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« Il y a même eu des bagarres entre joueurs ! »

Frédéric Forte (maillot jaune) le Limougeaud face à Frédéric Fauthoux le Palois lors de l'un des nombreux affrontements qui a émaillé les années 90

Frédéric Forte (maillot jaune) le Limougeaud face à Frédéric Fauthoux le Palois lors de l'un des nombreux affrontements qui a émaillé les années 90 - -

Ce vendredi (20h30), à Beaublanc, le CSP et l’Elan Béarnais s’affrontent sans rien oublier de leur glorieux passé. Les deux présidents, le Limougeaud Frédéric Forte et le Palois Didier Gadou, évoquent un choc haut en couleurs. Entretiens croisés.

Après avoir été un choc dans les années 90, le match Limoges-Pau est aujourd’hui un duel de bas de tableau. Pourquoi l’affiche attire toujours autant ?
Frédéric Forte : C’est l’histoire qui parle ! Nos deux clubs ont dominé le basket français pendant près de vingt ans. Ces rencontres ont toujours été particulières sur le terrain et en dehors. Il se passe toujours quelque chose sur le terrain avec en prime un scenario souvent improbable.

Didier Gadou : C’est normal, c’est un match entre deux frères ennemis qui se sont disputés pendant des années le titre de champion de France avec parfois des épisodes houleux. Chaque fois que l’on se croise, il y a toujours des étincelles.

Quelles anecdotes gardez-vous en tête ?
F. F. : Moi je retiens les petites déclarations d’avant match, les bagarres bien évidemment. Lors d’un match dans les années 80, tout le monde avait fini sur la table de presse et la rencontre avait été interrompue pendant vingt minutes ! Mais si je ne devais retenir qu’un match, ce serait peut-être celui de la saison dernière en Pro B. Pau nous avait battus de 5 points à l’aller. Ils menaient de 11 points à Beaublanc à deux minutes de la fin. Mais nous faisons une fin de match de folie, accrochons la prolongation sur un shoot de John McCord au buzzer pour gagner au final (85-80). C’est la magie du basket !

D. G. : Il y a eu des bagarres entre joueurs. On se promettait toujours des « on t’attend à la maison, tu seras le bienvenu ». Et on tenait toujours parole ! Ces matchs ressemblaient à un sport d’arène mais toujours dans les règles de l’art. Puis ce sont souvent des matchs gagnés au couteau, pour un lancer franc ou un panier au buzzer… Tous les ingrédients étaient réunis. Moi je me rappelle bien sûr les deux lancers francs décisifs de Frédéric Hufnagel qui nous offre le titre de champion en 1986 face au CSP (82-81).

Quel est le message que vous avez fait passer à vos joueurs cette semaine ?
F. F. : Nous n’avons rien besoin de leur dire ! La petite mamie que l’on croise dans la rue toute la semaine avec son cabas, elle sera vendredi debout sur sa chaise avec l’écharpe du club à Beaublanc tout en sifflant l’équipe de Pau. Alors il n’y a pas besoin d’en rajouter. Même si gagner contre Pau est peut-être le premier objectif de la saison. D’autant plus que l’équipe qui va gagnera vendredi fêtera sa première victoire de la saison face à son ennemi juré… Ce sera un beau pied de nez.

D. G. : C’est le match important de la saison. Ce n’est pas qu’un simple match de championnat, nous jouons également notre honneur et notre fierté de battre le rival éternel. Je leur dis que les anciens seront reconnaissants s’ils battent ou s’ils font trembler le CSP.

Propos recueillis par Corentin Meynier