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"Depuis le début, tu voyais que c’était le leader": le fabuleux destin de Tony Parker vu par les siens

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Un immense honneur. Mérité. Après dix-sept saisons et quatre titres NBA avec les San Antonio Spurs, le maillot numéro 9 de Tony Parker est retiré, en sa présence ce lundi au cours d'une grande cérémonie. L’occasion de revenir avec ses proches, son père, ses deux frères et son ami d’enfance, sur le parcours de celui qui sera devenu à force de travail le meilleur joueur de l’histoire du basket français.

L’enfance de l’art(iste), meneur-né 

Pierre Parker (son petit frère, benjamin de la fratrie, quatre ans de moins): "Ce qui me vient à l’esprit en premier, ce sont les étés où on était tous ensemble à Fécamp, à la plage, avec ma maman. Depuis le début, tu voyais que c’était le leader du groupe."

Tony Parker Senior (son père): "Il était déjà un meneur de jeu."

Terence Parker, dit T.J. (son frère cadet, deux ans de moins): "Il me tapait dessus quand je tapais mon petit frère quand il m’embêtait. (Sourire.) Mais on n’a pas eu trop de soucis. Et sur le lien tissé, on a toujours été ensemble. Même avec le succès du grand frère."

Pierre Parker: "Avec T.J., on se battait beaucoup. Il était un peu celui qui nous remettait à l’ordre. Quand mon père allait jouer ses matches, c’était lui qui nous gardait. Il a été responsabilisé très tôt pour nous aider et contrôler ce qui se passait."

Tony Parker Senior: "Il avait un rôle particulier par rapport aux deux autres. En Normandie, quand j’étais coach, je revenais vers 22-23h. Quand j’étais parti, c’est lui qui s’occupait de ses frères, qui cuisinait, parfois qui les habillait. Il m’a vu faire et ensuite il a pris en charge plein de choses."

T.J. Parker: "On a toujours tout fait ensemble, grandi ensemble. On aime bien faire les mêmes choses : on jouait à la console, au basket, au tennis, au foot. C’est comme ça qu’on a vécu. On est comme des meilleurs amis."

Tony Parker Senior: "Je lui ai apporté le mental américain pour être confiant, fort, ne pas avoir peur et croire que tu peux toujours atteindre tes rêves si tu as l’envie et que tu fais le travail nécessaire. Je savais que si j’étais capable de lui transmettre ça, il serait capable de tout. Dans le sport américain, il faut un certain niveau de confiance pour bien faire. Là-bas, ce n’est pas une question de participer mais de gagner. (...) Le sérieux que j’ai eu de tout temps avec eux, c’est pour qu’ils réussissent dans la vie. Je ne veux pas qu’ils se cherchent des excuses. C’était mon rôle de faire quelqu’un de fort, strict, qui ne rigole pas, car la vie est sérieuse et qu’elle ne te fait pas de cadeaux."

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Tony Parker Senior en discussion avec son fils en 2010
Tony Parker Senior en discussion avec son fils en 2010 © AFP

Un compétiteur, déjà, toujours

Tony Parker Senior: "Ce qui le caractérisait quand il était enfant? Ses yeux. Dans le sens de la concentration. C’était un gamin qui voulait toujours jouer, qui voulait toujours un ballon que ce soit de basket ou de foot. Il n’était pas quelqu’un qui parlait beaucoup. Il savait déjà ce qu’il voulait faire et il l’a fait."

T.J. Parker: "Il est compétiteur que ce soit sur le terrain ou en dehors. Quand on joue à des jeux de société avec plein d’amis, il fera tout pour ne pas perdre. C’est un peu la mentalité qu’on a toujours eue, même quand on était petits. Quand on jouait aux jeux vidéo l’un contre l’autre, on voulait toujours gagner. C’est ce qui forge un mental. C’est pareil pour un businessman ou un patron qui cherchent la perfection."

Gaëtan Muller (ami d’enfance et président délégué de l’ASVEL): "Notre première rencontre, c’était à l’été 1996. Son père organisait des tournois sur playground à trois contre trois et ils étaient venus dans ma ville. Tony avait un petit peu joué mais ensuite il était dans la voiture de son papa, qui à l’époque avait une Saab donc quand tu viens dans un quartier, ça se repère. (Sourire.) Quelques semaines après, il m’avait donné le goût du basket et je m’étais retrouvé en classe avec lui. Il y avait tout de suite l’envie de gagner, d’aller à 2000 à l’heure et d’avoir 300.000 idées à la seconde. Entre nous, ça a tout de suite matché. On est des compétiteurs et on a une façon de voir la vie très positive en permanence."

