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NBA: Quel premier bilan après un mois de compétition?

Kawhi Leonard

Kawhi Leonard - AFP

Voilà maintenant un peu plus d’un mois que les 30 franchises NBA sont sur le pont. Entre surprises, confirmations et déceptions, que peut-on tirer de ces quatre premières semaines outre Atlantique ?

Ils n’ont pas perdu de temps

Depuis le 4 juillet, date de la signature de Kevin Durant aux Golden State Warriors, le monde du basket attendait de voir cette sorte d’ « Avengers Team » à l’œuvre. Ils avaient prévenu qu’un temps d’adaptation serait nécessaire pour créer une alchimie. Passées les déculottées en ouverture contre les Spurs et les Lakers, la machine commence à se mettre en route, et de quelle manière avec 12 victoires consécutives. Les trois snipers Durant, Stephen Curry et Klay Thompson ont trouvé comment se partager les tirs, tandis que Draymond Green joue parfaitement son rôle de couteau suisse. Certes, à part San Antonio, ils n’ont pas réellement eu d’adversité. Mais si toute la bande de Steve Kerr (16-2) se met à défendre correctement, on ne voit pas qui pourra stopper cette machine de guerre, meilleur attaque de la ligue. 

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Toujours à l’Ouest, on retrouve les deux habituels trublions que sont San Antonio et les Clippers de Los Angeles. Ces derniers ont, par ailleurs, démarré la saison en trombe même s’ils restent sur trois revers largement évitables. Les éternels maudits semblent avoir vu cette petite porte s’entrouvrir pour offrir à Chris Paul une première finale de conférence à 32 ans (il les fêtera le 6 mai).

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Quant aux inamovibles Spurs (14-4), la tranquillité et la sérénité sont toujours de mise avec un Kawhi Leonard intenable des deux côtés du terrain. Pau Gasol quant à lui s’adapte petit à petit à son rôle de «successeur» du retraité Tim Duncan pendant que Tony Parker continue sa mutation dans un rôle de meneur gestionnaire. Comme à son habitude, Gregg Popovich va ménager tout ce petit monde afin d’arriver frais pour les playoffs en avril. Le podium de l’Ouest pourrait bien être, sauf surprises, celui-ci à la fin de la saison régulière, reste juste à savoir dans quel ordre.

Côté conférence Est, le champion Cleveland (13-3) a entamé cette nouvelle saison sur un rythme de sénateur malgré sa dernière défaite surprise à Milwaukee. Le trio James-Irving-Love tourne à plein régime comme l’atteste ce terrible coup de chaud du dernier cité la semaine dernière contre Portland (34 points en premier QT, 40 au total). Pour le moment, aucune franchise ne peut suivre la cadence imposée par les Cavaliers et il pourrait bien en être de même jusqu’en avril.

Un peu en retard à l’allumage

Révélation de la saison dernière, Portland marque un peu le pas en ce début de saison. Tirée par leurs deux go-to-guy Damian Lillard et C.J McCollum pourtant en pleine forme, la franchise de l’Oregon affiche un bilan négatif (9-10) la faute à l’opération portes ouvertes mise en place (dernière défense de la ligue avec 113 points encaissés). L’autre grosse déception se trouve au Texas avec les Dallas Mavericks. Ils étaient peu à imaginer la franchise de Mark Cuban squatter les bas-fonds de la ligue. Malgré un recrutement plus que correct (Harrison Barnes et Andrew Bogut entre autres), Dirk Nowitzki et consort sont carrément derniers de la ligue avec trois petites victoires en 16 rencontres ! Même constat pour Minnesota (5-11) où le très exigeant Tom Thibodeau a du mal à exploiter l’incroyable potentiel de cette équipe. Certes l’exercice est encore long, mais il ne faudra tarder à se lancer lorsqu’on voit que les concurrents pour les places 6-8 vont vendre chèrement leur peau pour attraper le wagon (Lakers, Denver voir les Kings et les Pelicans qui reviennent bien). Globalement derrière les trois gros, l’Ouest reste relativement ouvert même s’il est encore un peu tôt pour donner certaines tendances sur le classement final.

A l’Est en revanche, pas mal d’équipes ne sont pas encore totalement au point comme Boston, qui a dû gérer les blessures de deux éléments importants Jae Crowder et Al Horford, ou Toronto. Malgré les cartons soir après soir de DeMar DeRozan (29.2 points), les canadiens comptent déjà six revers et sont encore loin de l’objectif qui est de tenter de déloger le despote Cleveland de sa première place et rallier les Finales NBA.

Comme attendu, New York (8-9) n’est clairement pas prêt mais monte progressivement en puissance. C’est surtout loin de leurs bases que les joueurs de Jeff Hornacek sont en délicatesse (1-6). Si Derrick Rose et Joakim Noah sont encore dans une période d’adaptation (plus délicate pour le second), Kristaps Porzingis, dont le combo taille (2,22m)-mobilité reste effarant, apparaît désormais comme le leader offensif de l’escouade de Gotham, même devant l’enfant du pays Carmelo Anthony. Actuellement 8e de sa conférence, les Knicks vont devoir cravacher vu la concurrence de Detroit, Indiana, Milwaukee et à un degré moindre Washington et Orlando qui galère offensivement depuis la reprise.

