Parker : « J'essaie d'infecter les autres ! »

Tony Parker - -
Tony Parker, comment l'équipe de France prépare-t-elle son match face à l'Espagne demain ?
Je pense que ce serait bien si on faisait tourner l’effectif. Il faut qu’on se repose parce qu’on a déjà donné beaucoup. Et puis, ce match peut servir à redonner confiance à ceux qui n’ont pas beaucoup joué. Mais nous, on est tous concentrés sur le quart de finale.
Quelle équipe craignez-vous le plus d'affronter en quarts de finale ?
Honnêtement, aucune. Après toutes les équipes qu’on vient d’affronter (Serbie, Lituanie…), je me fous entre guillemets de qui on va jouer. De toute façon, le match sera difficile. Un quart de finale, c’est toujours compliqué.
Avec cette série de sept victoires, le regard des adversaires a-t-il changé sur vous ?
C’est vrai que c’est un beau parcours, mais on est encore loin d’être en demi-finale ou d’avoir une médaille. On a encore pas mal de choses à prouver. C’est sûr que c’est bien de gagner contre la Serbie, la Lituanie et la Turquie. Je ne suis pas sûr qu’une équipe de France ait déjà battu autant d’équipes performantes lors d’un Championnat d’Europe. Mais tout ça sera valorisé seulement si on arrive jusqu’en finale. Sept matches gagnés d’affilée, ça ne nous garantit rien. Si on perd en quarts, tout le monde l’aura oublié. C’est la dure loi du sport.
Vous faites partie des anciens désormais. Le groupe est-il conscient qu'il a une réelle carte à joueur pour aller au bout?
Ca fait onze ans que je cours après une finale ou une médaille d’or. Alors, j’essaie d’ « infecter » les autres (sic), leur faire comprendre, surtout aux plus jeunes (Séraphin, Kahudi) qu’on n’a pas tout le temps l’opportunité de faire quelque chose de grand. En tant que leader, c’est mon job de faire en sorte que le groupe reste concentré. Sur le terrain, j’essaie d’insister sur les détails car c’est comme ça que j’ai gagné les trois titres NBA à San Antonio. Le soir aussi, j’essaie de passer dans les chambres et de les remotiver, de les maintenir tous concentrés. Mais je sens que le groupe est réceptif. Tout le monde a envie de gagner.
On a l'impression que la France a acquis une forme de sérénité au cours de cet Euro. Etes-vous d'accord avec cette analyse ?
C’est vrai que depuis le début de la compétition, on ne panique pas, même quand on est en difficulté. Je sens que l’équipe est plus mature, on dégage plus de confiance en nous. A chaque fois qu’il a fallu mettre des paniers ou des lancers francs, on a su répondre présents. On a vraiment l’impression que c’est notre année. Si on arrive au bout, on pourra au moins oublier toutes ces années de frustration qui nous auront servi à arriver à ce jour J.