Tony Parker Senior: "Cette personnalité de leader, c’est vraiment venu de lui-même. Vers dix-douze ans, il a choisi le basket. Après un voyage à Chicago à Noël et sa rencontre et la photo avec Michael Jordan, on est revenu en France et il était solide dans sa tête par rapport à ce qu’il voulait faire. Un jour, il me dit: 'Papa, je vais jouer en NBA un jour'. Je lui réponds: 'Ah bon? Si tu penses que tu es capable de faire ça, il faut que tu bosses mon fils'. C’était un challenge de moi envers lui mais avec confiance. Je n’étais pas le genre de père à dire: 'Tu ne vas jamais réussir ça dans la vie, ne pense pas à ça'. Au contraire. Je lui ai dit: 'Si tu penses pouvoir y arriver, au charbon'. Il avait annoncé son défi et je lui ai juste répondu qu’il fallait le faire."

A San Antonio, son nom est devenu légende

Gaëtan Muller: "Mon souvenir de Tony à San Antonio, c’est celui d’un gagneur. Un compétiteur hors normes. Les titres et toutes ces choses-là, bien sûr, mais surtout une machine à gagner. J’ai un souvenir en tête contre Russell Westbrook, entre 2012 et 2013 je dirais, où il met 42 points. Là, il dominait vraiment la NBA et le voir en direct, c’était juste incroyable. J’ai aussi un match, contre Washington je crois, où il met 55 points après prolongation, ça doit être en 2009. C’était costaud aussi. Il y a aussi des matches de playoffs contre les Mavericks, les Suns, les Lakers. J’ai trop de souvenirs car il y a trop de matches où il a été excellent. Ces matches où il a vraiment dominé, c’était impressionnant."

T.J. Parker: "Il y a beaucoup de bons souvenirs, de bons moments, de titres... Le meilleur? Je dirais quand même le jour où il se fait drafter au premier tour par les Spurs en 2001. On se disait: 'Peu importe où, tant qu’il va en NBA, c’est son rêve'. Deux jours après, il était à Chartres, où j’étais en équipe de France, et il m’avait ramené la casquette des Spurs qu’il avait eue à la draft. C’était un moment qui m’avait vraiment touché. Et le début d’une grande carrière. Dans nos rêves les plus fous, on n’aurait pas cru que ça aurait été aussi grandiose. On ne s’imaginait pas ça mais Tony a toujours été au bon endroit au bon moment. Que ce soit à l’Insep, où Lucien Legrand l’a vraiment laissé jouer, ou à Paris, où Ron Stewart lui donne les clés de la baraque pour sa seconde saison et il finit à 16 points de moyenne et meilleur joueur français du championnat. Quand il arrive à San Antonio, alors qu’il n’y avait pas vraiment de meneur avec Antonio Daniels qui était un combo guard et Terry Porter qui était un ancien, il se retrouve dans le cinq majeur après cinq matches. Il a une bonne étoile mais après, il faut savoir y arriver et y rester car tous les joueurs derrière veulent prendre ta place. C’est le plus grandiose, je trouve: il a été régulier saison après saison et il jouait toujours pour aller gagner le titre."

Tony Parker (à gauche) et son frère TJ fêtent le titre national de l'ASVEL en juin 2019
Tony Parker (à gauche) et son frère TJ fêtent le titre national de l'ASVEL en juin 2019 © Icon Sport

Maillot retiré, Spur éternel

T.J. Parker: "Son maillot retiré par San Antonio, c’est un accomplissement par rapport à tout le travail fourni depuis ses douze ans. Il a tout fait, tout montré, que ce soit en équipe de France ou avec les Spurs. Il a gagné quatre titres NBA, il a été MVP des finales. Il a vraiment tout accompli et c’est la cerise sur le gâteau avec le maillot retiré et ensuite le Hall of Fame. Tu ne peux pas faire plus haut au basket."

