Pierre Vincent : « Je savais qu’on allait gagner »

Céline Dumerc découpe le filet de la finale de l'Euro - -
Pierre Vincent, que ressentez-vous ?
Je suis calme et reposé. J’ai flotté. J’ai pensé que j’allais pleurer comme une madeleine. Même pas. Je suis heureux de voir les filles comme ça. On a un métier magnifique.
C’est la victoire d’un collectif ?
Une victoire d’une belle équipe qui a donné beaucoup. Ce que je retiens c’est la capacité que l’on a de s’engager ensemble, de se respecter ensemble, d’échanger nos confiances, ce qui peut rendre les gens fragiles et on l’a été.
De la magie aussi ?
C’est beaucoup d’énergie, beaucoup d’envie de bien faire avec nos forces et nos faiblesses. Socrate a dit « connais-toi toi-même ». On a essayé de se connaître en tant qu’équipe et on s’en est plutôt bien tiré.
Comment vivez-vous ce dernier quart-temps où la Russie remonte ?
Des certitudes non mais je sentais qu’on avait la main. Quand je voyais l’état mental des filles je savais qu’on allait gagner. Après on a douté un peu. J’ai hésité à faire sortir Céline Dumerc. Mais quand j’ai vu l’adversaire perdre pied je sentais qu’on ne perdrait pas.
C’était le scénario rêvé ?
J’ai envie de rendre hommage à Cathy Melain qui prend sa retraite, c’est une grande dame du basket français. Je l’ai appelé pour qu’elle vienne et elle arrête sur ce 2e titre de championne d’Europe. J’ai croisé quelques sportifs exceptionnels. Cathy est un vrai joueur d’équipe qui apporte de la sérénité, de la justesse. Elle ne se met pas en avant mais malgré ça elle sait que le plus important c’est l’équipe.
Champion d’Europe pour cette équipe qui était en test, on peut attendre quoi maintenant ?
Je n’en sais rien. Ca va être un vrai chantier. On a subi une grande déroute en 2007 en n’allant pas à Pékin. Ca a été très lourd à vivre mais les grandes victoires se construisent sur les grandes frustrations. Peut-être que cette victoire est née là.