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Gomis : « L’équipe n’appartient à personne »

Emilie Gomis

Emilie Gomis - -

Emilie Gomis est passée par tous les états lors de la victoire face à l’Australie (74-70, ap), ce lundi. Meilleure marqueuse (22 points), elle a aussi manqué une balle de match dans le temps réglementaire. Mais elle ne s’attarde pas sur son cas.

Emilie, quel regard portez-vous sur la victoire de l’équipe de France face à l’Australie (74-70) ?

Quel match ! On a gagné, c’est le principal. On a montré qu’on est capable de battre des grandes équipes comme l’Australie. Ça nous motive pour la suite. Ce n’est pas encore fini, il reste trois matches à jouer derrière et rien n’est sûr contre l’Angleterre. Elles sont chez elles et on peut perdre. Il ne faut pas se laisser aller mais ça nous renforce de plus en plus. On a une équipe vraiment solidaire, c’est une grande force. Quand on est en difficultés, on arrive à remonter la pente grâce à ça.

Quel est l’état d’esprit de cette équipe de France ?

L’Australie, c’est une grosse équipe mais on ne l’a pas regardée avec des gros yeux. On a démontré depuis les derniers championnats d’Europe et du monde qu’on pouvait gagner contre des grosses équipes. On a cette confiance. Il faut la garder et ne pas être dans le doute. Il faut que l’on soit soudées. Il ne faut ni sous-estimer, ni regarder nos adversaires comme des stars. On a une force, c’est la défense. On est aussi une équipe collective. En face, il y a deux ou trois stars et quand on arrive à sortir ces filles, l’équipe d’en face est perdue. Alors que nous, nous sommes un groupe. C’est notre force.

Vous étiez inquiète de votre état physique avant le début de la compétition. Votre performance dans le troisième quart-temps montre que vous allez mieux, non ?

Oui, ça va mieux même si mon souci (blessure à un mollet) est toujours là. Quand je suis sur le terrain, je ne pense pas à ma blessure. Je ne vais pas jouer sur une jambe. J’ai quelques petits soucis mais j’essaye de m’adapter au mieux. Quand on est chaude, on arrive à faire abstraction. On avait besoin de moi à ce moment-là, le coach m’a fait confiance et c’était à moi de tout donner derrière. Je ne voulais pas décevoir l’équipe. Même après mon petit « lay-up » et mon dunk un peu déplacés, j’ai réussi à tenir. Quand on se donne à fond, on ne regrette rien.

Vous êtes passées par toutes les émotions lors de ce match…

L’équipe n’appartient à personne. Je n’étais pas du tout sûre de jouer ce match. Le coach ne m’a rien dit. En fonction de ce qu’il se passe sur le terrain, il aligne les filles qu’il faut pour gagner. Il n’est pas dit que je serai dans le cinq majeur au prochain match. Il vaut mieux penser au groupe qu’à l’individualité. En première mi-temps, je n’ai pas été trop présente, je me suis reconcentrée. C’est ce que le coach souhaite. Il veut des joueuses à 100%, concentrées jusqu’au bout et prêtes à rentrer à n’importe quel moment.

Propos recueillis par François Giuseppi à Londres