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Noah est là… ça change quoi ?

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Revenu ce vendredi à Pau, où les Bleus sont en stage, le pivot des Chicago va enfin pouvoir se fondre dans le collectif tricolore. Un point essentiel si la France espère briller à l’Euro. Car Joakim peut apporter beaucoup sur comme en dehors du terrain.

Son absence a beaucoup fait parler. Et son retour, presque encore plus. Obligé de se rendre aux Etats-Unis pendant une quinzaine de jours afin de réaliser un « protocole de réhabilitation » pour une blessure à la cheville datant de plusieurs mois, Joakim Noah a retrouvé ses coéquipiers de l’équipe de France ce vendredi à Pau, cadre du deuxième stage préparatoire à l’Euro. « Yooks » est là. Pour de bon. Mais au fait, Noah avec les Bleus, ça change quoi ? Sur le terrain, son impact est évident. « Ce qu’on attend de lui ? Du Joakim Noah ! De l’énergie, du rebond, du contre, et même de l’attaque parce qu’il a énormément progressé à Chicago, juge Nicolas Batum. Il avait beaucoup apporté quand il était venu en stage avec nous il y a deux ans et, aujourd’hui, il est deux fois plus fort. Pour gagner un championnat d’Europe, il faut des grands qui dominent. L’addition de Joakim, un des meilleurs rebondeurs en NBA, c’est une énorme pièce en plus pour nous. »

Vincent Collet, l’entraîneur des Bleus, confirme l’analyse : « On a toujours des intérieurs plus petits que les nations adverses mais plus mobiles, plus athlétiques. Et là on en a un qui est aussi grand que les autres avec ses 2,11 m mais qui est toujours athlétique et mobile. Ça va peser. L’essentiel, c’est déjà qu’il soit le pilier défensif qu’il est à Chicago, rebonds inclus, et aussi dans les courses. Là où il est dominant en NBA, c’est dans sa capacité à traverser le terrain. Il bat très souvent ses adversaires directs entre son panier et celui des adversaires. » Et Kevin Séraphin, pivot dont la place dans le groupe est menacée par le retour de Noah, de poursuivre : « Il court partout, il ne s’arrête jamais, c’est chiant pour un adversaire. Si tu tournes la tête une seconde, il est déjà parti à l’opposé. C’est ça qui fait sa force, être aussi actif et rapide pour un joueur de 2,10 m. »

Collet : « C’est un joueur qui a faim »

Sans oublier son apport en dehors du parquet. Leader de vestiaire, Joakim draine une énergie positive dans son sillage. « On attend son énergie, son enthousiasme, qu’il soit lui-même, explique Collet. C’est un joueur qui a faim. » Avec désormais une nécessité : l’intégrer au mieux à la vie d’un groupe qui évolue sans lui depuis la mi-juillet. « Il faut qu’on apprenne à jouer avec lui, qu’il s’adapte aux systèmes, lance Tony Parker. Mais il ne faut pas qu’on lui mette trop de pression non plus. Il faut lui laisser le temps de s’intégrer et il va monter en puissance petit à petit. » Batum va dans le même sens : « On va lui parler, le guider. Mais connaissant Joakim et son intelligence de jeu, il n’aura pas de mal à s’adapter. » Seul impératif ? S’adapter au jeu à l’européenne. « Ce serait bien qu’il puisse jouer contre l’Espagne (mardi soir en amical, ndlr), même deux-trois minutes, pour qu’il se rende compte que ce n’est pas rien, indique Collet. La NBA, c’est très fort, mais le championnat d’Europe, et en particulier cette année, ça ne va pas être mal non plus. » A « Yooks » de répondre aux attentes.

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Alain Béral : « Pour la promotion du basket, c’est l’idéal »|||

Président de la Ligue nationale de basket (LNB) depuis juin dernier, Alain Béral voit forcément d’un très bon œil l’opportunité pour les clubs de Pro A de recruter des « Frenchies » expatriés en NBA pendant le lock-out de la ligue US, à l’image de la signature de Nicolas Batum à Nancy. « J’espère qu’il y en aura d’autres qui vont se décider, indique l’ancien président de l’Elan Béarnais. Ces joueurs ont été formés par les clubs de la LNB et se rapprochent naturellement de leur club formateur et de leur pays. On sait très bien que ce ne sera pas définitif, que le bras de fer du lock-out aura une fin, mais ça permettra de montrer que le basket français a formé de bons joueurs. Pendant qu’ils sont là, ils vont être au service du basket français. Ça peut être très bénéfique pour les clubs, qui vont avoir de belles affiches avec des joueurs qui vont attirer le public basket mais aussi un public curieux. Ça va peut-être faire venir dans les salles des gens qui n’y allaient pas ou plus. Pour la promotion du basket, c’est l’idéal. »