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Accusé de dopage, Jalabert se défend

Laurent Jalabert

Laurent Jalabert - -

Positif à l’EPO lors du Tour 1998 selon des informations de lequipe.fr, Laurent Jalabert n’a pas tardé à réagir. Choqué, l’ancien n° 1 mondial affirme ne rien avoir à se reprocher. Le rapport public contenant les preuves sera divulgué le 18 juillet prochain. En plein Tour de France…

C’est une rengaine. A quelques jours du départ du Tour de France, il n’est pas rare de voir quelques bombes exploser. Cette fois, c’est Laurent Jalabert, l’un des anciens chouchous du public français, qui se retrouve au cœur du scandale. Selon le site Internet de l’Equipe, un échantillon d’urine de l’ancien coureur, prélevé en 1998 et analysé a posteriori en 2004, présente des traces d’EPO. Ces tests, jusque-là confidentiels, ont été exhumés à la demande de la commission sénatoriale d’enquête sur l’efficacité de la lutte antidopage, qui rendra un rapport public le 18 juillet prochain. En plein Tour de France… Une information à manier avec précaution, puisque dans la foulée, le président UMP de cette commission, Jean-François Humbert, s’est étonné de cette révélation : « Le rapport est en cours de rédaction. Je vois mal comment ces conclusions que je qualifierais de hâtives pourraient y figurer ».

L’ancien cycliste, consultant pour RTL, n’a pas tardé à se défendre sur cette même antenne : « Ca fait un choc, une surprise (…) Je l’ai appris comme vous. Je n’ai rien reçu de la part des sénateurs, ça ne m’a jamais été mentionné lors de mon audition au Sénat (…) Je me demande comment les journalistes de l’Equipe sont au courant alors que moi-même, je ne le suis pas. Je ne peux pas contester les faits puisque je n’ai pas de preuves. J’aurais préféré autre chose à 4 jours du Tour (…) Ma réputation est entachée car un seul nom est cité, le mien. On ne peut pas m’empêcher de penser que c’est un peu dirigé. On me veut du mal. » A noter que la plupart des échantillons prélevés en 98 et analysés a posteriori présentent eux aussi des traces d’EPO, une substance indétectable à l’époque.

« Dopé, peut-être. A mon insu, non. »

Coureur de l’équipe Once entre 1992 et 2000, Jalabert n’a jamais été confondu, malgré les lourdes suspicions qui pèsent sur l’équipe du sulfureux et fantasque Manolo Saiz. Comme devant la même commission sénatoriale le mois dernier, Jalabert s’est une nouvelle fois défendu de toute pratique dopante volontaire : « Dopé, peut-être. A mon insu, non. Je n’ai jamais participé à aucune organisation de dopage. J’ai toujours fait confiance aux médecins. Je n’avais aucune raison de me méfier. Nous étions soignés, mais il était impossible de savoir quels médicaments nous étaient administrés. »

Dans le monde du cyclisme, les réactions diffèrent. Luc Leblanc, consultant RMC, se dit stupéfait : « Ca me touche énormément. Laurent c'est quelqu'un de bien, de très intelligent. On dirait qu'on s'acharne contre le cyclisme. Il faut aller voir les autres sports et ce qu'il se passe à côté. Il faut protéger le cyclisme français et international. On en a besoin aujourd'hui et arrêtons de ressortir des affaires d'il y a 15 ans. Sinon, il faut remonter à 20, 25 ans. On n'en finit plus donc stop ! »

Pour d’autres, comme Cyrille Guimard, la nouvelle n’en est pas une : « Ce qui m’étonne, c’est la réouverture des flacons. Les faits sont là. Ce n’est pas une surprise. Je ne suis pas plus surpris par cette information que je ne l’ai été par les aveux de dopage de Jan Ullrich Tout le monde savait que l’Allemand était dopé. Lors du Tour de France 1998, tout le monde avait reconnu qu’à partir de 1996 ou 1997, 90% des coureurs marchaient à l’EPO. »Tous se rejoignent sur un point : à quelques jours du départ du Tour, ces révélations pas forcément anodines font, une fois encore, très mal au cyclisme.

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