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Beaubois : « Même Parker m’a envoyé un message… »

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Il y a encore un an, Rodrigue Beaubois foulait les parquets de la Pro A avec Cholet. Aujourd’hui à Dallas, le meneur de jeu guadeloupéen commence à faire son trou en NBA.

Rodrigue Beaubois, vous avez inscrit 40 points le week-end dernier contre les Golden State Warriors, le tout en moins d’une demi-heure de jeu. On ne voit pas une telle performance tous les jours…

Oui, c’était un match incroyable. Tout le monde me poussait, mes coéquipiers, les coaches… Je ne l’oublierai jamais. J’ai reçu beaucoup de messages de félicitations et d’encouragement, mais je dois vite tourner la page car ce n’est qu’un match, et il y en a beaucoup d’autres qui arrivent. Je suis rookie, c’est ma première année en NBA. Ce résultat m’encourage à continuer à travailler pour encore progresser, avoir plus de temps de jeu, et avoir un rôle vraiment important dans cette équipe.

Vous avez eu la chance de tomber dans une très grosse équipe dès votre première saison en NBA. Une équipe où Jason Kidd, « Mr Triple Double », vous a un peu pris sous son aile…

Oui, j’ai le privilège de pouvoir évoluer à ses côtés, alors je veux vraiment apprendre le maximum de choses de lui. Je suis très attentif à chaque fois qu’il parle. C’est un futur « Hall of Fame » (un membre du Panthéon du basket américain et mondial. Pour être éligible, un joueur doit s'être retiré de la compétition depuis plus de cinq ans, ndlr), c’est l’un des meilleurs meneurs qui ait jamais évolué en NBA. Et cela me fait énormément plaisir de voir qu’il veut m’aider à progresser en me donnant des conseils…

On vous a beaucoup comparé à Tony Parker. Avez-vous beaucoup l’occasion de le côtoyer aux Etats-Unis ?

Il m’a envoyé un message après mon match contre Golden State. Je n’aurais jamais pensé qu’un joueur comme lui puisse penser à moi. TP a fait des choses incroyables : il a remporté plusieurs titres NBA, il a été le premier joueur européen à être désigné MVP (Most Valuable Player, meilleur joueur, ndlr) des finales. C’est Tony Parker quoi ! J’ai eu l’occasion de le rencontrer quelquefois, et c’est vraiment un bon gars. Tout comme Mike (Pietrus). L’un comme l’autre m’a toujours donné des conseils à chaque fois que l’occasion s’en présentait.

Comment gérez-vous votre statut de remplaçant ? Un jour vous pouvez jouer et inscrire 40 points, et ensuite ne plus fouler les parquets que pour quelques minutes…
C’est clair que ce n’est pas évident. C’est difficile de devoir se tenir prêt tout le temps sans savoir si on va jouer. Mais c’est comme ça, je n’ai pas le choix. Je dois rester concentré tout le match. Une fois, le coach (Rick Carlisle) m’a fait rentrer à 27 secondes de la fin du match… C’est l’inconvénient d’être tombé dans une très bonne équipe avec des joueurs qui ont déjà prouvé beaucoup de choses. Ce n’est pas simple tous les jours, mais je progresse aussi énormément tous les jours grâce à eux.

« L’équipe de France sera l’un de mes grands objectifs »

Comment abordez-vous la période des play-offs qui approchent ?

J’attends ça avec impatience. Ce sont mes premiers play-offs, je ne sais pas trop à quoi m’attendre, mais on m’a fait comprendre que c’était d’un tout autre niveau, beaucoup plus intense. Ce sera très intéressant à vivre. Je ne sais pas combien de matches je jouerai, mais il faut que je sois prêt pour apporter le maximum à l’équipe.

Comment jugez-vous votre première saison en NBA ?

Elle n’est pas finie, mais je pense avoir montré des choses intéressantes. Les coaches me l’ont fait remarquer, mes coéquipiers aussi. C’est positif, mais j’ai encore beaucoup de travail et aussi beaucoup de choses à apprendre. On fera le bilan à la fin de la saison.

Un mot sur votre patron, Marc Cuban. C’est quelqu’un qui détonne dans le monde de la NBA… Comment est-il au quotidien ?

Avant de le rencontrer, je le voyais en vidéos et en photos, et je me disais : « Mais put… Il est fou ce gars ! » Maintenant, je peux dire que c’est vraiment quelqu’un de super. C’est le premier fan des Mavericks. Sa plaque d’immatriculation est d’ailleurs MFFL pour « Mavericks Fan For Life ». Il fallait le faire ! C’est juste un passionné de basket, toujours à 200%. C’est pour cela qu’il crie sur les arbitres et qu’il est toujours debout. Il nous suit quasiment à tous les matches, il prend l’avion avec nous pour nos déplacements. Il est à fond ! En même temps, il nous met dans de très bonnes conditions pour jouer. C’est quelqu’un de bien.

Un dernier mot sur l’équipe de France. Songez-vous déjà aux prochains championnats du monde (23 août – 12 septembre) en Turquie ?
Honnêtement, je n’y pense pas encore. Dans un futur très proche, il est clair que l’équipe de France sera l’un de mes grands objectifs. Maintenant concernant cet été, je pense avoir encore le temps d’y réfléchir. Pour le moment, je suis vraiment focalisé sur la fin de saison avec Dallas.