metz (35 ans) sur les réseaux sociaux. C’est bien la première fois que ça m’arrive. J’ai pris cette position de rentrer au vestiaire et rien n’allait me faire changer. C’est bien dommage en 2023 d’en arriver là mais je ne pouvais pas rester sur ce terrain."
Cet épisode déplorable est arrivé alors qu’Akono était resté au sol après un contact avec un joueur adverse. Sur les images de la rencontre, disponibles dans la vidéo ci-dessous à partir d’1h47, on voit le Messin se relever visiblement très énervé et avoir une explication avec le public. L’arbitre intervient alors pour calmer le joueur, ce que ce dernier déplore.
"Ce qui m’a fait le plus mal, c’est que, derrière, l’arbitre me menace de me mettre une technique"
"Au même moment, l’arbitre arrive sur l’action, m’indique qu’il a entendu mais me dit de garder mon calme, que le jeu va reprendre. Moi, je ne pouvais pas laisser le jeu reprendre", a indiqué Akono dans les colonnes de Be Basket. "Ce qui m’a fait le plus mal, c’est que, derrière, l’arbitre me menace de me mettre une technique car j’ai envie de dire ce que je ressens aux gens, a-t-il ajouté dans une vidéo prise dans les vestiaires et publiée sur Instagram. Donc c’est moi qui va me faire sanctionner parce que je me suis fait insulter de bonobo ?"
Dans un premier temps, le jeu a repris avec Akono toujours sur le terrain. Environ deux minutes plus tard, le Messin est sorti par son coach. Il décidera de ne jamais revenir. "En une fraction de seconde, j’ai réalisé qu’on m’avait insulté de bonobo et que c’est comme si l’on m’avait coupé la langue derrière, en me disant que je n’avais rien le droit de dire, de faire et que je devais encaisser pour continuer à jouer tranquillement", a-t-il poursuivi auprès de Be Basket.
Contacté par l’Ardennais, le président de Charleville-Mézières, Luc Torres, assure "condamner fermement ces propos, s’ils sont avérés, car ils n’ont rien à faire dans une salle de basket, ni où que ce soit". Lundi midi, les instances n’avaient pas encore réagi. Selon Be Basket, Akono va rencontrer ses dirigeants pour décider des suites à mener.