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Parker, l’Amérique à ses pieds

Tony Parker

Tony Parker - -

Encore étincelant dans la nuit de jeudi avec les Spurs à Los Angeles (116-90), le Français occupe la deuxième place virtuelle derrière LeBron James pour le titre de MVP de la saison régulière.

La nuit dernière Tony Parker a donné de l'épaisseur à une candidature au titre de MVP de la saison régulière en NBA en livrant une prestation de très haut vol face à Chris Paul et les Los Angeles Clippers, humiliés à domicile (116-90). Jeudi, le meneur de jeu français de San Antonio a complètement surclassé son alter ego, pourtant auréolé depuis dimanche de son titre de meilleur joueur du All Star Game. Parker a marqué 31 points en seulement 28 minutes de jeu, contre 4 à Paul en 27 minutes de jeu. Le meneur des Spurs a distribué 7 passes décisives, contre 4 à celui des Clippers et, surtout, « TP » n'a perdu aucun ballon et s'est limité à 2 fautes pendant que « CP » commettait 3 pertes de balle et faisait 5 fautes... Le festival du Français a été applaudi par Charles Barkley. « Parker est le meilleur meneur de jeu du monde, c'était une démonstration, a affirmé, l'ancienne star de Philadelphie et Phoenix. Sans faire injure à LeBron James, c'est Parker qui devrait être désigné MVP cette saison. Ce trophée ne récompense pas forcément le meilleur joueur (James, NDLR) mais celui qui fait la meilleure saison, et ce joueur c'est Parker. »

A travers Barkley, c’est l’Amérique qui se met à genoux devant Parker. Après douze saisons outre-Atlantique. MVP du mois de janvier, Parker a eu l’insigne honneur de se voir attribuer une lettre d’excuse de la part la NBA pour avoir omis de l’inscrire dans la liste du mois de février… « Quatrième derrière Kevin Durant, LeBron James et Carmelo Anthony, ça m’a fait un peu bizarre, maintenant il faut bien jouer et gagner les matches », réagissait le joueur, le 4 février dans le TP Show sur RMC. Depuis hier, il est passé deuxième ! « The ‘Should be’ MVP » titre le site de la NBA quelques heures plus tard. Ou « L’homme qui devrait être MVP ». Rien que cela. Longtemps dans l’ombre de Manu Ginobili et Tim Duncan au Spurs, Parker a prouvé cette saison qu’il pouvait jouer les premiers rôles en leur absence. « Il génère cinquante points par match, il est déterminant, il règne, et a su faire gagner son équipe », analyse Jacques Monclar. « Il y a eu un rééquilibrage au sein du trio, confirme Vincent Collet, le sélectionneur des Bleus, Parker s’est imposé comme un leader. »

Comme Derrick Rose en 2011 ?

Alors, peut-il le faire ? « Tout est possible », dit Monclar, citant le précédent Derrick Rose, devenu MVP en 2011 avec Chicago. « Rose a été récompensé parce qu’il emmené les Bulls au sommet », explique le membre de la Dream Team RMC. Face à LeBron qui fait tutoyer les cimes à Miami, Parker peut se prévaloir des mêmes qualités. « Il est devenu un joueur mature, il dispose d’une meilleure lecture du jeu, est plus adroit aux shoots, et rayonne sur l’équipe », analyse Collet. Pour le patron de l’équipe de France, les chances de TP sont néanmoins maigres face au roi James. « Non », coupe-t-il quand on lui demande s’il croit aux chances de son meneur de jeu. TP n’en ferait pas une maladie. « Ce qu’on veut, c’est le titre. » Collet, lui espère que son joueur touchera encore les étoiles cet été. « J’espère qu’il aura encore quelques forces avec l’équipe de France », glisse le coach des vice-champions d’Europe. Ça tombe bien, il y a un rang à tenir en septembre à l'Euro en Slovénie. 

Louis Chenaille (avec R.M.)