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"Pousser le curseur à fond", tombeur du Paris Basketball, Le Mans sans complexe contre Monaco en finale de la Supercoupe

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Le Paris Basketball a tenté de combler 19 points de retard dans un sprint rageur, mais c’est bien Le Mans qui se qualifie (90-87) pour défier Monaco en finale de la Supercoupe, dimanche à Roland-Garros (17h). Les Manceaux, vainqueurs de la Leaders Cup, ont bien renforcé leur effectif à l’intersaison. L’entraîneur Guillaume Vizade détaille les bons et les mauvais points de son équipe poil à gratter.

Guillaume Vizade, c’était un match à émotions!

L’émotion c’est ce que tout le monde vient chercher: spectateurs, joueurs, coaches. C’est un moteur important. Les émotions sont souvent démultipliées en début de saison. Les niveaux de jeu fluctuent dans le même match. Il n’y a pas de garantie qu’il y ait une continuité dans le même match. Les deux équipes ont eu des temps forts. Avoir eu le premier temps fort en début de match ça nous a permis de le prolonger et de faire le dos rond en deuxième période jusqu’au bout.

Face aux équipes d’Euroligue, il faut savoir lutter physiquement.

Il faut montrer qu’on peut s’opposer, qu’on peut absorber les contacts, être présent dans les duels, dans la conquête au rebond. Ce sont des éléments indispensables dans le basket de haut-niveau. On a construit une équipe un peu différente avec davantage de verticalité ce qui nous a donné des contres. Sur la première période ça a construit notre avantage. Cela a donné des ballons de contre-attaque. Les deeux contres de Lucas Duféal sont comme des interceptions. Ils ont fini sur deux tirs à trois points. Ces actions donnent confiance à la défense et donnent des bons tirs à 1 contre 0 aux shooteurs. On a vu que dès le 3e quart-temps, Paris est monté en intensité. C'était très dur de construire notre jeu. On voit que dans ce contexte-là on a beaucoup de travail à effectuer.

On est en train de se construire, on n'a pas tous les outils. En début de saison, il y aura beaucoup de challenge.

Face à leur intensité défensive en deuxième période, que ressortez-vous afin de progresser ?

Le côté positif c’est que même si notre jeu a perdu en qualité, on a laissé que 11 ballons sur tout le match. Quand on voit la pression physique mise par Paris, on a gâché du potentiel en étant un peu trop désorganisé. Il faut aussi qu’on arrive à se relayer. Parfois, on a vu que quelqu’un prenait le lead et on l’a laissé un peu isolé. On va devoir s’améliorer sur ce point.

On voit déjà un bon équilibre entre les recrues et les anciens.

C’était plutôt bien. Sauf que dans le troisième quart-temps on a joué un basket avec de la satisfaction. Je veux lutter contre ça. On s’est un petit peu déconcentré. On a rendu deux ballons à l’adversaire qui ont donné deux fautes à trois points donc six lancers. Tout ce qu’on avait construit jusque-là on l’a un peu dilapidé. Tout le monde a eu des moments intéressants mais il y a eu des petits creux sur lesquels il faut être vigilants. On est en train de se construire, on n’a pas tous les outils. En début de saison, il y aura beaucoup de challenge. Si on veut être très ambitieux il faut être très exigeant avec nous-même.

La seule recette c’est de travailler sur nous, sur l’identité qu’on veut développer, créer une force de caractère, qu’on ait une confiance très forte dans ce qu’on veut faire puis pousser le curseur à fond

Conserver ses anciens, ce qui est difficile dans le contexte actuel, ça joue sur le niveau de confiance ?

L’an dernier, on reste sur la frustration de notre défaite en finale de Coupe de France. On a des joueurs anciens comme David Di Léo, TaShawn Thomas avec un leadership qui m’aide beaucoup pour intégrer les jeunes et essayer de réenclencher cette culture de la gagne. On sait que c’est fragile. Réussir très tôt à se dépasser pour aller chercher une victoire contre une équipe d’Euroligue c’est très intéressant.

Vous battez Paris et Monaco depuis la saison dernière. Avez-vous développé une recette face à eux ?

La seule recette c’est de travailler sur nous, sur l’identité qu’on veut développer, créer une force de caractère, qu’on ait une confiance très forte dans ce qu’on veut faire puis pousser le curseur à fond pour voir jusqu’à ça nous mène. Ce soir j’ai vu de la volonté au rebond offensif, la volonté de jeu de relance, la volonté de se passer le ballon, la volonté d’intention de tir. On n’a pas de recette miracle mais on continue notre cuisine.

Propos recueillis par Morgan Maury