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Batum : « Heureusement je peux encore jouer à la console »

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Opéré de l'épaule droite il y a trois semaines, l'ailier français de Portland a hâte de retrouver la compétition. En attendant, Nicolas Batum s’est livré sur ses ambitions avec les Blazers et fait le point sur les performances de ses compatriotes en NBA.

Nicolas Batum. D’abord comment allez-vous ? A quand le retour sur les parquets ?
Normalement, je dois revenir après le All Star Break, dans deux mois et demi. J’ai commencé la rééducation il y a deux semaines et pour l'instant tout va bien. On vient de me retirer mon attelle, et je devrais pouvoir recommencer à courir et à faire quelques lancers francs dès la semaine prochaine. En plus, tous mes co-équipiers me soutiennent à fond, et je suis pris en main à 100%. Tout se passe pour le mieux.

Comment vivez-vous ce coup d'arrêt dans votre carrière NBA ?
C’est vrai que j'avais fait un bon Euro avec la France, une bonne pré-saison avec Portland où j’avais la confiance de mes coaches… J’étais sur une bonne lancée, mais il fallait que je me fasse opérer pour la suite de ma carrière. C'est vrai que c'est une grosse déception, mais continuer à jouer avec mon épaule aurait pu être encore plus grave.

N’est-ce pas trop dur de voir les autres jouer pendant votre convalescence ?
Je déteste ça ! Mais il faut bien prendre son mal en patience… Ma journée type ? Le matin, je fais de la rééducation et un peu de muscu des jambes dès 10h. L’après-midi, c’est rééducation de l’épaule mais c’est encore assez « light » pour le moment. Heureusement, j'ai encore la mobilité des poignets donc je peux toujours jouer à la console ! (Rires)

Parlons un peu des autres Frenchies de la NBA. Joakim Noah, notamment, est phénoménal depuis le début de la saison. Il ne figure pas sur la liste pour le All Star Game à Dallas mais les entraîneurs peuvent toujours le désigner. Y aurait-il sa place selon vous ?
Bien sûr ! En tant que meilleur rebondeur de la ligue, il a une vraie chance. Chicago n’a pas de mauvais résultats en plus, et il avait fait des play-offs assez extraordinaire l’année dernière. De plus, il a beaucoup bossé cet été –un peu au détriment de l’équipe de France-, et il fait partie des meilleurs pivots de la NBA maintenant.

A Dallas, le rookie frenchy Rodrigue Beaubois s'en sort plutôt bien… Que pensez-vous de lui ?
C’était très difficile pour lui de s’intégrer à Dallas avec des joueurs comme Jason Kidd, Jason Terry, José Juan Barea. Les Mavs ont de plus un coach (Rick Carlisle) qui n’est pas connu pour faire jouer les rookies. C'est donc une vraie performance pour lui de s’imposer comme ça dans le cinq à Dallas. Et le pire, c’est qu’il joue bien !

Entre les Frenchies de la NBA, parlez-vous de l'équipe de France ?
De plus en plus ! Et pas uniquement entre Français mais aussi avec les Américains. Ils côtoient de plus en plus de joueurs français et voient qu’on joue bien. Ils savent qu’on peut avoir une grosse équipe de France et je dirais même qu’ils nous redoutent un peu.

Pensez-vous que Portland puisse vous retenir cet été et vous empêcher d'aller jouer avec l'équipe de France au Mondial en Turquie ?
Ça dépend de la manière dont je reviens... Mais je pense que ça peut le faire. Nate McMillan (l’entraîneur des Portland Trail Blazers) serait prêt à me laisser partir pour jouer un championnat du monde. Je dirais Oui à 60%.

Pour terminer, quels sont vos ambitions avec Portland pour votre retour à la compétition ?
Notre objectif : terminer dans les deux premières places de la Conférence Ouest et être en finale de Conférence. C’est le minimum, avant de pourquoi pas jouer le titre… On est une équipe jeune mais assez complète aussi. Et comme l’a dit (notre coach) McMillan en début d’année : "Si on ne joue pas le titre, on joue pour quoi ?"

Interview exclusive recueillie par G.Q. (RMC Sport)