Tony Parker gagne le procès de la station de ski des Gets, un élu et un fonctionnaire condamnés pour "favoritisme"

Deux responsables de la station des Gets (Haute-Savoie) ont été condamnés dans une affaire d'exploitation du domaine skiable les opposant à une société de l'ex-star du basket Tony Parker, a appris jeudi l'AFP.
Simon Bergoend, premier adjoint de cette station familiale de moyenne montagne proche de la frontière suisse, a été condamné "à deux ans d'inéligibilité avec exécution provisoire a minima pour prise illégale d'intérêts et favoritisme", ainsi qu'à une amende de 5.000 euros, a indiqué Clarence Bathia, juriste de l'association anti-corruption Anticor, à l'origine de deux signalements dans ce dossier et partie civile lors du procès. Quant au directeur général des services des Gets, Simon Fournier, il a reçu une peine d'un an d'inéligibilité et 1.000 euros d'amende.
La décision du tribunal correctionnel mise en délibéré jusqu'à jeudi
Anticor est "satisfait" de ce jugement "exemplaire (...) dans une affaire relative à un mélange des genres entre les intérêts de certains élus de la commune des Gets et l'intérêt général au mépris de la loi", a souligné M. Bathia. Les deux hommes avaient été jugés le 19 juin pour favoritisme dans les marchés publics et immixtion dans une fonction publique pour des faits s'échelonnant entre 2019 et 2024. La décision du tribunal correctionnel de Bonneville est mise en délibéré jusqu'à jeudi.
Il leur était notamment reproché d'avoir tenté d'évincer la société Infinity Nine Mountain (INM) de l'ex-basketteur Tony Parker d'un contrat de délégation de service public (DSP) pour l'exploitation du domaine skiable des Gets, à laquelle il s'était porté candidat en 2023. La municipalité avait déclaré quelques mois plus tard la procédure "sans suite" pour lui préférer la création avec une commune voisine d'une société publique locale (SPL) qui reprendrait la gestion des remontées mécaniques.
Les prévenus ont agi avec "un sentiment d'impunité totale" avec pour ambition de "conforter leur pouvoir, leur égo, leur éligibilité future", avait accusé lors du procès l'avocat d'INM, Léo Zimero, déplorant "un préjudice conséquent" pour le groupe alors qu'il avait "un vrai projet pour la montagne".