Ces Bleus ont la carrure

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Il n’y a pas eu d’explosion de joie. Simplement des regards échangés avec la satisfaction du devoir accompli. Au coup de sifflet final, les Bleus se sont rassemblés sur le parquet de Kaunas, le poing serré. Ils viennent pourtant d’atteindre leur objectif : une qualification au tournoi olympique. Mais cette génération 2011 a visiblement quelque chose d'autre en tête. Pour s’octroyer une chance de disputer le titre, la France a mis de côté ses éternelles frustrations pour dominer la Grèce (64-56). Une première dans un grand championnat depuis 1983.
Comme toujours face à leurs meilleurs ennemis, cette rencontre a été teintée d’une atmosphère étouffante, presque irrespirable. De celle qui vous coupe les jambes dans les moments de vérité. Peut-être était-ce la crainte de revivre le douloureux souvenir de 2005. Toujours est-il que l’entame des Bleus s’est révélée catastrophique (4-15, 6’), comme si la confiance qu’ils avaient engrangé depuis le début de cet Euro plein de promesses venait se fracassait sur le mur grec.
Jamais devant avant le quatrième quart-temps
Car les Hellènes, après avoir infligé un cinglant 7-0 en deux minutes de jeu, ont fait ce qu’on attendait d’eux : casser le rythme et empêcher la France de prendre le jeu à son compte. Les Tricolores, complêtement atones, se sont retrouvés sans solution, empêtrés dans une maladresse anachronique. Mais ils sont parvenus à survivre, portés par un Nando de Colo ébouriffant d’efficacité (16 points) et qui a semblé, à ce moment-là du match, le seul à vouloir prendre ses responsabilités côté Tricolore (17-21, 10’). Cet écart de quatre points, les Bleus auront bien du mal à le combler, gênés par l’hyperactivité de Bourousis dans les deux raquettes, auteur de 17 points et 11 rebonds au final. A la pause, les hommes de Vincent Collet sont loin d’avoir vaincu leurs démons (27-31).
Il a fallu attendre que Parker dicte sa loi, au cœur du quatrième quart-temps, pour que la France mène pour la première fois au score après un 9-0 (49-45, 32’). Comme par magie, certainement rassurés par une victoire qui se dessine, ses partenaires se sont alors mis au diapason : Batum, avec dix points rien que dans le money-time, a rentré des shoots décisifs et le duo Joakim Noah-Florent Pietrus s'est imposé au rebond. A 35 secondes de la fin, la France compte 5 points d’avance (61-56). C’est parfois insuffisant pour les Bleus quand ils jouent face à la Grèce. Mais cette équipe semble avoir quelque chose de plus que ces devancières. Débarrassée du syndrome grec, elle peut maintenant se concentrer sur la suite. Ce sera dès vendredi face à la Russie.