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Killian Hayes: "Je veux aller à la Coupe du monde cet été avec l'équipe de France"

A l'occasion du NBA Paris Game 2023 entre les Chicago Bulls et son équipe, les Detroit Pistons, l'ancien meneur de Cholet Killian Hayes se livre à Stephen Brun de la Dream Team RMC, en partenariat avec Hotels.com.

Ça fait trois ans que la NBA n’est pas venue à Paris, c’était en 2020 pour Bucks – Hornets, comment as-tu appris la nouvelle en mai 2022 et que tu t’es dit, "c’est mon équipe, on va à Paris"?

Oui, je l’ai appris il y a un moment déjà et c’était dur de garder le secret parce que je ne devais le dire à personne mais j’étais très excité, pour moi c’est une chance de venir ici pour jouer un match. Il y a beaucoup d’équipes NBA qui auraient pu être à notre place, on a vraiment eu de la chance et on est content d’être là.

C’est quoi l’atmosphère dans l’équipe, est-ce que tes coéquipiers t’ont dit: "Killian, parle nous de Paris, qu’est-ce qu’il y a à faire"?

Oui, il y a beaucoup de gars dont c’est la première fois à Paris, en Europe. Ils sont excités, c’est la Fashion week en plus donc ils vont faire un peu de shopping, tout le monde est content.

T’as prévu un petit aller-retour exprès à Cholet ou pas?

Oui, je vais essayer d’aller voir ma grand-mère là-bas et de passer voir ma famille aussi.

On va parler de ta saison avec Detroit. J’imagine que c’est un double sentiment pour toi parce que individuellement ça va bien, t’es très bon, t’es performant, t’es consistant mais collectivement vous avez du mal à gagner des matchs. Comment tu la vis toi, cette saison?

Oui, il y a eu des bons matchs mais aussi le but c’est de gagner, parfois ça peut être frustrant, surtout mentalement quand tu enchaînes des matchs comme ça mais on reste concentré et on est vraiment en confiance. C’est une longue saison, on a encore beaucoup de matchs et il faut rester concentré sur ça.

Est-ce qu’on peut parler de déclic pour toi cette saison? Comment t’expliques cette transformation par rapport aux deux premières saisons qui étaient un peu plus compliquées et cette année où tu fais ta plus belle saison?

Oui, mon rôle a un peu changé, j’ai commencé à starter avec la blessure de Cade (Cunningham) et mes tirs ont commencé à rentrer. J’ai de plus en plus de confiance, le coach me fait confiance, mes teammates me font confiance, et ça continue. Je prends les mêmes shoots qu’avant mais ils rentrent, je les prends avec plus de confiance, c’est cool.

C’est quoi ta relation avec ton coach, Dwane Casey ? Je sais qu’au début de saison, en conférence de presse il t’avait un peu piqué les fesses en disant: "Killian ce n’est pas le même joueur qu’en présaison. Il faut qu’il grandisse un petit peu…"

J’ai toujours eu une très bonne relation avec coach Casey. Casey, c’est vraiment quelqu’un qui pense à toi, à l’humain en premier. C’est vraiment un bon coach et c’est vraiment un bon gars aussi.

Est-ce qu’à un moment, tu t’es dit: "cette saison, c’est peut-être ma dernière chance de réussir à Detroit"?

Non, je ne vois ça comme ça. Chaque saison on m’a donné ma chance, après comme je l’ai dit, les tirs ont commencé à rentrer et puis on voit les choses changer un petit peu. Je ne vois pas vraiment les choses comme ça.

Tu as été drafté en 2020. Comment as-tu vécu le fait que l’année d’après, ils draftent à nouveau un meneur qui est Cade Cunningham?

Ce ne sont pas mes décisions, ce sont les décisions du front office, Cade est un très bon joueur, c’est un de mes gars aussi et c’est comme ça. Après on s’adapte, c’est mon combo guard, comme je l’ai dit, c’est au front office de décider, moi je suis juste joueur.

Ce Bulls–Pistons va nous raviver – pour nous, les anciens – les rencontres ancestrales dans les années 90, est-ce que toi ça te parle, est-ce que t’as vécu ce côté historique, Bulls – Pistons?

Non, je crois que je n’étais pas encore né, mais l’histoire entre Detroit et Chicago est très physique avec Jordan, les Bad Boys, Isiah Thomas. Mais après, c’est un très gros match pour notre franchise.

