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Nanterre, le petit qui dérange

David Lighty, un des fers de lance du succès de la JSF Nanterre

David Lighty, un des fers de lance du succès de la JSF Nanterre - -

Petit Poucet de Pro A, la JSF Nanterre a un pied en finale de Pro A avant le match retour contre Chalon, jeudi au Palais des Sports. Un succès qui déjoue les pronostics du championnat.

La JSF Nanterre est la sensation de la saison en Pro A. Après avoir sorti Gravelines, premier de la saison régulière en Pro A, en quart des play-offs, les Franciliens ont pris une option pour la finale du championnat en battant Chalon dans sa salle au match aller (81-84). A sa tête Jean Donadieu, président depuis 1977. Le dirigeant de la JSF revendique une dimension sociale à son club. « Ici, on a une approche humaine. Dans cette ville de banlieue, le sport doit s’inscrire dans le tissu social. On est un acteur de la ville. Les dirigeants paient leur abonnement. »

Nanterre présente le plus petit budget de Pro A sur seize équipes (2,6 M€ contre 5,5 M€ pour Chalon), la plus petite salle (1540 places), le plus gros salaire s’élève à 90 000 euros (contre 250 000 euros pour les locomotives du championnat). Pascal, fils de Donadieu père, entraîneur : « On est le Petit Poucet, on aligne des jeunes joueurs de Pro B et des Américains à qui on donne du temps de jeu. Ce qui nous arrive n’était pas prévu. » Pascal a été élu deuxième meilleur entraîneur de Pro A. Une consécration qui ne lui fait pas que des amis. « Il y a de la jalousie, raconte Jean, le patron. On réussit avec moins de moyens. La Ligue veut des clubs taillés pour l’Euroligue, et notre salle ne répond pas aux standards du haut niveau. »

La femme de Stephen Brun voulait partir

Stephen Brun, international français (15 sélections) a pris peur quand il est arrivé en début de saison dernière en provenance de Nancy, avec qui il a connu les succès. Installé dans un HLM par le club, sa femme a demandé à partir. Tout est entré dans l'ordre. « Je m’attendais à cravacher pour le maintien, je craignais de jouer la survie à chaque match. » Finalement après une finale de Coupe de France perdue contre le Paris-Levallois (77-74), la JSF a un pied en finale de Pro A. « C’est merveilleux. »

Un rêve éveillé également nourri aux drames humains. Des deuils ont touché l’équipe, parmi les joueurs et le staff. « Ça ne fait pas gagner les matches, mais ça fait la différence dans les matches serrés comme la demie à Chalon », assure Brun. « On est une famille, les joueurs se sentent bien », se félicite Jean Donadieu. Régulièrement, ses joueurs participent à des actions sociales, comme des visites à Necker, en prison, dans les collèges ou lycées. « Déranger ne nous dérange pas », termine le patron du club banlieusard.

L.C., N.J.