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Absalon : « Rentrer dans l’histoire, j’y penserai après »

Julien Absalon

Julien Absalon - AFP

Julien Absalon (34 ans) a remporté il y a deux semaines la 6e Coupe du monde de sa carrière. Impérial cette saison, le double champion olympique de VTT (2004 et 2008) espère désormais redevenir champion du monde ce weekend en Norvège malgré la présence du favori suisse Nino Schurter, sept ans après son dernier sacre. Et lancer ainsi au mieux sa préparation pour les JO 2016 de Rio, le dernier objectif de sa carrière.

Julien, comment gardez-vous votre motivation à 34 ans et après avoir tout gagné ?

Il y a toujours la même motivation. Et puis, c’est sympa de prouver que, malgré les années qui passent, je suis toujours là. Le général de la Coupe du monde récompense le plus méritant, le plus constant sur toute la saison, sur tous les terrains, donc c’est quasiment la plus belle victoire qu’on puisse obtenir. Il faut continuer à progresser, malgré l’âge, parce que si je ne progresse pas, les autres le font et me dépassent. Donc il faut toujours se remettre en question et profiter de mes avantages.

L’âge, c’est un frein ?

L’âge, ça peut aussi être un avantage sur la connaissance de soi, la gestion de l’effort et d’une saison. En VTT, à 34 ans, si la motivation et la fraîcheur physique sont là, on est toujours très performant.

L’année 2014 marque-t-elle un renouveau dans votre carrière, deux ans après votre échec aux Jeux Olympiques de Londres (crevaison puis abandon) ?

Un renouveau ? Oui et non parce que j’ai changé d’équipe il y a deux ans. C’est ma deuxième saison chez les Suisses de BMC, donc il y a eu un gros changement en 2013 après six années chez les Espagnols (Orbea, ndlr). Cette année, on va dire que c’est la concrétisation de tout ce que j’ai opéré comme changements à l’entraînement, dans ma manière de fonctionner au niveau des choix matériels, puisqu’en 2013 j’ai eu un peu de malchance. Je n’ai pas gagné autant que ce que j’espérais et c’est vrai que cette saison, ça a vraiment été exceptionnel avec trois victoires en Coupe du monde, le titre de champion national, le titre de champion d’Europe et la première place au rang mondial UCI, donc c’est un carton plein.

Pensez-vous déjà aux JO de Rio de Janeiro, en 2016 ?

Oui, c’est clairement l’objectif. J’ai annoncé depuis quelques temps que je continuai jusqu’à Rio. Terminer sur les Jeux Olympiques, c’est quelque chose de fort. Ça me permettrait également d’effacer ce goût d’inachevé de Londres 2012.

Cet échec londonien vous aide-t-il à vous motiver encore plus ?

Il faut tirer des enseignements de tout. On apprend beaucoup dans les échecs. Je pourrais retenir beaucoup de choses de la préparation olympique car elle s’est très bien passée, mais malheureusement, les soucis mécaniques font partie de notre sport. C’est un peu dur lorsque ça arrive sur des JO ou de grandes courses, mais il faut l’accepter et aller de l’avant. Rentrer dans l’histoire, j’y penserai après. Tant qu’on est athlète, il faut regarder devant, ne pas se retourner et se fixer de nouveaux objectifs. Et l’objectif olympique, c’est quelque chose d’énorme. Dans notre sport, c’est la chose la plus importante, le titre suprême, donc il y a une grosse motivation.

la rédaction avec Edward Jay