Nanterre, le Petit Poucet en finale !

La joie des joueurs de Nanterre, qualifiés pour la finale du championnat de France - -
Les supporters de Nanterre peuvent laisser éclater leur joie. Vainqueur à Chalon-sur-Saône dans le match 1 (84-81), le Petit Poucet francilien s’est de nouveau imposé mercredi sur son parquet, après prolongation (103-91), et a donc décroché son billet pour la première finale de Pro A de son histoire, digne d'Hollywood ! En cadeau, une qualification pour le tour préliminaire de l’Euroligue, la plus grande compétition européenne, que le Petit Poucet devra disputer très vraisemblablement dans une autre salle que son Palais des Sports Maurice-Thorez. Seulement 1 500 supporters dans les tribunes, qui devront sans doute migrer à Levallois pour la finale, mais une salle remplie et prête à soutenir plus que tout ses joueurs.
Et dans ces conditions, personne ne peut stopper Nanterre ! Pas même le champion sortant, Chalon, pourtant dominateur une bonne partie du match. Pas même Marcus Denmon (16 points), qui a manqué le panier de la gagne à la fin du temps réglementaire (82-82). Nanterre, ce petit qui embête les grands de la Ligue et son président Alain Béral avec son budget de 2,5 millions d'euros (l'avant-dernier de Pro A), avait un destin incroyable à écrire. Et ce destin passait par la finale de la Pro A. « C’est un truc de malade ! Je n’arrive pas à réaliser, confie l’intérieur Johan Passave-Ducteil, auteur d’un très bon match (13 points à 3/3 aux tirs, 7/8 aux lancers, 7 rebonds). C’est la récompense d’un travail collectif. On est une bonne bande de mecs sympas. On a bossé, on s’est déchiré. C’est juste magnifique, pour le club, pour nous. »
« I will survive » dans la salle
Entraîneur depuis 1987 et sa prise de fonction alors que l’équipe végétait au niveau départemental, Pascal Donnadieu a du mal à masquer son émotion au coup de sifflet final. En bon perdant, Greg Beugnot lui adresse ses félicitations. La sono crache « I will survive », le célèbre tube repris par les champions du monde de foot en 1998. Les joueurs sautent dans les bras l’un de l’autre et s’emparent des pancartes brandies par les supporters. « Le Petit Poucet en finale », peut-on lire sur l’une d’entre elles. Le rêve est réalité. « J’avais l’impression qu’il s’agissait d’un autre club quand j’étais dans les tribunes, raconte Jean Donnadieu, le président de Nanterre et père de l’entraîneur, au bord du parquet. Je suis obligé de me projeter des dizaines d’années en arrière. Je revois Pascal quand il avait six ans, qu’il jouait en poussins… C’est unique, à mon avis. C’est dû à beaucoup de travail, de solidarité. Et il doit y avoir un petit peu de talent, je pense… »
Stephen Brun et ses hommes font la fête avec le public de Maurice-Thorez. Avec 27 points, David Lighty a terminé meilleur marqueur de la rencontre, devant son coéquipier Trent Meacham (24 points). Le troisième Américain, Chris Warren, suit avec 16 unités. « On va se réveiller en ayant mal à la tête, reconnaît Jean Donnadieu. L’Euroligue et tout ça, on va voir. En finale, on veut être digne de notre club, de notre ville. Et montrer que nous ne sommes là par accident. » Et c’est en finalistes heureux que les Franciliens attendront l’identité de leur adversaire. L’ASVEL sera opposée à Strasbourg, qui mène la série 1-0, ce jeudi. Quoi qu’il arrive, c’est de nouveau dans la peau de l’outsider que Nanterre, battu en finale de la Coupe de France par le Paris-Levallois, s’attaquera à la dernière marche. Pas de quoi les faire frémir. « On va bien se reposer, se mettre dans un fauteuil pour voir qui on va rencontrer » savoure Johan Passave-Ducteil. L'épopée n'est pas encore terminée...
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