Gaëtan Muller: "C’est génial. Un grand moment d’émotion. C’est beaucoup de plaisir et surtout de souvenirs. Si on devait résumer ça en une formule, ce serait: bien mérité. Avec Tim Duncan et Manu Ginobili, il incarne ce que les Spurs ont représenté sur les quinze-vingt dernières années. C’est vraiment mérité, touchant, et je suis très fier de lui. Ça fait plaisir de voir une telle trajectoire. Même si très jeune on savait qu’il serait très bon, là c’est la boucle qui est bouclée comme on dit. C’est vraiment incroyable, c’est le mot."

Place dans l’histoire, influence sur son poste

T.J. Parker: "Tony est l’un des plus grands sportifs français de l’histoire, il n’y a pas photo. On ne s’en rend pas trop compte car le football est numéro 1 et que quand tu joues au basket aux Etats-Unis, tu ne peux pas toujours suivre car les matches passent à trois-quatre heures du matin. Et puis il a un peu habitué les gens à faire des bons matches. Quand tu vois vingt points, puis vingt points, puis encore vingt points, tu te dis que c’est normal alors que mettre vingt points en NBA, ce n’est pas facile. Tout ce qu’il a accompli... Même en playoffs, il a fait des stats incroyables, des matches à trente ou quarante points. C’est vraiment dur."

Gaëtan Muller: "Est-ce que Tony est dans les plus grands sportifs français de l’histoire? Sans contestation possible. C’est un fait, une évidence, pas une opinion ou un sujet de débat."

T.J. Parker: "Ce n’était pas un meneur comme il y avait à l’époque en NBA, à l’exemple d’un John Stockton, ou même en France comme Laurent Sciarra. C’est un meneur qui aime mettre des points mais qui sait aussi faire jouer son équipe. Il l’a appris au fil du temps. Quand il fallait prendre les choses en mains, il savait le faire. Ce n’était pas un meneur comme les autres."

Gaëtan Muller: "A l’époque de son arrivée en NBA, il y avait des meneurs très gestionnaires ou des Allen Iverson et Stephon Marbury, des meneurs-scoreurs, et il a eu le bon équilibre entre le scoring et le jeu posé et organisé que le meneur doit apporter à son équipe. Il a apporté ce juste milieu."

Tony Parker
Tony Parker © Icon Sport

Parker-entrepreneur, suite logique de Parker-joueur

Pierre Parker: "Comme je dis souvent, il a un temps d’avance sur tout le monde. Faire tout ça pour le basket français, c’est énorme. Je ne suis pas étonné de ce qu’il entreprend car c’est un éternel insatisfait. Il veut toujours plus et quand ce n’est pas personnellement, c’est-à-dire à travers sa carrière, il veut redonner. Il a toujours des objectifs et pour moi c’est ça qui est important dans la vie. Il a une vision et il essaie toujours d’avancer. Le jour où il s’arrêtera, c’est quand il ne sera plus sur cette terre."

T.J. Parker: "C’est quelqu’un qui redonne pour son pays. On pouvait le voir quand il était joueur, qu’il faisait de longues saisons NBA avec les Spurs qu’il terminait tard mais qu’il sacrifiait tous ses étés pour aller jouer en équipe de France pour aller gagner un titre. Il fait pareil en tant que président de l’ASVEL. Il redonne au basket et veut gagner des titres avec les hommes comme avec les femmes. On peut le voir comme lui lorsqu’il était joueur: tu pars d’en bas et tu veux arriver au top. Il fait pareil. On connaît l’histoire de l’ASVEL et tous ses titres mais il a repris le club à un niveau qui n’était pas celui de l’ASVEL d’avant et il est en train de redorer le blason du club, d’essayer de le ramener au top."

Tony Parker Senior: "Il fait ça car c’est quelque chose de naturel chez lui. Je lui dis tout le temps: 'Pour moi, tu n’es pas à la retraite après le sport, tu recommences une autre vie et tu es toujours meneur de jeu'. Avant c’était sur le terrain, et maintenant c’est en dehors. Il a juste une grande envie de faire des choses. Il pourrait rester tranquillement à San Antonio avec sa famille mais ce n’est pas son tempérament. Il a beaucoup d’énergie et il veut rester dans le sport. Il avait plein de choses en tête, des objectifs, et il est en train de le faire tout doucement."

