France-Espagne : comment avoir une petite chance

Boris Diaw face à Pau Gasol - AFP
Euro 2015, peut-être en partie à domicile. JO 2016, à Rio. Cette Coupe du monde n’est pas encore terminée que les rêves se portent sur les prochaines compétitions, avec des Bleus qui feraient beaucoup plus peur en pouvant compter sur Tony Parker voire Joakim Noah. Il y a quand même ce France-Espagne à Madrid, mercredi (22h, heure française). Une salle hostile, un adversaire favori pour la victoire finale, un écart de 24 points au premier match en phase de groupes (64-88)…
A priori, Vincent Collet et ses joueurs seront en vacances vers minuit. Mais on ne sait jamais… « On a à nouveau l’opportunité de faire quelque chose d’incroyable, mais avec peu de chances, il faut être réaliste, reconnaît le sélectionneur. On joue contre une équipe exceptionnelle qui est à son apogée, chez elle qui plus est. Mais même s’il n’existe qu’une seule chance, il faut la jouer à fond. » Comment saisir cette petite chance ? Le plan de jeu « parfait », avec Jacques Monclar.
Couper les contre-attaques
L’Espagne, 2e meilleur attaque de cette Coupe du monde (88,2 points/match), se régale quand elle peut courir vers le cercle. « La première chose, c’est de limiter leur jeu rapide, explique Jacques Monclar, membre de la Dream Team RMC Sport. Sinon, c’est un tsunami qui arrive. Il faut une présence au rebond offensif pour ralentir la montée de balle. Il faut arriver à contrôler l’arrivée sur le côté gauche surtout et les grands qui courent, Ibaka et les Gasol. Il ne faut pas donner de choses faciles. » La défense des Bleus devra être extrêmement réactive. Le repli demandera beaucoup d’efforts.
Ne pas perdre la balle
C’est l’une des faiblesses des Bleus (14,8 pertes de balle/match) et elle pourrait leur coûter très cher. En phase de groupes, lors du premier affrontement entre la France et l’Espagne (64-88), les joueurs de Vincent Collet avaient perdu 15 ballons. « Il ne faut pas perdre la balle, ne pas dépasser les 11 pertes de balle sur le match, prévient Jacques Monclar. Contre l’Espagne, tu les payes cash. » Attention à Ricky Rubio, meilleur intercepteur de cette Coupe du monde (3,7 par match).
Promener les frères Gasol
Absent lors de l’Euro 2013, Pau Gasol rayonne pour cette Coupe du monde à la maison (20,5 points/match). Mais le nouveau joueur des Chicago Bulls, 34 ans, a souffert du genou en 8es contre le Sénégal samedi à Madrid (89-56), a avoué être « fatigué » et espère « être à 100 % contre la France ». Un espoir pour les Bleus ? « Il y a des choses à faire, estime Jacques Monclar. On sait que les frères Gasol n’aiment pas défendre quand ils sont loin du cercle. Il faut les emmener au large sur les pick and roll ou les défier en un-contre-un depuis le large. Ça implique d’avoir de l’adresse dans le périmètre. Mais ils ont le meilleur jeu intérieur du monde. » Marc Gasol, Serge Ibaka et Felipe Reyes sont aussi là…
Tenir les duels
Plus grande d’un petit centimètre (moyenne de 2m01 contre 2m00), plus jeune (26 ans contre 28 ans), l’équipe de France fait face à un immense défi. Collectif et individuel. Car si les Bleus vont devoir trouver des solutions d’équipe pour y croire, ils seront également obligés d’évoluer à leurs meilleurs niveaux personnels. Du 12 contre 12, face à des joueurs de NBA ou aux rôles majeurs en Euroligue. « On rentre dans des défis personnels, des un-contre-un. On ne peut pas faire un grand match sans un grand Boris (Diaw) et un grand Nico (Batum). Il faut essayer de bien utiliser le coté scoreur d’Evan Fournier, le coté passeur-gestionnaire de Thomas Heurtel et la régularité de Joffrey Lauvergne. »
Les faire douter
« Il faut faire un match quasi parfait, reconnaît Jacques Monclar. Et les emmener dans une fin de match serrée. Ils peuvent douter. Ils n’ont jamais eu de doutes depuis le début de la compétition. C’est une équipe presque sublimée, qui vit dans la réussite. Si on les fait douter… » Pour tenir jusqu’au money time, il faudra « avoir une adresse à trois points, faire 45 %, et jouer bien large » selon notre membre de la Dream Team RMC Sport. « Il y aura plus d’enjeu, de pression, de monde, explique Evan Fournier, intéressant depuis deux matchs (13 points contre l’Iran et la Croatie). Ce sera un match avec beaucoup d’intensité. » « On a vu qu’on pouvait les titiller, puisque le gros écart au premier ne reflète pas forcément la physionomie » ajoute Antoine Diot. Ce France-Espagne, avec une équipe inférieure sur le papier à l’ogre local, équivaut à un France-Brésil 98 en foot ou un France-All Blacks 99 ou 2007 en rugby. Impossible n’est pas français…
Le comparatif France-Espagne (joueurs)
Meilleur marqueur : Lauvergne (10,3 points par match) / P.Gasol (20,5 points par match) Meilleur rebondeur : Lauvergne (4,5 rebonds) / M.Gasol (6,7 rebonds) Meilleur passeur : Heurtel (4,2 passes) / Rubio (5,8 passes) Meilleur contreur : Gobert (0,8) / P.Gasol (2,2) Meilleur intercepteur : Batum (1,3) / Rubio (3,7)
Le comparatif France-Espagne (équipes)