Basket: insincérité des documents, un investisseur étranger mystérieux… les raisons de la sanction contre Limoges

La DNCCG a évoqué plusieurs motifs comme le non-respect des engagements financiers et l’insincérité des documents pour justifier sa décision d'exclure le CSP Limoges du basket professionnel. Le trou est estimé au minimum à 1 million d’euros. Le club avait déjà connu 743 000 euros de pertes l’été dernier pour un budget avoisinant les 6 millions d’euros. Ce mardi matin à Paris, est venue à la DNCCG la propriétaire du club Céline Forte, veuve du président et joueur emblématique Fred Forte décédé subitement en 2017. Elle était accompagnée de son gendre, Guillaume Lanave, propulsé directeur commercial et personnalité clivante dans la Vienne. Tout l’écosystème limougeaud s’oppose aux dirigeants actuels du club de basket que cela soit la mairie, le département, les partenaires et les supporteurs qui ont multiplié les banderoles hostiles à Beaublanc ces derniers mois.
Un virement signalé à Tracfin?
Le Président de la DNCCG, Patrick Hianasy, a révélé au cours d’une conférence de presse que Céline Forte et Guillaume Lanave ont présenté un document faisant état d’un ordre de virement de 5 millions de dollars (4,6 millions d’euros) émis au début du mois de la part d’un investisseur étranger via un papier à en-tête avec des coordonnées à Hong-Kong. Quand Patrick Hianasy, le président du gendarme financier, a appelé le numéro à Hong-Kong ce matin, il est tombé sur une personne qui a dit ne pas savoir de quoi il parlait. Hianasy a ensuite déclaré que si le virement venait à arriver, il pourrait alerter son autorité de tutelle, la Fédération, qui pourrait être amenée à signaler le virement à Tracfin, l’organisme gouvernemental chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent.
Les prochaines étapes dans ce dossier: Céline Forte dispose de huit jours ouvrables pour faire un recours gracieux et apporter des preuves tangibles pour faire annuler la sanction. Elle a refusé cette semaine, une offre de reprise venant de Lionel Peluhet qui proposait une recapitalisation de 1,2 million d’euros. Le dossier pourrait traîner tout au long du moins de juin car après le recours gracieux, les dirigeants du CSP pourront faire appel auprès la Fédération puis ensuite un recours devant le CNOSF.
Si la rétrogradation de Limoges venait à être confirmée, la Ligue utilisera un classement baptisé ranking pour procéder au repêchage. Ce classement se base sur les performances des clubs lors des quatre dernières saisons. Le premier club aujourd’hui est Boulogne-Levallois mais les dirigeants n’ont pas rempli de dossier d’engagement. Le deuxième est l’ennemi juré du CSP, l’Elan Béarnais, 7e de Pro B et éliminé au premier tour des playoffs par Vichy. Pau-Orthez pourrait donc retrouver la Betclic Elite.
24 ans après un autre dépôt de bilan, le CSP est lui proche de retomber dans les bas-fonds du basket français.