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Parker : « On a encore faim »

Tony Parker

Tony Parker - -

Sur l’antenne de RMC, « TP » a déclaré ce vendredi que les Bleus avaient encore de grandes ambitions en dépit de leur triste élimination en quart de finale des JO, face à l’Espagne. A commencer par l’Euro, l’an prochain.

Tony, à froid, comment analysez-vous votre élimination des JO ?

C’est une défaite dure à avaler car on avait le match en main. On n’a jamais été aussi prêt de l’Espagne. C’était différent de 2009 et 2011 lorsqu’ils étaient un ton au-dessus. C’était vraiment la bonne année pour les battre. On a mené pendant tout le match mais à la fin, on a eu une grosse panne d’adresse. On n’a pas marqué de panier pendant six minutes. A un tel niveau, c’est dur.

L’ambiance tendue n’a-t-elle pas plombé cette fin de rencontre justement ?

Non, cela n’a rien à voir. Je sais que cela vous amuse de parler de ce qui s’est passé à la fin. Moi, je préfère parler du match. On a dominé mais on n’a pas réussi à bien le terminer.

Que vous êtes-vous dit après le match ?

Juste après, pas grand-chose parce qu’on était tous très déçus. Mais le lendemain, on s’est tous remotivés. On s’est fait une promesse : mettre toutes les chances de notre côté en faisant une vraie préparation pour aller chercher le titre européen l’année prochaine. Il y a un vrai état d’esprit dans cette équipe. On a tous envie de faire briller l’équipe de France de basket. On a encore très faim. Tant qu’on n’aura pas la médaille d’or, on sera un peu déçu.

L’équipe de France peut-elle réussir alors qu’elle n’est pas performante dans la raquette ?

C’est clair qu’un Tim Duncan nous aiderait. Mais avec un Joakim Noah ou un Ian Mahinmi et une bonne préparation, on aurait pu passer cette année. Joakim nous a manqué. J’espère qu’il va revenir l’année prochaine.

Est-ce la fin d’un cycle ?

Non, on est tous motivés pour continuer. Avec ce groupe, on a l’impression qu’on est près de gagner un titre. Cela fait quatre ans qu’on ne perd que contre l’Espagne en Europe. On veut se concentrer sur l’Euro et aller chercher ce titre que l’on veut tant.

Et pousser jusqu’aux prochains Jeux de Rio, en 2016 ?

J’avais déjà annoncé que j’avais envie de jouer jusqu’à Rio. Les JO 2016, ce sera ma dernière compétition avec l’équipe de France. Je suis toujours motivé et je suis reparti sur quatre ans.

Souhaitez-vous que Vincent Collet reste votre sélectionneur ?

Oui, on a tous envie de continuer avec lui. Je ne sais pas si lui va poursuivre. Son poste demande beaucoup de sacrifices. C’est dur, il ne voit pas sa famille. J’espère que le fait qu’on ait tous envie de continuer va le motiver au moins pour un an. 

« Les filles ont une chance contre les Américaines »

Il reste les filles, qualifiées en finale des JO. De quelle manière pouvez-vous les soutenir ?

On le voit tous les jours. Il y a une très bonne ambiance entre les garçons et les filles. C’est beau ce qu’elles font. On est très fier d’elles. Ce ne sera pas facile pour elles face aux Etats-Unis. Mais elles ont déjà une médaille, elles sont en finale. Ce n’est que du bonheur et elles vont donner le maximum.

Un petit mot sur Céline Dumerc, la capitaine de l’équipe de France féminine. Beaucoup de vos coéquipiers sont fans d’elle. Comment pourriez-vous la décrire ?

Céline est sur un petit nuage. Elle est en forme en ce moment. C’est la meilleure joueuse du tournoi. Je la connais depuis longtemps, je l’ai connue à l’INSEP. Ce qu’elle fait sur ce tournoi, c’est magnifique. J’espère qu’elle va continuer sur sa lancée et faire une grande finale.

Est-ce que l’exploit est possible face aux Américaines?

Il va falloir faire un gros match défensif parce que les Américaines sont très fortes en attaque, avec des gros talents individuels. Il faudra également qu’elles aient une belle adresse au shoot. Elles ne devront pas non plus les laisser prendre le large. Si dans les cinq dernières minutes, le score est serré, elles auront une chance.

Tony, un dernier mot sur le souvenir qui vous restera de ces JO ?

J’ai passé un super bon moment. Les JO, c’est vraiment une expérience unique, une expérience de malade. J’ai adoré l’entrée au stade olympique, la cérémonie d’ouverture. C’était un bon moment. Partager ça avec tous mes coéquipiers, alors qu’on a travaillé pendant dix ans pour vivre ça, c’était beaucoup d’émotion. Aller voir les autres sports, rencontrer d’autres sportifs : c’était ça que je voulais, rester avec la délégation française et voir d’autres personnes.

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