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Une équipe qui gagne, une Arena bien remplie, une ambiance qui monte... Comment le basket s'est (enfin) fait une place à Paris

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Où s'arrêtera le Paris Basketball? Épatant leader de l'Euroligue, et déterminé en parallèle à remporter le championnat de France, le club de la capitale, qui reçoit Monaco ce dimanche soir (19h), n'en finit plus d'impressionner.

Né en 2018, le Paris Basketball connaît une ascension fulgurante. Finaliste de Betclic Elite, vainqueur de la Leaders Cup, vainqueur de l’Eurocup qui lui a permis d’intégrer l’Euroligue où le club parisien est leader cette saison, le club rookie cartonne sportivement mais surtout fait parler de lui et remplit sa nouvelle salle, l’Adidas Arena de 8.000 places.

L’un des premiers ingrédients de cette réussite est l’ambition d’imposer le Paris Basketball comme une marque à part entière. "C’est ce que le président David Kahn a toujours dit", confie Julien Jalouzet, directeur marketing du club. "On veut être la deuxième marque de sport à Paris derrière le Paris Saint-Germain qui est évidemment un grand frère. On veut prendre cette deuxième place parce que le basketball est un sport qui plaît beaucoup et qu’il y a douze millions d’habitants plutôt jeunes dans le Grand Paris. On a un coup à jouer et c’est ce qui est en train de se passer."

Un écrin digne de ce nom et un kop bien présent

Séduire le public parisien n’est pas aussi facile d’autant que l’offre de culture et de divertissement est pléthorique à Paris. Avec ses deux propriétaires américains, David Kahn (ancien actionnaire minoritaire des Minnesota Timberwolves) et Eric Schwartz (ancien actionnaire minoritaire des Atlanta Hawks), le Paris Basketball utilise les méthodes de la NBA pour faire parler et remplir sa salle.

Réseaux sociaux, rapprochement avec la culture urbaine, ligne de vêtements et des célébrités présentes régulièrement en bord parquet, le cocktail marche. Le tout dans un écrin digne de ce nom, l’Adidas Arena, porte de la Chapelle, construite pour les Jeux et aujourd’hui pour le basket.

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"C'est le cœur du produit et j’incite tous les gens à venir voir un match", souligne Jalouzet. "Qu’on soit fan de basket ou pas, pendant deux heures, je suis sûr que les gens vont passer un bon moment. Nous avons eu Omar Sy, on a un athlète olympique par match et les gens adorent ça. Cette année, cela vient à nous. On a eu des profils différents comme des joueurs de football, Malik Bentalha, Alice Belaïdi..."

Pour l’ambiance, il y a bien sûr les choix musicaux, les ambianceurs au micro, le cube vidéo mais aussi un kop présent depuis le début. Le Kop Parisii (différent de celui du Parc des Princes) est présent depuis la création du club en 2018. Il a connu la vétuste halle Carpentier. "C’est un club qui représente enfin la ville de Paris", précise Rédoine, membre historique du kop. "Le public vient de n’importe quel environnement de Paris, sa banlieue, de toute classe sociale confondue. C’est pour ça que le projet marche."

"Le Paris Basketball fait la différence entre la performance sportive et la performance sociale"

Et la différence majeure est là. Avoir su comprendre le public hétéroclite parisien et ne pas s’adresser à une niche. Pourtant, le basket avait essayé avec le Paris Basket Racing dans les années 90 (champion de France 1997 et premier club professionnel de Tony Parker) puis l’association Paris-Levallois, trop politique et qui finira par la disparition du nom "Paris". Christophe Denis, aujourd’hui directeur du centre de formation du Paris Basketball, a bien connu ces différentes époques en ayant entraîné Paris-Levallois de 2011 à 2013: "Le Paris Basket Racing, était quand même orienté vers un public d’initiés. C’était Coubertin, 3500 spectateurs. Il n’y avait que les passionnés de la balle orange qui s’invitaient finalement les samedis soir."

"Aujourd’hui, ce n’est plus du tout le cas. Le Paris Basketball fait vraiment la différence entre la performance sportive et la performance sociale. Je pense qu’il y a autant d’énergie déployée au sein du club pour satisfaire des gens qui ne comprennent rien au basket mais qui vont repartir de l’Adidas Arena en ayant pris autant de plaisir que quelqu’un qui a vu le Panathinaïkos jouer ou tous les clubs qu’on a la chance de recevoir en Euroligue. C’est ça la force du club. La différence est marquée à ce niveau-là avec le Paris Basket Racing puis le Paris-Levallois qui était un club des Hauts-de-Seine quand même."

L’ambition de Paris Basketball est de s’inscrire dans la durée en Euroligue et de la remporter. Mais un autre trophée pourrait tomber plus rapidement dans la vitrine déjà garnie du club, celui de champion de France que la bande à T.J. Shorts souhaiterait bien conquérir dès cette saison après avoir été en finale en juin 2024.

Arnaud Valadon