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"Apporter une touche un peu folle": les grandes ambitions de Bigflo et Oli pour le Toulouse Basket Club, avec Dupont et Marchand

Bigflo et Oli au milieu des joueurs du Toulouse Basketball Club - le 16/09/2025

Bigflo et Oli au milieu des joueurs du Toulouse Basketball Club - le 16/09/2025 - Toulouse Basketball Club

Associés à Antoine Dupont et Léon Marchand, les rappeurs Bigflo et Oli ont pris "des parts significatives" dans le Toulouse Basketball Club, avec la volonté de se faire une place dans le paysage du basket français. En exclusivité pour RMC Sport, Oli détaille les contours et les coulisses de ce projet.

Oli, comment est né ce projet de reprendre le Toulouse Basket Club avec Bigflo, Léon Marchand et Antoine Dupont?

En fait, c'est surtout une idée de Flo. Comme beaucoup, on suit de plus en plus le basket, surtout nos potes, qui sont de gros fans de basket. Dans le Tourbus, ça regarde des matchs de NBA à n'importe quelle heure. Nous, on s'y intéresse depuis quelques années. On est très musique, donc on n'est pas de grands spécialistes de sport en général. Mais nous sommes fans de Toulouse, on regardait à chaque fois les matchs du TFC ou les matchs du Stade Toulousain et on s'est dit que c'était dommage qu'il n'y ait pas une grosse lumière sur ce qui se fait en basket à Toulouse. Du coup, on a commencé à aller voir les matchs de ce qui s'appelait avant le Stade Toulousain Basket. On a commencé à s'y intéresser et on s'est rendu compte qu'il y avait une communauté et des choses à faire pour mettre encore plus la lumière sur la ville et trouver plein d'idées dans l'événementiel. Donc Flo s'est rapproché des dirigeants et les dirigeants ont adoré l'idée qu'on vienne apporter une touche un peu plus folle, un peu plus créative, dans cet univers-là. Apporter aussi du savoir-faire et de la lumière avec l'aura d'Antoine Dupont et Léon Marchand. Ça s'est fait un peu naturellement.

Comment ça s'est passé avec Léon Marchand et Antoine Dupont? Vous vous connaissiez avant?

Ah oui! Nous, on se connaît depuis très jeunes avec Antoine, on est de très bons potes, on part en vacances ensemble... C'est vraiment un ami, un proche. Léon, on le croisait de temps en temps. Il était déjà venu nous voir en concert plus jeune, dès 2015 je crois. On savait que c'était le futur visage de la natation et du sport français, avant même la sur-médiatisation. Donc c'était assez naturel. Je ne sais plus qui a eu l'idée de leur proposer. Ils ont trouvé ça cool d'avoir des parts, de pouvoir venir de temps en temps voir les matchs, proposer quelques idées...

Concrètement, quel sera votre rôle avec Bigflo? Vous avez parlé de gérer tout ce qui touche à la direction artistique…

Concrètement, ça a déjà commencé. On a refait tous les logos avec nos équipes créatives, ça sort de notre tête. Les logos, le choix des couleurs, les nouveaux maillots, le merchandising qui est designé par notre marque "Visionnaire". Antoine est chez Adidas et nous aussi, donc Adidas nous suit en équipementier. Il y a eu tout un rebranding. On a décidé de s'appeler "Toulouse Basket" et d'enlever "Stade Toulousain" pour asseoir notre propre marque et ne pas être dans l'ombre de ce prestigieux club de rugby. On a déjà beaucoup bossé. Et là, on est en train de réfléchir à la communication et au marketing. On est très impliqués pour faire venir un nouveau public, trouver des idées avec des influenceurs, trouver des idées d'événements pour faire venir les gens. Donc il y a tout cet axe marketing, social, événementiel et image. C'est notre dada et c'est ce qu'on aime faire depuis le début, comme sur notre festival (le Rose Festival, NDLR). Tout le reste, on les laisse gérer, car ce n'est pas du tout nos connaissances, donc on suit de loin tout ce qui est sportif.

L'équipe dirigeante reste en place? Pour l'instant rien ne bouge à ce niveau-là?

Oui, pour l'instant, tout est comme avant. Ils ont changé le coach et il y a beaucoup de nouveaux joueurs. Mais oui, on bosse pour l'instant avec la même team. On a de nouveaux partenaires et on est encore à la recherche de finances pour upgrader le tout.

Vous êtes actionnaires majoritaires avec Bigflo?

