Collet : « Dommage qu’il y ait tant de forfaits »

Vincent Collet - -
Vincent Collet, vous étiez déjà à Pau l’année dernière pour disputer les repêchages de l’Euro 2009. Cette fois, la préparation s’annonce plus sereine…
Effectivement. Là, on a un peu plus de temps. Mais c’est modéré du fait de la tournée, où on va malheureusement peu s’entraîner. On aura trois matches très intéressants (deux face au Canada à Toronto les 12 et 13 août, un contre les Etats-Unis à New York le 15) mais avec moins d’entraînement. Donc on doit profiter à plein de ce stage. On va passer quatorze jours ensemble, beaucoup s’entraîner. Il faut qu’à la sortie de ce stage, notre jeu soit calé.
Qui sera le capitaine des Bleus en Turquie ?
Ce sera Boris Diaw, avec Florent Pietrus comme co-capitaine. Après, il y a des jeunes joueurs qui vont s’imposer. L’an passé, on a vu l’émergence de Nicolas Batum. J’espère qu’il va confirmer. On attend aussi beaucoup de Rodrigue Beaubois. Même s’il est rookie, il va avoir un rôle prépondérant en l’absence de Tony (Parker). Mais il faut un peu de temps pour que tout ça se mette en place.
« On doit être impertinents »
Vous avez dû composer votre groupe sans plusieurs joueurs de NBA…
C’est regrettable. C’est la prééminence de la NBA sur le basket mondial. C’est un phénomène avec lequel on est malheureusement obligé de composer. Ça pose problème. Ça va être un enjeu dans les années à venir pour qu’on puisse perpétuer le basket international. Normalement, le championnat du monde est la compétition la plus importante avec les Jeux Olympiques. Il est donc dommage qu’il y ait autant de forfaits.
Pensez-vous pouvoir compter sur Joakim Noah ?
On est plutôt pessimistes. La porte n’est toujours pas fermée, on est dans l’attente. Je n’ai pas la main et je ne peux donc pas estimer les chances. Il négocie actuellement son contrat avec Chicago. Soit ça se fait rapidement, soit ça ne se fait pas. Mais plus on avance dans le temps, plus les chances sont restreintes.
Votre groupe est particulièrement jeune…
On a un groupe qui se reconstruit et qui est très jeune en effet. Les qualités de la jeunesse, c’est forcément plus d’engagement, plus d’intensité. On va s’appuyer sur ces valeurs là. On n’a pas le choix. On a du potentiel et des qualités à mettre en avant. L’autre axe sur lequel j’ai demandé aux joueurs de se concentrer, c’est sur une forme d’impertinence. Il faudra que la jeunesse soit synonyme de fraicheur, qu’on ne vienne pas pour regarder les adversaires. On doit être impertinents, sans tomber dans l’arrogance.
Le fiasco des footballeurs en Afrique du Sud a-t-il une incidence sur votre comportement ?
Forcément, comme pour tous les autres sports, collectifs surtout. Ce qu’il s’est passé il y a un mois a marqué les esprits. Pour ce Mondial, on souhaite simplement avoir la même attitude que l’an passé (à l’Euro). On veut être nous-mêmes. Je pense que l’attitude du groupe l’été dernier avait été satisfaisante. Que se soit au niveau de l’ouverture vers le public ou dans le comportement général. On doit garder cette simplicité et cet état d’esprit.