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Kunter, les secrets d’un sorcier

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Si Cholet, qui défie le FC Barcelone jeudi soir (20h45) lors de la 7e journée d’Euroligue, peut encore viser le Top 16 européen, il le doit à son entraîneur franco-turc, Erman Kunter. Portrait d’un maniaque du travail.

« Je ne suis pas très malin moi vous savez. » Erman Kunter n’est pas un adepte des surnoms élogieux. Celui de « Malin du Bosphore » ? Exagéré si l’on s’en réfère aux propos du guide choletais. Le « Sorcier des Mauges » ? Inadapté puisque l’intéressé n’a aucun talent de magicien. « Il n’y a pas de secret, poursuit-il. Je me sens bien ici. Ma femme et ma famille également. Je connais tout : le club, les joueurs et les installations. » Quoi de plus logique pour le Franco-Turc, détenteur depuis septembre dernier de la double nationalité et habitué du parquet de la Meilleraie depuis cinq ans maintenant (2003-04, puis 2006 à aujourd’hui).
S’il « n’y a pas de secret », il y a bien, tout de même, une réelle explication à la réussite d’Erman Kunter sur le banc de Cholet. Depuis deux ans, le CB aligne les titres. Une semaine des AS en 2008. Un titre de champion en 2010. Le tout avec « des moyens limités », soit un budget de 5 millions d’euros. « Il arrive d’années en années à mobiliser des joueurs qui ne sont pas, sur le papier, les meilleurs du championnat, juge le président choletais Patrick Chiron. Mais il exploite au maximum leurs capacités. Il est convaincu par ce qu’il fait et sait transmettre sa culture de la gagne à son groupe. Erman, c’est travail, intensité, défense. »

Causeur : « Parfois, on se dit qu’il est fou »

C’est aussi beaucoup d’exigence, à en croire Fabien Causeur. « Il est dur au mal, témoigne l’arrière du CB. Avec lui, on souffre. Il arrive qu’à la fin de l’entraînement on s’avachisse sur nos chaises. Parfois on fait des petits extras, on court beaucoup. Quand on a une journée de repos, on en profite, je vous le dis. Parfois, on se dit qu’il est fou. Il y a même des moments où on en a marre. Mais tant que les résultats sont là, tout le monde suit. »
4e de Pro A, 4e également de son groupe C en Euroligue, Cholet peut, en cas d’exploit devant le Barça jeudi soir, se rapprocher d’un billet pour le Top 16. Et ainsi imiter la belle épopée européenne de Pau-Orthez en 2006. Si ce n’est faire mieux, qui sait, avec Kunter aux commandes. « Il faut penser étape par étape, tempère l’intéressé. Il nous reste quatre matches d’Euroligue à jouer. Deux victoires minimum nous qualifieraient pour le Top 16. Ensuite, on pourra alors ambitionner une place en quarts de finale. » Avant d’ajouter : «Il faut qu’on oublie le passé. On ne doit pas rester sur ce que l’on a fait l’année dernière. Il faut viser un peu plus haut pour l’avenir. » Vous avez dit exigeant ?