NFL, NBA, MLS, NCAA... comment les Etats-Unis gèrent leurs droits télévisés?

L’embarras du choix. Alors que le dossier des droits télévisés semble connaître enfin une période de stabilité en France, tout semble aujourd'hui l’opposer à celui mis en place aux USA. Pour ce pays, la confiance règne plus que jamais avec les diffuseurs historiques. Ces derniers restent dominants sur le marché local et les récents accords signés avec les fédérations continuent de battre des records. Mais la concurrence se fait en même temps de plus en plus rude entre NBC, diffuseur des Jeux olympiques, et ESPN, ABC, TNT ou encore Fox Sports. A eux cinq, ils se partagent aujourd’hui les plus grosses compétitions du pays comme la NBA ou encore la NFL.
Le prestigieux championnat de football américain a d’ailleurs battu un nouveau record cette saison en signant un 'deal' de 110 milliards de dollars (94 milliards d'euros) sur 2023. Ses rencontres sont désormais visionnables sur CBS (Paramount), NBC (Comcast), Fox, ESPN (Disney) et Amazon. Derrière la NFL, la NBA continue elle aussi d’affoler les compteurs. En juillet dernier l’instance du basket américain a vendu ses droits contre 76 milliards de dollars (65 milliards d'euros), majoritairement avec ESPN et ABC. Avec encore quelques marches de retard, le baseball et le NHL tentent de se démarquer. Mais force est de constater que la concurrence est très féroce.
La folie autour du College Football
Derrière ces rouleaux compresseurs qui gèrent les sports nationaux les plus importants, les sports universitaires sont toujours en plein âge d’or avec les championnats NCAA. Régulièrement, en plein week-end, le college football vient faire des audiences plus importantes qu’un match de NFL. Pourquoi? Une grande partie de la population américaine sort des universités et il y a un phonème d'appartenance très fort sur place. Les chaînes locales entretiennent coûte que coûte cette passion. Exemple: un fan américain qui habite dans l'Arizona et qui a fait son université au MIT de Boston, il supportera le MIT le restant de sa vie. En février dernier, c’est ESPN qui s’est offert un nouveau contrat XXL uniquement pour les play-offs du championnat NCAA. Montant de cet accord: 7,8 milliards d’euros.
Apple et Netflix tentent de s’imposer
En coulisses, la bataille fait rage entre diffuseurs historiques mais aussi avec l’arrivée de nouveaux médias. De quoi expliquer notamment, l’échec de TNT (Warner Bros) dans le renouvellement de ses droits pour la NBA. Une mission que le groupe ESPN a réussi à accomplir in-extremis lors du dernier appel d’offres. Mais les acteurs émergeants accélèrent leur percée cette année. C’est le cas d'Apple TV qui diffuse déjà certaines soirées de NFL. Mais le géant américain peut aussi se vanter de vendre Le MLS pass dans le monde entier. Netflix arrive aussi petit à petit avec les 'Christmas Games' sur la NFL. Deux rencontres phares que la plateforme retransmet à Noël. Ces nouveaux acteurs venaient jusqu’à aujourd’hui sur ces droits de façon ponctuelle, en se positionnent timidement. Comme en France, Amazon s’intéresse au marché américain avec beaucoup de prudence. Il a d’ailleurs réussi à récupérer le match de NFL du jeudi soir. YouTube TV essaye aussi de tirer son épingle de jeu en récupérant une affiche.
Aux USA, les droits télévisés restent aujourd’hui très dispatchés. A l’inverse de ce que le marché français souhaite développer. Principale raison de cette répartition: les 'League pass' proposés par les différentes instances de sports. Le NBA league pass et le NFL league pass sont aujourd’hui ceux qui ont le plus de succès. Le marché américain est de très loin le marché audiovisuel numéro 1 dans le monde. Là où le grand public paye le plus par mois pour consommer du sport.
Le consommateur moyen verse entre 80 et 100 dollars (entre 68 et 85 euros) par mois. "Pour ce qui est du foot c'est moins cher qu'en Europe. Ce qui est incroyable ici, c'est que tous les matches de Champions League coutent 5 dollars (4,25 euros) par mois sans VPN. Je n'ai pas le temps de tout regarder, mais les highlights de tous les championnats c'est des vidéos YouTube de 15 minutes. C'est facile. Le seul truc compliqué c'est que si tu veux voir un match en live, il faut poser une journée. Je prends surtout CBS parce que ce n'est pas cher et que les talk-shows sont bien", confie Olivier, fan de soccer. Mais le pay-per-view continue lui aussi de progresser. Notamment autour de la boxe et l'UFC. Les combats de Floyd Mayweather à l'époque pouvaient coûter jusqu'à 150 dollars (128 euros).