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Les Bleus en eaux troubles

Ali Traoré n'a joué que six minutes face à la Nouvelle-Zélande

Ali Traoré n'a joué que six minutes face à la Nouvelle-Zélande - -

L’ambiance n’est pas au beau fixe au sein de la sélection tricolore avant d’affronter la Turquie dimanche à Istanbul (20h) en huitième de finale du championnat du monde de basket.

L’aventure avait si bien commencé. D’abord prometteuse après des débuts fracassants face à l’Espagne (72-66) il y a une semaine, l’équipe de France a progressivement baissé en régime au point de s’incliner jeudi face à la Nouvelle-Zélande (82-70). Un revers lourd de conséquence puisque les Bleus, quatrièmes, devront réaliser un exploit dimanche face à la Turquie, chez elle, en huitième de finale. Une défaite qui a révélé au grand jour quelques tensions au sein du groupe de Vincent Collet. A chaud, Mickaël Gelabale avait allumé la mèche. « Certains n’ont pas mouillé le maillot, a soufflé le Choletais. Il faut se ressouder. C’est l’équipe de France, on n’est pas en club... » Yannick Bokolo lui avait emboité le pas : « On sait qu'on a du cœur et qu'on peut monter en intensité, c'est ce visage-là qu'on doit montrer. Pas le visage de certains seigneurs qui restent sur le terrain comme ça à ne rien faire. Il faut jouer motivé. »

Le malaise Ali Traoré

Dans l’œil du cyclone notamment, Ali Traoré, hors sujet depuis le début des Mondiaux. Face aux Tall Blacks, le pivot tricolore n’a joué que six minutes. Une sanction ? Possible. Sur son cas personnel, l’intéressé confie avec humilité : « Je n’ai pas été flamboyant. Je ne vois pas à qui je pourrais en vouloir. C’est moi qui ne suis pas foutu de mettre un panier. C’est mental. Quand j’ai la balle dans les mains, je ne sais même pas quoi en faire. Si le coach estime que j’ai laissé passer ma chance et que j’aiderai plus l’équipe en tapant des mains sur le banc, c’est ce que je ferai. Il faut penser collectif. » Sur l’ambiance, le joueur reconnaît quelques « mésententes, des tensions minimes. Mais rien de grave, des histoires de basket. Il n’y a pas de drame ni d’embrouille. Sur ce match, chacun avait son idée sur ce qu’il fallait faire. On ne tirait pas dans le même sens. »

Avant d’affronter l’ogre turc au Sinan Erdem Dom d’Istanbul, les Bleus veulent donc crever l’abcès. Hier soir, une réunion était prévue entre les joueurs : « On doit remettre les points sur les « i » », assure Mickaël Gelabale. L’ailier compte sur l’expérience des leaders, Boris Diaw et Florent Piétrus, pour remettre un peu d’ordre dans la maison bleue : « On n'a pas mal de jeunes qui ne savent pas bien ce que signifie un tel match, explique-t-il. Ils viennent décontractés, se disent qu'ils sont au Championnat du monde et voilà. Ils oublient qu'en France le basket n'est pas au mieux de sa forme et qu'il faut vraiment qu'on arrive à faire quelque chose maintenant. » Nul doute qu’un succès face à la Turquie dimanche et un ticket pour les quarts, l’objectifs de l’équipe de France, redonneraient le sourire à tout le camp tricolore.

Aurélien Brossier avec François Giuseppi à Istanbul