Du pain sur la planche

Sévèrement battue par l'Espagne mardi à Almeria (77-53), l'équipe de France a affiché des lacunes inhabituelles et constaté l'écart qui la sépare des champions d'Europe en titre. Une sérieuse alerte à trois semaines de l'Euro en Lituanie (31 août-18 septembre).

Les Bleus attendaient leur confrontation avec l’Espagne pour s’étalonner et situer leur niveau. Depuis mardi soir, ils connaissent désormais le chemin qu’il leur reste à parcourir pour se rapprocher des champions d’Europe. Pourtant, après deux nettes victoires face à une faible équipe du Canada et avec l’apport de Joakim Noah, les hommes de Vincent Collet pensaient pouvoir inquiéter les Ibériques. Il n’en a rien été, la faute notamment à une défense trop attentiste, pourtant l’habituel point fort des tricolores.

« On sait que cette équipe de France ne peut pas jouer sans agressivité défensive pour développer un jeu rapide, des passes et du basket total, analyse Jacques Monclar, consultant pour RMC Sport. S’il n’y a pas une défense très agressive, on risque de connaître des désillusions comme celle-ci. » A cette défense poreuse se sont ajoutées certaines défaillances individuelles, au premier rang desquelles celles de Nicolas Batum et Antoine Diot, tous deux scotchés à zéro point en quinze minutes de jeu. « Tout ce qu’il fallait éviter de faire, on l’a pratiquement fait », peste même Jacques Monclar.

Monclar : « Pas le feu au lac »

« On ne s’attend jamais à une telle défaite, même face à l’Espagne. On espérait beaucoup plus résister », confie aussi Vincent Collet. Pas de quoi, pour autant, tirer la sonnette d’alarme. « Il ne faut pas oublier non plus que l’équipe d’Espagne est la meilleure en Europe, rappelle le coach des Bleus. Notre objectif est de se rapprocher d’eux et de faire en sorte que le prochain match contre eux ne se passe pas de la même façon. » Après trois jours de repos, la bande à Tony Parker ira disputer le tournoi de Londres du 16 au 21 août prochain, où elle pourra répéter ses gammes et tenter de peaufiner ses systèmes de jeu face à des formations comme la Croatie ou la Serbie. « Il n’y a pas de soucis, Vincent Collet va tirer des conséquences de tout cela. Les joueurs vont prendre du repos et repartir sur un cycle de préparation. Il n’y a pas le feu au lac », positive Jacques Monclar. Les sept matchs de préparation qu’il reste à disputer ne seront sans doute pas de trop pour corriger les erreurs commises mardi à Almeria.