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Le propriétaire des Hawks d’Atlanta s’accuse de racisme et va vendre sa franchise

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Après la polémique Donald Sterling, ex-propriétaire des Clippers de Los Angeles, accusé de racisme la saison dernière et donc forcé de vendre sa franchise, c’est une nouvelle affaire du même type qui s’apprête à secouer la NBA.

Dans un communiqué d’Adam Silver, le « commissioner » de la ligue américaine, on apprend que Bruce Levenson, propriétaire des Atlanta Hawks, se serait lui-même dénoncé auprès de la NBA, suite à un email à caractère raciste envoyé à ses collaborateurs en 2012. La NBA, après avoir mené une enquête restée secrète durant plusieurs mois, a pris note de la décision de Levenson de vendre sa franchise. « J’ai écrit un email, il y a deux ans, qui était inapproprié et offensant. J’ai banalisé nos fans en utilisant des clichés quant à leurs intérêts (hip-hop contre country, blancs contre noirs, etc) et en stéréotypant la vision qu’ils auraient les uns des autres (les supporters blancs pourraient avoir peur des supporters noirs) explique le dirigeant dans son communiqué. En évoquant les « races », j’ai également envoyé le message, involontairement blessant, que nos fans blancs auraient plus de valeurs que nos fans noirs (…) Si vous êtes en colère, vous avez raison. Je suis en colère contre moi-même également. »

Contradictions au sommet des Hawks... et la NBA au milieu

Puisque c’est la journée des communiqués entre Atlanta et le reste des instances du basket américain, la Ligue y est aussi allé de ses déclarations. « Nous allons travailler avec les Hawks sur le processus approprié pour la vente de l’équipe et avons offert notre soutien au CEO (PDG, ndlr) des Hawks, Steve Koonin, qui supervisera désormais les affaires de la franchise. » Ce même Steve Koonin, qui vient, à l’instant, de confier sa « déception » quant aux déclarations du jour de son futur-ex patron (vous suivez toujours ? Non ? C’est normal) : « le communiqué du jour de Bruce Levenson est extrêmement décevant et l’email qui a été envoyé il y a deux ans était alarmant, offensant et, dans l’ensemble, complètement inacceptable et ne reflète pas les valeurs de l’organisation des Hawks répond donc Koonin. En partenariat avec la NBA, nous allons travailler afin d’assurer qu’une nouvelle équipe de propriétaires soit mise en place et engagée auprès de la communauté d’Atlanta. »

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« Les pom-pom girls sont noires »

Pire, dans le communiqué, les curieux pourront même cliquer sur un lien, renvoyant vers… l’email de la discorde. Dans ce message, datant donc du 25 août 2012, Bruce Levenson tire, en effet, des conclusions pour le moins polémiques quant à la composition ethnique de sa salle de basket (causes, selon lui, des problèmes de remplissage de la salle connus par les Hawks).

Quelques exemples :

« - Notre salle est noire à 70%

- Les pompon girls sont noires

- La musique est du hip-hop

- Au bar, il y a 90% de noirs

- Il y a peu de pères et fils aux matches

- Nous faisons des concerts d’après-match pour attirer plus de fans et les concerts sont ou du hip-hip, ou du gospel…. »

Les remarques de Levenson, qui continuent ainsi sur près de quatre pages, viennent donc, plus de deux ans après, de noyer le dirigeant dans un sentiment de culpabilité apparemment tellement insupportable... qu’il aurait préféré se dénoncer et vendre sa franchise. Pour rappel, les Clippers avaient été vendus à Steve Ballmer pour 2 milliards de dollars cet été. Les remords peuvent donc rapporter gros.

Raphael Cosimano