Pierre Parker: "Tout ce qu’il est fait est réfléchi, organisé. Il se renseigne, il apprend, il est curieux. C’est ce qui définit sa vie: quand il veut faire un projet, il va tout mettre en œuvre pour que ça marche. Il n’aime pas l’échec, il veut réussir et il a confiance. Il a un charisme et une aura qui montre ça. Quand tu lui parles, tu sens tout de suite la confiance. Même en tant que frère, je trouve ça incroyable qu’il arrive à ramener et fédérer autant de gens autour des projets qu’il fait. Il a une personnalité énorme. Il a tout gagné dans la vie mais quand tu lui parles, il est simple, humble, il sait d’où il vient, ce qu’il veut et où il veut aller. C’est sa force. Il veut toujours avancer mais il faudrait parfois qu’il prenne un peu de recul pour se dire que ce qu’il fait, c’est incroyable."

Gaëtan Muller: "C’est une vie différente mais en même temps pas tant que ça, toujours dans la compétition, dans l’envie d’aller plus loin, plus vite, tout en prenant un peu de recul sur la vie, ce qui est une bonne chose et normal avec l’évolution de l’âge. Finalement, il reste fidèle à lui-même : quelqu’un d’hyperactif."

T.J. Parker: "Ce n’est plus à lui de gagner des titres mais à ses deux clubs d’aller les chercher. Ce n’est plus le terrain mais il aime bien cette vie aussi. Peut avoir la même réussite ? Bien sûr car c’est un passionné et qu’il a toujours été quelqu’un qui travaille très dur sur le terrain comme en dehors. Il le faisait déjà pendant sa carrière. Il se couche à 21h30-22h et il est toujours debout à 6h du matin donc je n’ai aucune inquiétude."

Pierre Parker: "Ce qui m’impressionne, c’est qu’il est toujours levé tôt. On peut sortir en soirée mais le lendemain, à sept heures du matin, il est opérationnel pour faire des interviews ou autre chose. Quand c’est le business, c’est le business. Et ça, il l’a appris tellement jeune... Il était professionnel à dix-sept ans et c’est un rythme de vie qu’il a pris. A six heures du mat’, il est réveillé. Tous les jours. C’est ce qui le décrit, ce qui fait sa personne. Il a toujours quelque chose à faire, que ce soit réveiller ses enfants et les emmener à l’école, ou pour l’ASVEL ou autre. C’est sa réussite et c’est une fierté de voir ça."

Gaëtan Muller: "Ce sont deux choses différentes par rapport à sa carrière de basketteur mais il est capable, et il le prouve au quotidien, de réussir sa deuxième vie. Aucun doute ni interrogation là-dessus."

Pierre Parker: "Même moi, je connais un peu mais pas tout de ses projets. Il a énormément de choses. Mais il n’est pas tout seul, il sait bien s’entourer avec des personnes compétentes autour de lui qui le conseillent bien."

T.J. Parker: "Il sait convaincre les gens car son discours est fiable. Quand tu as un nom, que tu montres tout ce que tu as fait dans ta carrière et l’image que tu redonnes, ça aide toujours à ramener des gens avec toi. On a besoin de ces gros partenaires pour y arriver dans le basket français."

Pierre Parker: "C’est un bon parleur mais il croit en ce qu’il veut dire. Quand il est convaincu et qu’il veut convaincre... Il n’est pas lyonnais mais si on lui parle, on se dit qu’il a été à Lyon toute sa vie. J’ai encore entendu une personne dire ça récemment. Non, il est normand, mais quand il s’investit à fond dans un projet, il est convaincant. Il a la crédibilité personnelle et professionnelle pour. Et cette faculté à pouvoir parler à tout le monde."

Tony Parker Senior: "Son CV parle pour lui. Il veut dire: si je fais partie de quelque chose, je suis là pour gagner. Par exemple, il a mouillé le maillot pour l’équipe de France depuis 2003 et il a gagné un titre en 2013. Il a l’envie de prendre quelque chose pour travailler avec le coach, le staff et les autres joueurs, et il les entraîne derrière lui en les convaincant qu’ils peuvent gagner. Et il y a une formule à garder dans la tête: pourquoi pas? On n’est pas obligé de penser qu’on ne peut pas faire les choses. Si on pense comme ça, on ne fait jamais rien dans la vie. Ce sont les raisons pour lesquelles il est là: tenter de travailler avec les autres pour gagner. En France, tout est possible pour lui. Il est français, il aime son pays et il y a du travail à faire. On ne pense pas encore à la fin de l’histoire, on veut juste continuer tout droit et voir ce que ça donne."

