Affaire Ricco : les différentes réactions

Eric Boyer (manager de Cofidis): « Ce qui est dommage, c'est que certains coureurs ne sachent pas faire du vélo autrement (qu'en se dopant). On a encore des types qui n'ont pas de conscience, qui pensent être plus forts que les autres, qui sont arrogants. Tout ça me navre. Il ne faut plus qu'ils reviennent, qu'ils soient dans le peloton. Ils n'ont plus le droit de pratiquer le métier de coureur cycliste qu'ils ont sali au plus haut point, malgré tous les avertissements, les mises en garde. C'est le troisième cas, et j'espère qu'il n'y en aura pas plus. En même temps, ce n'est pas beaucoup par rapport à 180 (coureurs). On voit bien que c'est une toute petite minorité, une petite poche. (à propos de Ricco) Quand on a gagné deux étapes sur le Tour, quand l'on est un leader, un coureur emblématique des futures années, on a la responsabilité de l'image véhiculée, des espoirs fondés notamment au niveau de cyclisme italien. C'est de l'inconscience » !
Jean-René Bernaudeau (manager de Bouygues Telecom): « Ce n'est pas un problème d'âge, c'est un problème d'éducation. Voilà un coureur qui vient voler la gloire, les résultats, qui vient se moquer de tout le monde. Bravo à l'AFLD, à ceux qui font les contrôles. Tout ne s'écroule pas, bien au contraire. C'est une première. La lutte antidopage est faite par des gens nouveaux, indépendants. (sur la responsabilité de l'équipe) Il y a faute des managers. Il faut dire au coureurs: vous êtes dans la plus grande course du monde, vous avez le devoir de faire du bien aux jeunes, de dire aux gens de croire dans le cyclisme. En face de nous, on a des égoïstes qui se moquent de nous. Qu'on puisse les prendre, c'est une très bonne nouvelle. Qu'on les prenne, qu'on les cuisine bien, qu'on leur demande comment ils font ».
Stuart O'Grady (coureur, CSC): « On doit tout recommencer. Je ne comprends toujours pas pourquoi il y a des coureurs qui continuent à mettre leur sport en danger. Combien d'avertissements faudra-t-il avoir avant que ces gens comprennent ? Pour moi, on doit les interdire à vie. Ils peuvent aller travailler ailleurs, faire n'importe quel métier, au lieu de pourrir le vélo... ».
David Millar (coureur, Garmin): « C'est bien qu'on se débarrasse de lui. Ca me fait penser que rien n'a changé, que c'est comme avant. L'image du vélo est foutue ! (sur les soupçons à l'encontre de Ricco) En général, quand on voit des choses incroyables, c'est parce qu'elles ne sont pas vraies. C'est la triste vérité ».
Cadel Evans (AUS, Silence), maillot jaune: « Je suis désolé pour l'image de notre sport mais, au moins, cela veut dire que les contrôles marchent et marchent bien. Il suffit de voir les gens au bord de la route pour voir que la passion pour le cyclisme est toujours là. Les contrôles sont plus poussés dans notre sport qu'ailleurs. C'est injuste car notre sport est crucifié alors qu'il fait les bonnes choses. Les institutions essaient de nettoyer, de faire les bonnes choses mais pourtant, elles sont critiquées. Que faut-il faire alors ? Pour ma part, je suis habitué à être contrôlé, j'y passe tous les jours ».
Mark Cavendish (GBR, Columbia), vainqueur de l'étape: « Les tests attrapent les tricheurs, c'est comme ça qu'on assainit le sport. Je crois que c'est une grande déception pour les organisateurs, c'est un manque de respect à leur égard, alors que l'on a un Tour magnifique. Mais notre sport change dans le bon sens. J'aime le vélo passionnément et je crois au travail. Je ne veux pas ternir mon sport parce que j'ai la passion. Peut-être que ceux qui trichent n'ont pas cette passion. Je suis ravi de voir les tricheurs se faire attraper et que ces gens quittent le peloton. Je suis professionnel depuis un an et demi et je veux continuer à aimer ce sport encore longtemps ».