
Eurobasket - Piétrus : "Personne ne se prend pour une star"

Florent Piétrus - AFP
Tony Parker pense que vous êtes la meilleure équipe de France de l’histoire. Partagez-vous son point de vue ?
J’ai beaucoup de respect pour les générations qui nous ont précédés. Mais forcément, c’est quelque chose d’énorme de faire partie de cette équipe, qui est peut-être la meilleure de tous les temps. On le saura fin septembre.
Le fait de pouvoir marquer l’histoire vous donne-t-il une responsabilité supplémentaire ?
Je pense qu’on a déjà marqué l’histoire. Mais là, on peut la graver à l’encre d’or avec cette compétition qui se joue en France. Il y a beaucoup d’attente et beaucoup d’excitation autour de cette équipe.
Comment se manifeste cet engouement ?
Ce sont des encouragements, des mots gentils. Il y a beaucoup d’attente. Nous, les joueurs, comme les journalistes, on est conscient de la tâche qui nous attend. Le fait de jouer en France pour une génération comme la nôtre, qui a beaucoup voyagé pendant des années, c’est quelque chose de super excitant. Le fait de jouer au basket dans un stade de foot de 27 000 places, ça ne s’est jamais fait avant. Il y a tellement de paramètres qui font que cet Euro va être très grand et, je l’espère, inoubliable pour nous.
Ressentez-vous une pression supplémentaire ?
On sait qu’il y aura beaucoup d’attente autour de cette équipe. Il y a forcément beaucoup de pression autour des matches. Ça sera à nous de digérer tout ça pour faire en sorte que la pression soit positive.
Quel rôle avez-vous au sein du vestiaire aux côtés des autres trentenaires comme Tony Parker et Boris Diaw ?
Ce sera à nous d’essayer de recadrer les joueurs pour rester bien fixés sur notre objectif. Il y a beaucoup de gens qui vont nous encourager. Il faudra faire abstraction de tout ça pour vraiment se concentrer sur notre objectif.
Comment se passe la cohabitation entre les générations ?
Très bien. Les plus jeunes ont beaucoup de respect par rapport aux anciens. On a réussi à créer ce lien entre la nouvelle et l’ancienne génération. Quand les plus jeunes viennent en équipe de France, ils ne diront jamais qu’il y a des groupes. Tout le monde fait partie de la même famille. On fait partie de la même aventure. Donc forcément, ils se sentent bien. Nous, ça nous facilite le travail puisqu’on n’a pas à leur courir après. Ils sont dans un cadre où il y a des règles et du respect. Ça rend l’intégration au groupe plus facile.
Quelles sont ces règles de vie collective ?
C’est un esprit de famille. Quand tu viens en équipe de France, il n’y a pas de Tony Parker, il n’y a pas de Piétrus, ni de Diaw. Il y a un groupe qui a envie de se battre à 200% pour le même objectif. Je pense que le jour où on partira, l’équipe de France aura de très bonnes bases et on ne sera vraiment pas inquiets par rapport au futur. Parce que les règles seront là et la nouvelle génération essaiera de perpétuer ce qu’on a construit durant toutes ces années.
Comment expliquez-vous la bonne image dont vous jouissez aux yeux du public ?
Parce que je pense que cette équipe fait preuve d’humilité. On est vraiment accessibles. Il n’y a pas un joueur qui vient en équipe de France et qui se prend pour une superstar. Je prends l’exemple de Tony. C’est celui que tous les médias veulent avoir, mais quand il arrive en équipe de France, il est comme les autres. Tout le monde est là avec beaucoup d’humilité donc tout le monde se sent à l’aise.
Que vous inspire l’éclosion de Rudy Gobert ?
C’est un peu la fraîcheur de cette équipe. C’est un joueur qui a confirmé ce qu’on avait vu de lui l’an passé au Mondial avec la saison qu’il a fait aux Etats-Unis. Il fait 2,18m, il court comme un lapin, il saute comme un cabri. Donc c’est forcément un joueur intéressant. Il a gagné en maturité. Il reste un peu « foufou » de temps en temps. Il faut savoir le recadrer de temps en temps pour essayer de le rendre meilleur. Mais il fait déjà partie des cadres de cette équipe.