Parker, la mémoire du cent

Tony Parker va fêter sa 100e sélection avec les Bleus - -
Il était alors un jeune espoir de Pro A au potentiel sans limite, un brin gringalet dans son grand maillot bleu. Il est aujourd’hui le taulier, triple champion NBA au corps forgé par les joutes de la ligue US. Entre sa première sélection avec l’équipe de France, en novembre 2000 à Ankara (Turquie), et sa centième cape, ce mardi soir face à l’Espagne à Almeria, Tony Parker est devenu un autre homme. Un homme tout court, même. Avec toujours cette passion pour le maillot tricolore. « Atteindre cent sélections, ça fait plaisir et c’est un honneur, glisse l’intéressé. Si je suis en bonne santé et que tout se passe bien, j’espère jouer encore 5 ou 6 ans avec l’équipe de France. »
Cent sélections. Une marque symbolique. Et l’occasion de revenir sur les moments marquants du parcours de TP avec les Bleus. « C’est dur de n’en retenir qu’un donc j’ai plutôt un Top 3, confie le meneur des San Antonio Spurs. Il y a d’abord la première sélection à Ankara. C’est toujours spécial. Après, je dirais notre victoire contre la Serbie à Novi Sad en 2005 (les Bleus avaient éliminés les Serbes chez eux en barrage pour accéder aux quarts de finale de l’Euro, ndlr). La Serbie était la référence du basket, c’était un super moment. Enfin, il y a notre victoire de 30 points contre l’Espagne dans le match pour la médaille de bronze de l’Euro 2005. Notre première grande victoire ensemble. »
« Oui, je suis frustré et un peu déçu… »
Mais il y a aussi des déceptions. L’Euro 2003 et ce match pour la troisième place sabordé face à l’Italie. « C’était la plus forte équipe de France que j’ai connue avec celle de cette année », se souvient Tony. L’absence de titre international sur ses 11 années en Bleu reste une souffrance pour le champion d’Europe juniors 2000 (avec Boris Diaw et Ronny Turiaf notamment). « Oui, je suis frustré et un peu déçu mais je mesure aussi le niveau de la concurrence en face. A chaque fois, on n’est pas loin, mais c’est la dernière marche la plus dure. Quand je vois Dirk Nowitzki galérer treize ans avant de gagner un titre NBA, alors que je l’ai remporté dès ma deuxième saison, je me dis que si un jour on arrive à faire quelque chose de grand avec les Bleus, je l’apprécierai encore plus que mes titres NBA. » Pour atteindre son objectif, l’attaquant génial a même su se réinventer en gestionnaire. « J’ai commencé en 2009, où j’étais beaucoup plus patient sur les premières mi-temps et agressif quand on avait besoin de moi en fin de match. Je jouerai comme ça cet été. » Avec l’espoir de faire enfin rimer équipe de France avec médaille d’or.