Non, pas majoritaires. Mais on a une bonne part à deux. Et Antoine et Léon aussi, on s'est réparti ça de manière significative. Il y a une part de symbole aussi. On débute en Nationale 1 (le troisième échelon, NDLR) donc ce ne sont pas des budgets faramineux. Mais c'est le premier pavé d'un chemin qu'on aimerait construire. On a comme ambition de monter dans le championnat supérieur, de se défendre, de faire parler du club. On veut aussi l'intégrer à la vie de la ville, avec des associations pour faire découvrir les valeurs du sport et pourquoi pas aussi le croiser avec les valeurs du monde artistique. On a plein d'idées. On a déjà commencé sur notre festival, qui a accueilli 115.000 personnes le temps d'un week-end. On a laissé un terrain de basket où les gens pouvaient jouer. Des joueurs sont venus affronter des petits, des influenceurs ont fait des 3 vs 3… Donc ça commence, oui.

Depuis le début, on est très liés à tout ce qui se fait dans notre ville et au monde du sport. On a été les premiers rappeurs français à designer un maillot avec le Téfécé, ça remonte à 2020 je pense. La croisée des univers, tout ce qui touche à la vie de la ville, de la société, tout ce qui a du sens dans nos valeurs, nos valeurs familiales, ça nous parle. On a le premier match à domicile vendredi. C'est cool, car ça va ramener des gens qui ont découvert le club sur nos réseaux. Ça va ramener des familles, peut-être des licenciés et des jeunes qui vont vouloir faire du sport en se disant "ça m'aère la tête". C'est une super aventure, on est très contents.

Bigflo et Oli au milieu des joueurs du Toulouse Basketball Club - le 16/09/2025
Bigflo et Oli au milieu des joueurs du Toulouse Basketball Club - le 16/09/2025 © Toulouse Basketball Club

Au niveau des ambitions, on parle d'atteindre la Betclic Elite d'ici cinq ou six ans, c'est ça?

(Rires) Ouais, ça c'est Flo quand il est en feu! Non, mais bien sûr que ça serait con de ne pas avoir des ambitions. On a des ambitions. On a surtout envie de reconnecter avec le public et de faire découvrir le club. Après, ce qui se passe sur le terrain n'est malheureusement pas de notre ressort. On va essayer de leur donner les meilleures conditions possibles. On a bien échangé avec les joueurs. En tournant le spot de pub, on a assisté à l'entraînement. Le coach est génial aussi. L'ambiance est chaleureuse. Ils sont motivés, ça fait du bien. Ce sont des mecs qui ont envie. Il faut commencer par faire un bon début de saison et après, d'année en année, pouvoir remonter jusqu'à la Betclic Elite, ça serait exceptionnel.

Mister V, un influenceur que vous connaissez bien, est très impliqué dans le Paris Basketball. Vous avez pu en parler avec lui?

Non, je ne l'ai pas croisé depuis. Mais j'ai vu le Paris Basketball, ils font des super trucs, ça bosse bien. J'ai vu qu'il y avait Omar (Sy, co-propriétaire du Paris Basketball) aussi. Moi, j'ai plus eu l'occasion de parler avec Tony (Parker), qui est un mec qu'on apprécie et avec qui on échange souvent sur plein de trucs de la vie. On en a aussi parlé avec Matt Pokora, qui est impliqué un peu comme nous dans le club de Strasbourg, il a son mot à dire sur l'image et l'événementiel. Mais oui, certainement qu'Omar et Yvick (Mister V, NDLR), que l'on connaît et que l'on apprécie, vont nous envoyer un message et on va rigoler. Mais on n'y est pas encore au niveau du Paris Basket hein! Mais petit à petit...

Et Tony Parker, il vous a donné quoi comme conseil?

On lui a raconté le projet, il trouvait que c'était une bonne idée. On ne l'a pas embêté plus que ça, on discute surtout en potes, il n'y a pas de business entre nous. Mais il trouve ça cool. Je pense que tout amateur de sport et de basket est content que ça se développe en France au fil des années. Ça devient vraiment mainstream. À une époque, les mecs qui s'habillaient en mode basketteur au lycée, c'était quand même rare. Moi, je viens de cette époque-là. J'ai l'impression que c'est en train de changer avec les grands sportifs qu'on a. Je pense notamment aux frères Sarr (Alexandre et Olivier, NDLR), qui - petit clin d'oeil assez marrant - étaient dans notre école primaire à Toulouse et que l'on connaît bien. Et puis il y a Wemby, tous ces gros noms. Le post (sur leurs réseaux sociaux, NDLR) a fait du bruit, car on a eu des commentaires de Tony Parker, de Rudy Gobert, de Boris Diaw. Je pense que ça crée une émulsion assez sympa. Les artistes et les sportifs ont toujours eu cette entente un peu particulière.

Propos recueillis par Felix Gabory