NBA : Draft, mode d’emploi

Karl-Anthony Towns (numéro 1 de la draft en 2015) - AFP
C’est un rituel qui marque l’entrée des aspirants basketteurs pro dans le monde de la NBA. Les franchises auront cinq minutes pour se décider et transmettre une enveloppe contenant le nom de l’heureux élu à Adam Silver. Le commissaire général de la NBA appellera ensuite sur scène le nom d’un gamin tout heureux de venir prendre la pose, la casquette de sa nouvelle équipe sur le crâne…
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60 joueurs draftés chaque année
L’une après l’autre, les 30 franchises sélectionnent donc un des joueurs disponibles. Et ce, sur deux tours (ce qui donne un total de 60 joueurs pour les plus mauvais en calcul mental). Ce système est censé rééquilibrer les forces en présence à l’aube de la nouvelle saison en permettant aux franchises les moins performantes de l’exercice qui vient de se terminer de choisir en premier. Une certaine idée de l’équité.
Une loterie pour déterminer l’ordre de la draft
Pour éviter que certaines franchises tuent l’intérêt du championnat et se laissent perdre exprès pour récupérer un meilleur choix à la draft, une loterie détermine l’ordre dans lequel les 14 équipes non qualifiées pour les play-offs vont choisir. Les équipes présentant les moins bons bilans possèdent les plus grandes probabilités de décrocher les meilleurs choix. Cette année, avec le pire bilan de la saison dernière et 25% de chances d’avoir le premier choix, les Philadelphia Sixers ont décroché le gros lot. A noter aussi que l’ordre final de la draft ne correspond pas toujours à celui de la loterie car les franchises peuvent se servir de leurs choix de drafts comme d’une monnaie d’échange lors des transferts de joueurs.
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Qui peut se présenter ?
Pour se présenter à la draft et donc faire partie de ce réservoir de candidats à la meilleure ligue de basket au monde, il faut avoir 19 ans (et donc avoir quitté le lycée depuis un an au moins). La grande majorité des joueurs provient des universités américaines, où les étudiants ont un statut amateur. Les joueurs étrangers (comprendre non Américains) peuvent débuter une carrière professionnelle dans leurs championnats locaux avant de tenter leur chance à la draft. C’était ainsi le cas de Tony Parker qui jouait au PSG Racing avant d’être drafté en 2001. A l’inverse, Joakim Noah avait lui choisi de jouer pour une université américaine (Florida) pour se préparer.
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Une seule chance
Précision de taille : on ne peut se présenter à la draft qu’une fois dans sa carrière. Il faut ainsi que les candidats trouvent le juste équilibre entre le moment où ils se sentent prêts et le moment où leur cote (leur « stock » en anglais) est au plus haut. Les plus gros poissons de la draft quittent souvent l’université au bout d’un an quand d’autres joueurs peuvent choisir de rester jusqu’à quatre ans (la durée d’un cursus complet). Les franchises NBA misent bien souvent sur le potentiel plutôt que sur le niveau à l’instant t. Entre un joueur au talent brut, mal dégrossi et qui vient d’achever sa première saison universitaire d’un côté et un joueur davantage poli, avec de meilleures statistiques mais trois ans de plus, c’est souvent le premier qui emporte la mise. Surtout dans un univers où l’on recherche les meilleurs athlètes. Que les joueurs qui n’ont pas été draftés se rassurent. Si le chemin s’annonce bien plus tortueux, ils auront tout de même la possibilité de décrocher un contrat NBA par la suite mais souvent avec des conditions plus précaires.
Presque 5 millions de dollars par saison pour le numéro 1
Parmi les 60 joueurs choisis chaque année, ceux qui sont sélectionnés au second tour n’ont pas de contrat garanti, ce qui signifie que les franchises NBA peuvent décider de ne pas les conserver (se contentant de garder un droit de priorité). Les 30 joueurs draftés au premier tour obtiennent eux un contrat garanti de quatre ans dont le salaire est prédéfini selon un barême qui correspond au rang auquel ils sont sélectionnés. Le choix numéro 1 de la dernière draft, Karl-Anthony Towns (Minnesota Timberwolves), a ainsi touché 4,7 millions de dollars cette saison contre 943 000 dollars au joueur choisi en 30e position.
Un rapport qualité/prix intéressant
Les effectifs NBA étant limités à 15 joueurs, les places sont chères. Très chères. Et les contrats « rookie » (des nouveaux arrivants) sont particulièrement prisés. Ils permettent de compléter un effectif avec des joueurs au rapport qualité/prix très intéressant dans une ligue où les masses salariales ne doivent pas dépasser un certain plafond (le « salary cap »). Un plafond qui va d’ailleurs augmenter cet été et qui devrait approcher 95 millions de dollars par saison. A titre de comparaison, une star de la NBA comme LeBron James ou Kobe Bryant coûtait une vingtaine de millions de dollars en 2015-2016. Des salaires qui devraient encore exploser avec la hausse du salary cap prévue cet été.