Droits TV: "On n’avait pas le choix", les présidents de L1 fatalistes face à la plateforme lancée par la Ligue

Ca n’était pas une surprise, mais l’annonce du lancement de la plateforme de diffusion de la Ligue 1 par la LFP et sans Canal + confirme que l’avenir sera tendu pour un bon nombre de clubs français. Les recettes et la réussite du projet sont incertains, alors que les clubs ont dû mettre un 0 dans la case droits TV lors de leur présentation du budget à la DNCG. "Il n’y a rien à dire, on n’avait pas le choix. L’absence de Canal n’aide pas, c’est le moins que l’on puisse dire. On n’avait pas de marge de manœuvre pour influer sur eux", souffle le président d’un club de deuxième partie de tableau.
A Angers, on se projette sur une recette droits TV assurée de… 3 millions d’euros. Ce sera pareil pour plusieurs équipes de bas de tableau. "C’est nullissime, que dalle", peste un dirigeant. "C’est un coup dur pour un club comme le nôtre mais on s’y était préparé, on réduit nos coûts et nos dépenses depuis deux saisons en travaillant en parallèle sur nos revenus", assume de son côté le directeur général adjoint du SCO, Jérôme Negroni, avant d'ajouter: "Ce n’est pas une déflagration, on y travaille tous depuis plusieurs mois. Tout est regrettable, quand il y a des discussions on espère toujours que ça aboutisse avec Canal qui est un acteur historique et culturel de notre pays." Même pour le Losc, Européen, la chute est brutale sans être aussi grave que pour certains. "Si je vous disais que ça ne nous pose pas de souci, je vous mentirais", révèle le président lillois Olivier Létang. "Pour le LOSC c’était 36 millions d’euros il y a deux ans, c’était 21 millions d’euros pour la saison 2024-2025. Et pour la saison 2025-2026, aujourd’hui c’est 10 millions d’euros. Ce qui veut dire qu’en deux ans il y a 25 ou 26 millions d’euros qui ont disparu".
Un prix d'abonnement satisfaisant
En revanche, l’abonnement annoncé à 14,99 euros par mois semble satisfaire les acteurs interrogés. Les clubs veulent maintenant jouer le jeu en espérant que le produit attire, quand même. "Il y a la volonté d’avoir un produit visible, de qualité, avec un prix qui soit cohérent pour que l’on ait un maximum d’abonnés", espère Olivier Létang.
"Il faut rendre le produit accessible, le valoriser, en faire le produit des fans, ce qui a un peu manqué ces dernières années", espère Jérôme Negroni. "15 euros? On retrouve un prix un peu plus populaire. Mais on doit avancer, redonner envie aux fans de reconsommer du football à la télé. Ça passe aussi par le travail des clubs." Plus de précisions sur le lancement de la plateforme de la Ligue sont attendues lors d’une conférence de presse le 10 juillet.