Tony Parker (à gauche) et Gaëtan Muller posent avec le Trophée des Champions remporté avec l'ASVEL en 2016
Tony Parker (à gauche) et Gaëtan Muller posent avec le Trophée des Champions remporté avec l'ASVEL en 2016 © Icon Sport

La famille avant tout

T.J. Parker: "Il est avec sa femme Axelle et ses deux enfants à San Antonio. On se voit beaucoup moins même si on va le voir un peu plus en France maintenant qu’il a pris sa retraite sportive. Ça fait plaisir car la famille s’est agrandie."

Pierre Parker: "On est tous les trois vite partis à l’internat. On a ensuite tous fait notre carrière professionnelle mais on est toujours resté proches. Quand j’étais à Chicago avec T.J., on était à cinq minutes l’un de l’autre à l’université et lui à San Antonio. Mais ça n’empêchait pas qu’on allait le voir dès qu’on avait le temps. Et sinon, il y avait le téléphone... C’est la fratrie et ça ne changera pas."

Pierre Parker: "Ce qu’on fait beaucoup quand on est à table ensemble, c’est citer des films qu’on regardait quand on était enfant. Par exemple, on regardait souvent Aladdin, un de nos films préférés, et il y a des petites répliques dont on se rappelle qui font tout de suite rigoler car ça te fait repartir en enfance. A chaque dîner, il y a toujours une réplique d’un film. Même si on est tous séparés et qu’on vit tous notre vie, on peut se retrouver sur un dîner et rigoler comme quand on était enfants. C’est important car il ne faut jamais oublier d’où tu es parti."

T.J. Parker: "Aladdin, c’est notre dessin animé ça! On a toujours des citations de films ou de comédies dont on se souvient. Quand on rigole, on sort toujours des petites répliques qui viennent de ça."

Pierre Parker: "Mais peu importe ce qu’on fait, n’importe quel jeu où tu mets les trois frères, c’est la compétition et on veut gagner."

Tony Parker Senior: "On a une relation père-fils, bien sûr, mais c’est plus une relation de copains, très bonne. Avec tout ce qu’il est en train de faire à trente-sept ans, marié, père de famille, frère, fils, partenaire... La compréhension est toujours là, les discussions sont toujours là. Il n’y a pas grand-chose qui change entre nous, on est ensemble depuis 1982. Même avec tout ce qu’il a accompli dans la vie, je regarde Tony comme Terence et Pierre. Comme mes fils, mes garçons. On continue d’aller tout droit et de rester sur le bon chemin."

Gaëtan Muller: "C’est presque fraternel. On se connaît très bien. C’est au-delà de l’amitié, clairement."

Tony Parker Senior: "Est-ce que je lui ai déjà dit je t’aime? Toujours. Je peux prendre mon téléphone et vous le montrer. En français et en anglais. On ne parle jamais en anglais avec mes trois garçons, car ce n’est pas nécessaire, mais toujours en français. Et ça me fait plaisir que tous les Français aient pu voir qui est vraiment Tony Parker grâce aux médias. L’équipe de France ou la NBA avec les Spurs, ce sont de très bonnes images, du jamais-vu, mais voir un peu plus qui est l’homme, c’est très bien."

T.J. Parker: "Comment ne pas être fier d’un frère qui a autant accompli sur le terrain comme en dehors, avec par exemple la fondation Make-a-Wish pour redonner aux jeunes? C’est bien beau de gagner plein d’argent quand tu es un athlète mais il faut aussi savoir ce que tu en fais. Et il fait ça très bien."

Gaëtan Muller: "Je suis très fier de lui. De notre amitié, de qui il est. Et si on ne retirait pas son maillot, ça ne changerait rien à ça. Mais après, il y a l’ami qui a vu son pote se développer de manière incroyable au niveau basket et on peut juste dire bravo. Pour moi, il met tout le monde d’accord. On ne peut pas critiquer. Il n’y a rien à dire, point barre, fermez les rideaux."

Tony Parker Senior: "Ce qui me rend fier de lui? La façon dont il est comme être humain. Les titres, le sport, ça va avec. Mais le plus important pour moi, c’est d’abord ce qu’il est. Comment il voit la vie, comment il pense aux autres, comment il a envie de travailler et d’aider les autres. Il sait qui il est, ce qu’il a fait dans sa vie. Maintenant, la page est tournée et c’est pour les autres."

Alexandre HERBINET (@LexaB)