Noah a tout changé

Joakim Noah - -
Il y a Tony Parker, le créateur, Nicolas Batum, la gâchette ou encore Boris Diaw, le taulier. Et puis, il y a Joakim Noah, travailleur de l’ombre, qui trimballe ses 2,11m dans les raquettes lituaniennes et qui répand sa bonne humeur dès qu’il en a l’occasion. A 26 ans, le pivot des Chicago Bulls découvre les joies d’une compétition en sélection et ses à-côtés. « Je m’habitue à vivre avec les mêmes personnes pendant deux mois. Tous les jours, je me réveille, j’ai la gueule de Ronny (Turiaf) à côté de moi ! On est tout le temps ensemble, on mange ensemble. Boris Diaw m’a longtemps fait ch… pour que je change de short tous les jours. Je voulais vivre des moments comme ça. »
A côté de ses partenaires, la moyenne de points de « Jo » (8,8 points par match) ne décolle pas. Son style peu académique aux shoots détone. Peu importe, le champion universitaire avec les Gators n’est pas là pour ça. Il fait le ménage aux rebonds (8 par match), joue des coudes et aspire les adversaires par sa puissance physique. Surtout, il assure un rôle moteur dans l’excellente ambiance qui entoure cette équipe de France rieuse et talentueuse. Comme en témoignent ses encouragements à s’époumoner contre la Serbie (97-96 ap) alors que ses cinq fautes personnelles l’avaient envoyé sur le banc plus tôt que ses partenaires.
« Joakim Noah, Nicolas Batum, Charles Kahudi et Ali Traoré apportent leur insouciance et la grinta qui fait que ce groupe a une âme », note Jacques Monclar, ancien international et membre de la Dream Team RMC. La présence de son cocon familial à Kaunas (son père Yannick, sa grand-mère et sa sœur) le réjouit. « Je sais qu’il est super fier, dit-il en parlant de son célèbre géniteur. Il n’est pas obligé de me le dire. Je le vois sur sa g… ! » Souvent grippés lors des compétitions précédentes, les Bleus se sont libérés en Lituanie. Ils le doivent en partie à ce géant gai luron.