On ne les attendait pas à pareille fête

Fans des Lakers, ce début de saison est bien plus qu’une lueur d’espoir. Et pour cause, à l’heure de ses lignes, les Angelenos (9-10) sont virtuellement à la porte des playoffs ! En plus de ce bilan encourageant, c’est surtout la manière qui est à retenir avec la patte de Luke Walton. Le nouveau coach californien et ancien assistant des Warriors a su transposé le style offensif des champions 2015 (6e attaque de la ligue en points marqués et en pourcentage aux tirs) à une franchise malade depuis plusieurs années. Reste maintenant à exister sur une saison complète et hausser un peu le ton dans sa moitié de terrain. Malheureusement pour eux, Nick Young, l’un des meilleurs éléments depuis le début de l’exercice, pourrait devoir mettre un terme à sa saison avec une blessure au tendon d’Achille.

Nombreux étaient les sceptiques sur le mercato des Chicago Bulls avec les acquisitions de Dwyane Wade et Rajon Rondo. Deux noms ronflants mais qui possèdent le même profil que la star Jimmy Butler et qui surtout sont à contre-courant d’une ligue toujours un peu plus orientée sur le tir à 3 points. Pourtant après 16 matches, le bilan est plus que positif (10-6). Les rôles sont bien définis et on se surprend même à voir l’ancienne star de Miami à l’aise derrière les 7,23m (39% avec près de 4 tentatives/match. Autre équipe surprise et pourtant orpheline de l’une de ses stars partie vers d’autres cieux cet été, le Thunder d’Oklahoma City. Actuellement 6e à l’Ouest, Russell Westbrook tire pour le moment le meilleur de cet effectif qui apparaît quand même assez limité. Mais jusqu’à quand OKC va-t-il tenir ? Son marsupilami, qui réalise un premier quart de saison totalement fou ne peut pas tout faire tout seul, aussi talentueux soit-il. Si la machine tourne toujours, cette qualification dans un bon spot en playoffs pourrait offrir le titre de MVP à Westbrook, ce qui serait une première dans l’histoire pour un joueur n’évoluant pas dans l’une des équipes phares de la saison.

Le joueur qui pète la forme

On aurait très bien pu, et de manière logique, parler des extra-terrestres Russell Westbrook ou James Harden. Oui, le premier tourne à un invraisemblable triple-double de moyenne (30.9 points, 10.3 rebonds et 11.3 passes) tandis que le second est à la surprise générale meilleur passeur de la ligue (12.5 passes) tout en faisant des efforts sur sa sélection de shoots (28.9 points à 46 %). Malgré ça, c’est sur le rookie Joel Embiid que notre regard s’est porté.

Simplement parce qu’il n’a pas joué depuis plus de deux ans et demi en raison d’une blessure au pied, parce qu’il n’a commencé le basket qu’à 15 ans, parce qu’il ressuscite le poste de pivot au sens traditionnel du terme. Dans un tel contexte, ses statistiques sont incroyables (18.2 points, 7.8 rebonds, 2.4 contres et 50 % à 3 points) alors qu’il ne joue qu’à peine 22 minutes/match. Encore plus que ces chiffres, c’est le joueur et l’homme qui font l’unanimité.

Star des réseaux sociaux (il a notamment dragué ouvertement Rihanna et Kim Kardashian avec des demandes de rencard sur Twitter ou des photos-montages hilarants), le Camerounais est en passe de devenir le digne hériter d’Hakeem Olajuwon sur les parquets. Sa mobilité, ses feintes et ses appuis sont des copiés-collés de la légende africaine des Rockets. Mais le plus impressionnant dans tout ça, c’est d’arriver à rendre cette triste équipe des Philadelphie Sixers attractive tout en lui faisant gagner quelques matches. Toujours privé de back-to-back (deux matches en deux soirs) et restreint à un temps de jeu limité par le staff pour éviter toute rechute, son potentiel semble malgré tout illimité. Il ne faudra pas aller chercher bien loin pour élire le meilleur débutant NBA cette année.

Sa mobilité, ses feintes et ses appuis sont des copiés-collés de la légende africaine des Rockets. Mais le plus impressionnant dans tout ça, c’est d’arriver à rendre cette triste équipe des Philadelphie Sixers attractive tout en lui faisant gagner quelques matches. Toujours privé de back-to-back (deux matches en deux soirs) et restreint à un temps de jeu limité par le staff pour éviter toute rechute, son potentiel semble malgré tout illimité. Il ne faudra pas aller chercher bien loin pour élire le meilleur débutant NBA cette année.

Nicolas Sebire