Diaw : « Surfer sur cette vague »

Boris Diaw - -
Boris, quelle a été la recette du succès de l'équipe de France ?
C’est le fruit d’une progression linéaire et d’une osmose qui nous a permis de progresser tous ensemble. C’était un travail de longue haleine. Ma génération et celle des Batum, Diot ou Ajinça avaient remporté des titres chez les jeunes et on a toujours voulu retrouver ce plaisir de gagner ensemble. On a eu une médaille de bronze en 2005, une médaille d’argent en 2011, pour enfin décrocher l’or cette année.
Tony Parker n'a jamais semblé aussi fort avec les Bleus que pendant cet Euro...
C’est sa compétition la plus aboutie. Il a été énorme. Il était extrêmement motivé et il l’a survolée. On l’a vu dans les moments cruciaux. A partir des quarts de finale, toute l’équipe a haussé le rythme, notamment grâce à l’influence de Tony Parker. C’était un leader exemplaire. Il a toujours été là pour nous rassurer.
Lorsque vous avez été champions d'Europe juniors en 2000, vous vous étiez promis avec Tony Parker de remporter un titre chez les séniors. Maintenant que c
C’est sûr que c’est une consécration. En 2000, on pensait que ce serait plus facile que ça, mais c’est aussi ça la fougue de la jeunesse. Finalement, ça nous aura pris 13 ans (rires). Maintenant qu’on l’a, on veut revivre ces moments. Quand j’ai commencé en équipe de France, c’est la Grèce qui dominait le basket européen. Depuis 2006, c’est l’Espagne qui raflait tout. J’espère que c’est à notre tour. On a réalisé quelque chose de difficile et on va essayer de rester au plus haut niveau.
Vous attendiez-vous à un tel accueil du public à votre retour en France ?
C’était un peu une surprise. On savait qu’il y aurait beaucoup de fans de basket contents de ce qu’on a accompli. Et il y a eu un plus grand public qu’escompté. On est fier d’avoir touché autant de gens. Pour l’instant, on essaie de profiter et d’en faire profiter les gens.
« J'espère au moins aller jusqu'à Rio »
Est-ce que vous auriez voulu défiler sur les Champs-Elysées, comme d'autres illustres champions français ?
Oui, on aurait bien voulu mais c’était un premier titre et c’était déjà énorme toutes ces personnes qui nous ont attendus à l’aéroport, à l’hôtel, au restaurant… C’était déjà grandiose et il faudrait peut-être un titre de champion du monde pour défiler sur les Champs.
Comment le basket français peut-il se servir de ce succès pour le faire fructifier, en termes d'exposition médiatique notamment ?
On espère que ce titre pourra contribuer à une plus grande médiatisation du basket. On essaie de surfer sur cette vague. J’espère qu’on a donné aux nouveaux téléspectateurs l’envie de s’intéresser de plus près au basket et de continuer à nous suivre. Le premier travail était de gagner. C’est une pression qu’on avait pour pouvoir encrer le basket dans le paysage du sport français. Ça, on l’a fait. Ensuite, il faut de la disponibilité et que les décisionnaires, à savoir les dirigeants, mettent des choses en place.
Vous avez 31 ans. Jusqu'à quand pensez-vous continuer en équipe de France ?
Je n’ai pas encerclé une date sur le calendrier à laquelle j’allais m’arrêter. J’espère au moins aller jusqu’aux Jeux (de Rio en 2016, ndlr). Après, ça dépendra du corps et de comment je me sens. Mais tant que je pourrai continuer à être utile à l’équipe de France, je serai présent.
A lire aussi :
>> Les petits Parker sont prêts
>> Parker : « Je suis toujours sur mon nuage »
>> Les Bleus fêtés en champions