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Tremble, basket français !

Nicolas Batum et Tony Parker

Nicolas Batum et Tony Parker - -

La soudaine avancée des négociations entre les patrons de franchises et le syndicat des joueurs NBA met en péril l’aventure des stars du basket nord-américain en Europe. Les Français Tony Parker (ASVEL), Nicolas Batum (Nancy), Ian Mahinmi (Le Havre) et Boris Diaw (Bordeaux) pourraient rapidement retraverser l’Atlantique.

David Stern, le grand patron de la NBA, se prépare à mettre le sifflet à la bouche et à battre le rappel de ses exilés temporaires. La récréation est presque terminée. En deux jours, mercredi et jeudi, et près de 24 heures effectives de réunion, les négociations entre les propriétaires de franchises et le syndicat des joueurs ont tellement avancé qu’un accord sur la nouvelle convention collective pourrait intervenir dès ce week-end. Il en sera alors fini de la petite escapade de quelques stars de la Ligue nord-américaine. Deron Williams (Besiktas), Rudy Fernandez (Real Madrid), Serge Ibaka (Real Madrid) ou encore Andrei Kirilenko (CSKA Moscou) devront rentrer dans le New Jersey, le Texas, l’Oklahoma ou l’Utah.

Peut-être croiseront-ils dans les aéroports du Vieux Continent les quatre Français qui avaient décidé de profiter du lock-out pour retrouver ou découvrir la Pro A et la Pro B. Tony Parker (ASVEL), Nicolas Batum (Nancy), Ian Mahinmi (Le Havre) et Boris Diaw (Bordeaux) risquent de devoir dire au revoir à la France plus tôt qu’ils ne l’avaient imaginé. Car tous possèdent dans leur contrat hexagonal une clause de sortie en cas de reprise de la NBA. « C'est dommage parce que cela va enlever à la Pro A tout le glamour qu’elle a pu avoir ces dernières semaines, regrette déjà Jacques Monclar, l’ancien entraîneur de Limoges, Antibes, Pau et Paris. Mais malgré toute l'affection que j'ai pour le basket français, je pense qu'une saison blanche pour la NBA aurait été terrible pour ce sport à l'international. »

Le président du Havre : « C’est un peu brutal »

A peine lancées, les opérations de promotion du basket français vont subir un sérieux coup d’arrêt. Au Havre, le retour de Ian Mahinmi, qui n’a joué que quelques minutes à Strasbourg (69-78), devait être triomphal. « Ça avait créé un vrai engouement auprès de notre public, explique le président, Jacques Lemonnier. On pensait être tranquille au moins jusqu’au 15 novembre. On ne l'a même pas vu jouer sur le parquet du Havre ! S'il y a un accord, on va essayer de le faire venir samedi soir contre Le Mans pour qu'il dise au revoir au public. On avait imprimé plein de maillots avec son nom… Mais que faire ? C'était le deal mais c'est un peu brutal. » Les Docks Océane affichaient déjà complet pour le 12 novembre. C’était l’ASVEL de « TP » et peut-être Ronny Turiaf qui était attendue. La tournée des « rocks stars » de l’équipe de France va connaître quelques annulations…

Le titre de l'encadré ici

Monclar : « Obama, le médiateur le plus fort »|||

« Il y a clairement eu une avancée significative, analyse Jacques Monclar, l’ancien meneur de jeu des Bleus. Je pense que c'est surtout grâce au coup de pression du président des Etats-Unis, Barack Obama. Grand fan de basket, il a dit avant la réunion de jeudi : « messieurs, il serait temps que cela cesse parce que sinon vous allez vous séparer de vos fans ». Sa voix, au niveau des basketteurs, est très importante. C'est le médiateur le plus fort qu'il pouvait y avoir. Je pense qu'il y aura un accord et que le partage des revenus se fera à 52-48% en faveur des joueurs. Un accord va également être trouvé au niveau de la masse salariale pour que les "petites équipes" aient encore une chance. Le patron de la NBA, David Stern, tient à ce que cela aille très vite. Il ne veut pas d'une saison à moins de 70 matchs. Son rêve, c'est de faire une saison à 82 matchs. » Soit une saison entière. Le lock-out ne sera alors plus qu’un lointain souvenir.