Euroligue : encore un miracle pour Nanterre ?

Mam Jaiteh et Nanterre affrontent le Fenerbahçe - -
Nanterre-Moscou, un lien qui n’a jamais été aussi fort depuis la fin des années 80. Une victoire du CSKA sur le parquet du Partizan Belgrade ce jeudi (20h45) et le rêve de Top 16 de la ville des Hauts-de-Seine, mairie communiste depuis l’entre-deux-guerres, deviendrait un peu plus réel. Pourquoi un tel retour de l’espoir des Nanterriens pour les Moscovites, déjà qualifiés ? Parce que l’Euroligue, avec son scénario cruel pour les clubs français depuis Pau-Orthez en 2006-2007, a joué un mauvais tour à la JSF la semaine dernière. Une défaite du champion de France à Kiev (97-87), un succès du Partizan au Fenerbahçe (77-79) et voilà le destin européen qui quitte les mains des shooteurs du champion de France. L’équation s’est compliquée en même temps que la perspective s’est assombrie.
Pour voir le Top 16, il faudra battre Fenerbahçe ce jeudi soir (21h) à la Halle Carpentier, dans le 13e arrondissement de Paris. Et croiser les doigts pour que le Partizan du champion d’Europe tricolore Joffrey Lauvergne, meilleur rebondeur de la compétition, ne transforme pas la fureur innée de sa Pionir Arena en euphorie collective. Alors, Nanterre supporter du CSKA ? « Bien sûr ! J’espère que le CSKA va jouer le jeu » répond Johan Passave-Ducteil. Le détail, et il est de taille, c’est que la JSF affrontera, avec un petit quart d’heure de retard par rapport à la Serbie, le leader de ce groupe A, un « Fener » certes déjà qualifié mais surdimensionné sur le papier pour le Petit Poucet devenu si gourmand. Mais « vous verrez des morts de faim, des mecs qui voudront prendre leur destin en main », promet l’intérieur nanterrien.
« Faire en sorte que les joueurs soient transcendés »
Champion de France dès sa deuxième saison en Pro A, avec son mini-budget et son parcours à ascensions répétées, Nanterre est un miracle permanent. Le sorcier en chef donc forcément avoir la recette pour s’offrir quatre mois de prolongation sur la plus grande scène européenne. « La recette, c’est de faire en sorte que les joueurs soient transcendés, explique Pascal Donnadieu, le coach. En Euroligue, on est systématiquement dans une position où on repousse nos limites. Donc il faut essayer d’avoir des mots assez forts pour que les joueurs aient cette motivation, cette rage, pour se surpasser. » Et pour aller chercher une quatrième victoire, un bilan qui ferait déjà la fierté des Nanterriens.
« Si on nous avait dit qu’on jouerait la qualif’ sur le dernier match, personne ne l’aurait cru », rappelle ainsi Xavier Corosine. L’exploit à Barcelone le 31 octobre (67-71) a déjà rendu l’histoire magnifique, comme les délocalisations réussies à Carpentier. Mais cette JSF a-t-elle encore suffisamment d’énergie pour croire en sa bonne étoile ? « On est en bout de course, ne cache pas Pascal Donnadieu en pensant au -17 encaissé à Pau lundi. Ce sera notre 22e match depuis début octobre. Ça se concrétise sur le plan physique et aussi par une petite lassitude mentale. Que ce soit la Pro A ou l’Euroligue, on est forcément au maximum. » « Je pense que mentalement, on sera prêt, rassure Xavier Corosine. J’espère que le corps tiendra. Il faut tout donner, ne pas faire de calculs. » Ce n’est pas dans l’ADN de Nanterre de renoncer à l’impossible.
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