L'autisme de son fils, sa très grande taille... Les confidences émouvantes et cash de Frédéric Weis, qui se livre dans un documentaire

Des confidences rares et émouvantes. À l'occasion de la sortie du documentaire sur sa vie "Little Big Fred", diffusé à 21h10 sur Canal+ ce dimanche, l'ancien pivot français Frédéric Weis était l'invité d'Anaïs Matin sur RMC ce matin, le jour de ses 48 ans. L'habituel consultant des Grandes Gueules du Sport a notamment évoqué la découverte de l'autisme de son fils Enzo, qu'il a mis dix ans à assumer parce qu'il était "un sale con", comme il se décrit dans le film.
Un peu réticent à l'idée d'un documentaire sur lui au départ, Fred Weis a expliqué les raisons qui l'ont poussé à finir par accepter. "Je l'ai fait pour lui (son fils) mais je l'ai fait pour moi aussi, on ne va pas se mentir. Je l'ai fait pour nous deux, pour notre relation qui se crée au fur et à mesure avec beaucoup de retard, pour enfin extérioriser tous mes démons parce que c'était important de le faire", a-t-il confié.
"Je suis devenu une personne bien meilleure"
Le vice-champion olympique aux Jeux de Sydney en 2000 déclare avoir eu envie de "passer un message", à la fois aux parents dans la même situation et à tous ceux qui ne sont pas directement touchés: "Dire que tout n'est pas si simple dans la vie. Être sportif professionnel c'est cool, mais parfois on a aussi des aléas d'hommes normaux et c'est important de le montrer aussi".
"L'autisme, le handicap, le fait que l'on n'ait pas des enfants parfaits, ça nous rend bien meilleurs. Je sais que grâce à Enzo, je suis devenu une personne bien meilleure. C'est difficile de s'en rendre compte sur le coup, évidemment, c'est avec le recul que je peux m'exprimer maintenant, mais c'est important de se rendre compte que grâce à ça, on a quelque chose de différent, on a un amour différent mais il est inconditionnel. Je sais que mon fils m'aime de façon inconditionnelle, il ne réfléchit pas à savoir si c'est bien, mal, il m'aime parce que je suis son papa et c'est ça qui est le plus beau dans la vie. Je leur souhaite bon courage parce que c'est difficile de l'assumer. Mais à partir du moment où ils l'auront assumé, ils seront bien plus heureux", a-t-il poursuivi.
"Arrêtons de stigmatiser les grands"
L'autisme de son fils désormais assumé depuis plusieurs années, Frédéric Weis a tenu à évoquer aussi sa particularité physique qu'il assume: sa taille. Avec ses 2,18m, il ne passe en effet jamais inaperçu, intriguant les gens qui le croisent qui n'hésitent pas à le prendre en photo sans son consentement. Sur RMC, l'ancien international tricolore en a aussi profité pour passer un coup de gueule à ce sujet.
"C'est un calvaire! Les gens m'insupportent, ils viennent te parler comme s'ils étaient tes potes, ils se collent à côté de toi, ils prennent des photos à ton insu. L'avantage c'est que maintenant, je suis grand et baraqué, et je fais un peu peur avec ma grosse voix donc parfois je les engueule un petit peu et je leur explique, j'espère que ça leur servira. Mentalement tu ne peux plus m'atteindre, mais il y a d'autres grands qui ont ce problème, qui vivent ça au quotidien et c'est une vraie souffrance. (...) C'est génial d'être grand, c'est génial d'être petit, chacun est comme il est et profitons de la vie comme on est et ne critiquons pas nos différences. Arrêtons de stigmatiser les grands!"