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Moscou dénonce le "battage public" américain sur le cas de la basketteuse emprisonnée en Russie

Brittney Griner

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La Russie répond à la Maison Blanche, qui a indiqué mercredi que libérer Brittney Griner, emprisonnée en Russie depuis février, était une "priorité". Pour la diplomatie russe, il s'agit avant tout d'un "battage public".

La diplomatie russe a dénoncé jeudi le "battage public" des dirigeants américains sur le cas de la basketteuse Brittney Griner, jugée et détenue en Russie pour trafic de drogues, un dossier dont Joe Biden a fait une "priorité".

"Le battage public qu'affectionne tant les politiciens contemporains ne peut, dans ce cas concret, être que gênant. Non seulement cela constitue une distraction mais cela parasite aussi l'affaire", a jugé, selon les agences russes, le vice-ministre des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov.

La veille, la Maison Blanche avait indiqué que libérer Brittney Griner, emprisonnée en Russie depuis février était une "priorité" pour le président américain, qui a lu une lettre poignante de la sportive et s'est entretenue avec son épouse.

La deuxième audience du procès de Mme Griner doit s'ouvrir jeudi en banlieue de Moscou. Elle risque jusqu'à 10 ans après avoir été arrêtée à son arrivée à l'aéroport moscovite de Cheremetievo en possession, selon l'accusation, de vapoteuses et d'un liquide à base de cannabis.

Brittney Griner peut s'attendre à une sentence lourde

La joueuse des Phoenix Mercury venait en Russie en février pour y jouer durant l'intersaison américaine, pratique courante pour les basketteuses qui gagnent parfois mieux leur vie à l'étranger que chez elles. Selon Sergueï Riabkov, il faut désormais attendre l'épilogue du procès, alors que d'aucuns spéculent déjà sur un éventuel échange de prisonniers entre les Etats-Unis et la Russie. "Il est clair que toutes les procédures judiciaires ne sont pas terminées chez nous. Tant que ce n'est pas fait on ne peut pas parler de la suite", a jugé le diplomate russe.

Au regard de la jurisprudence russe dans des affaires similaires, la jeune femme peut s'attendre à une sentence lourde, à purger dans une colonie pénitentiaire russe. Américains et Russes s'accusent mutuellement de détenir leurs ressortissants respectifs à des fins politiques. Plusieurs échanges de prisonniers ont eu lieu par le passé.

En avril, l'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour des violences qu'il niait, a été échangé contre un pilote russe, Konstantin Iarochenko, incarcéré aux Etats-Unis depuis 2010 pour trafic de drogues en lien avec les FARC colombiens.

D'autres échanges de ce type feraient l'objet de pourparlers. Parmi les noms les plus évoqués, celui de Paul Whelan, un Américain condamné à 16 ans de prison pour espionnage et qui clame son innocence, et du célèbre trafiquant d'armes russe Viktor Bout, arrêté en Thaïlande en 2008 et qui purge une peine de 25 ans de prison aux Etats-Unis.

AFP