Les Bleus toussent mais passent

Tout n'a pas été parfait mais les Bleus, à l'image de Nicolas Batum, ont su s'accrocher face à la Lettonie - -
A force de construire leur réussite sur l’intensité défensive, les Bleus en ont peut-être oublié la base du basket : marquer des paniers. Il fallait se pincer pour croire au tableau d’affichage à la mi-temps de leur match contre la Lettonie (21-16), adversaire supposé le plus faible du groupe B. Seize points en vingt minutes, difficile de trouver total plus famélique dans l’histoire récente de l’équipe de France. Heureusement pour les joueurs de Vincent Collet, les Lettons n’étaient guère plus inspirés dans une Hala Oliwia de Gdansk pourtant envahie par une bruyante colonie de supporters baltes.
Les deux équipes se sont ainsi livrées pendant deux quarts-temps à un concours de mauvais choix et de tirs trop courts. Privée de Ronny Turiaf, tonitruant la veille contre l’Allemagne mais rapidement pénalisé par les fautes, la France a pu compter sur un superbe Ali Traoré au relais dans la raquette. Avec onze de ses douze points inscrits en une mi-temps, le pivot villeurbannais a été le seul à marquer un panier avec Nicolas Batum et Tony Parker avant le retour au vestiaire. Seul avantage de cette demi-prestation d’une laideur absolue, il était ensuite difficile de faire pire…
Parker : « Une équipe est née »
Le chemin de croix tricolore s’est pourtant prolongé jusqu’à la 26e minute. Le temps de passer à deux doits du naufrage en subissant un écart maximum de dix points (33-23). Mais si cette équipe a bien un mérite, c’est celui de ne pas baisser la tête. Et elle l’avantage de compter dans ses rangs un joueur d’exception. Soudain insaisissable au milieu du troisième quart-temps, le meneur de San Antonio, bien aidé par cinq paniers à trois points du duo Diaw-Batum, a permis aux siens de virer en tête (41-37) avant la dernière période. Avant de confirmer cette faculté à renaître de ses cendres en s’imposant finalement de neuf longueurs (60-51).
« Une équipe est née ce soir (hier), juge Parker. Etre à - 10, sans aucune attaque et revenir, c’est très bon pour l’avenir. Après, sur le match, il ne faut pas chercher à comprendre. On a su montrer du caractère, c’est ce qu’il faut retenir. » Sur la longue route qui doit les mener aux quarts de finale, objectif déclaré, les Bleus auraient tout intérêt à mieux régler leur réveil. Au moins le match de ce soir contre la Russie se jouera-t-il sans épée de Damoclès, la France étant déjà qualifiée pour le deuxième tour.