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Parker : « Une pause en équipe de France »

Tony Parker ne participera pas aux qualifications de l'Euro 2009

Tony Parker ne participera pas aux qualifications de l'Euro 2009 - -

Gregg Popovich a tranché. L’entraîneur des Spurs a annoncé à Tony Parker qu’il ne fera pas les qualifications de l’Euro 2009.

Tony, vous retrouvez aujourd’hui le chemin des parquets avec les San Antonio Spurs. La reprise n’est-elle pas trop dure ?
Non, ça va. Je suis heureux de retrouver tout le monde. La journée d’hier a été consacrée aux médias. L’ambiance était très détendue. J’ai discuté avec Pop (Gregg Popovich) des derniers championnats d’Europe. Il m’a clairement dit que je ne ferai pas les qualifs de l’Euro en septembre prochain. Il souhaite que je souffle un peu, comme Manu Ginobili a pu le faire cet été en renonçant au tournoi des Amériques, qualificatifs pour les JO. Par contre, il ne voit aucun inconvénient pour que je sois présent aux championnats d’Europe 2009 en Pologne. Je vais donc connaître une pause de deux ans avec l’équipe de France.

Comment vivez-vous cette décision ?
Ils savent que l’équipe de France me tient vraiment à cœur. Mais ils estiment que c’est le moment pour que je fasse un break, que je repose mon corps. Cela fait maintenant plusieurs années que j’enchaîne plus de 120 matchs dans l’année, que je ne souffle pas l’été. Au bout d’un moment, mon corps risque de dire stop. Pop ne veut prendre aucun risque avec moi. Au moins, maintenant, tout le monde est fixé.

Comment voyez-vous la saison à venir ?
Pour être honnête, ça me parait encore assez loin (San Antonio dispute son premier match le 30 octobre face à Portland). Nous allons reprendre doucement et comme d’habitude, ce sont les joueurs du banc qui vont jouer les matchs de préparation. C’est en voyant le 30 octobre arriver que la pression commencera à monter. Pas avant.

Revenons à l’Euro. Avec du recul, comment avez-vous vécu les attaques contre Claude Bergeaud ?
Tu as le droit de critiquer. Quand tu réalises une mauvaise performance, il est normal que les médias te tombent dessus. Mais tu n’as pas le droit de traiter Claude comme un chien. Ca m’énerve profondément. D’un seul coup, Claude est devenu l’entraîneur le plus nul de France. J’ai l’impression que les gens ont oublié notre médaille de bronze à l’Euro 2005. La France n’avait pas eu une médaille européenne depuis 50 ans. C’est la même chose pour les championnats du monde 2006. La France n’y avait pas participé depuis 20 ans. Je n’ai rien contre les critiques si elles sont constructives. Aujourd’hui, c’est loin d’être le cas.

Tous les joueurs ont pris la défense de Claude Bergeaud…
(il coupe) Le coach a sa part de responsabilité dans la défaite. Mais les joueurs, on en fait quoi ? Ce n’est pas Claude qui était sur le terrain. Il faut savoir admettre que les joueurs n’ont pas été performants. Pourtant, j’estime que cette équipe était meilleure que celle de 2005.

Vous êtes aujourd’hui le patron de l’équipe de France sur le parquet. Retrouvez le brassard de capitaine après l’avoir abandonné en 2003, ça ne vous tente pas ?
Non, je n’ai pas changé d’avis. Dans ma façon d’agir et de parler, je suis « le leader » de cette équipe de France. Il faut donc donner de l’importance à d’autres joueurs. Ca ne sert à rien de tout concentrer sur la même personne. Cela ne m’empêche pas de parler aux joueurs. Après la défaite contre la Russie en quart de finale, j’ai fait une petite réunion dans ma chambre avec tous mes coéquipiers. Claude n’était pas présent. Avec Boris, on souhaitait absolument remobiliser tout le monde. Le grand public ne le sait pas mais nous avons régulièrement organisé des réunions entre nous.

Deux jours après votre élimination, vous avez pris la direction de San Antonio. Aviez-vous vu vos coéquipiers ?
Oui, j’avais discuté avec Tim Duncan, Manu Ginobili, Chip Engelland (entraîneur de Tony pour le shoot)) et R.C. Bufford (Général Manager). Ils étaient déçus pour moi. Mais très vite, ils ont commencé à me chambrer. Ils étaient très heureux de me dire que c’était une bonne chose pour San Antonio, que j’allais pouvoir ainsi me reposer l’été prochain.

Physiquement, comment vous sentiez-vous après cet Euro ?
J’étais fatigué. Nous avons enchaîné beaucoup de matchs. Il y avait en plus les entraînements tous les jours. C’était un rythme de folie. Mais j’ai tout donné, je me suis défoncé. J’étais vraiment mort pour le dernier match contre la Slovénie (Tony marque 31 points). Je n’ai toutefois rien voulu montrer aux Slovènes. J’ai serré les dents. Finalement, j’ai fait comme mes coéquipiers. Nous étions tous dans le même état physique. Malgré la fatigue et les bobos, on s’est donné à 100%.

La rédaction - Ludovic Languet