Est-ce qu’il y a encore cette rivalité quand vous recevez les Bulls à Detroit, au niveau des fans, est-ce que tu sens que c’est un match différent des autres?

Après c’était il y a longtemps, les temps ont un peu changé mais les fans sont toujours excités quand on fait les Bulls.

C’est ta troisième saison dans la ligue, tu as pu observer un peu tous les joueurs, toutes les équipes, fais-moi un Top 3 des joueurs qui sont pour toi les meilleurs de la ligue où tu t’es dit: "Wow, là ils sont vraiment trop forts".

Je pense que je vais dire ceux qui sont les plus durs à défendre. Je vais dire Luka Doncic, Giannis (Antetokounmpo) et Brooklyn c’est dur. Je vais dire KD (Kevin Durant) et Kyrie (Irving), les deux en même temps. C’est chaud de les garder tous les deux.

Tu m’as donné deux meneurs de jeu. Je pense que tu défends rarement sur Giannis, tu m’as donné Luka et Kyrie justement. Parle nous un peu de Luka Doncic. Ses performances sont hors normes avec des qualités un peu différentes, ce n’est pas un mec qui met la tête au cercle. Comment on défend sur un mec comme ça?

Il est grand, il est costaud et il joue à son rythme à lui donc c’est dur parce qu’il est très bon dans son espace et c’est soit tu prends le step-back away soit tu le laisse driver et il peut trouver une passe. C’est quelqu’un qui est vraiment "hard guy".

On va ouvrir la page équipe de France qui est une histoire un peu compliquée avec toi, même si en jeunes ça s’est bien passé en U16 et U17, il y a eu cette espèce de quiproquo en U20 avec Jean-Aimé Toupane. Tu as refusé l’invitation pour être partenaire d’entraînement pour les JO. T’en es où dans ta tête avec l’équipe de France maintenant?

Comme je disais, c’est quelque chose que je veux faire, je veux aller aux Championnats du monde cet été. Après, comme tout le monde, si je veux y aller, il faut que je gagne ma place, que j’aille au training camp. Ça part de là mais oui, je suis très intéressé pour faire les championnats du monde cet été.

A ton poste, on sait que c’est un peu plus ouvert, on sait que sur le secteur intérieur, c’est blindé. A ton poste de meneur de jeu, il y a plus d’ouverture. On sait que Thomas Heurtel avec sa décision de partir en Russie s’est un peu fermé les portes. Est-ce que t’as conscience qu’il y a une énorme opportunité pour toi d’enchaîner en un an et demi les Championnats du monde et les Jeux à Paris ?

Oui, c’est quelque chose que j’ai besoin de faire et que je veux faire. La place n’est pas donnée, il faut que je la gagne. Peu importe qui il y a, il faut que je m’adapte au style de jeu et à coach Collet. Je suis très content et je suis excité d’aller en équipe de France.

Justement, en équipe de France tu pourrais retrouver un garçon qui fait beaucoup parler de lui cette année qui est Victor Wembanyama. Comment il est perçu outre-Atlantique ou même au sein de ta franchise des Pistons? Est-ce que tu as des coéquipiers qui te demandent des renseignements sur Victor?

Oui, tout le monde en parle un peu, c’est un prospect générationnel qu’on ne voit pas tous les jours. Après le premier pick ce n’est pas notre job mais on parle beaucoup de lui aux Etats-Unis.

Justement, tu parlais du premier pick, Detroit va peut-être, si ça continue comme ça, être dans la tendance pour avoir le premier pick. Ça te ferait kiffer de retrouver un frenchie à Detroit. Un axe meneur–ailier fort qui pourrait être sympa plutôt sympa, non?

C’est un très bon joueur qui peut aider n’importe quelle équipe dans laquelle il va aller. Comme j’ai dit, c’est le front office qui s’en occupe, après s’il vient avec nous, il vient avec nous. Je serais très content aussi.

L’étude “Alley-oop on part en vacances” d’Hotels.com révèle que les fans de basket seraient prêts à voyager à plus de 700kms pour voir leur équipe préférée jouer, 80% des fans de basket ont d’ailleurs déjà voyagé pour assister à un match de NBA.

Par Stephen Brun