Astana : ça commence à faire beaucoup...

Gare au prochain écart de conduite pour la formation Astana... - AFP
Et de quatre !... Après Maxim et Valentin Iglinsky, membres de la formation Astana World Tour et contrôlés positifs à l'EPO, et Ilya Davidenok, 22 ans, qui fait partie de l’équipe réserve d’Astana présente en Continental World Tour, un quatrième coureur issu du collectif « Astana », en la personne de Viktor Okishev, vient d’être rattrapé par la patrouille. Quatre contrôles qui font tâche, mais les deux équipes -World Tour et Continental- sont bien distinctes juridiquement. « C'est pour cela que pour nous, il n'y a pas quatre cas de dopage dans l'équipe Astana mais deux dans l'entité World Tour et deux dans la Continentale. Il ne faut pas faire d’amalgame même si la situation n’est pas forcément agréable » explique Roger Legeay, président du MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) dont la formation Kazakh fait partie.
« Si deux cas de dopage sont avérés dans la même année au sein d'une équipe membre du MPCC, notre règlement prévoit que cette formation doit s'auto-suspendre une semaine pour une épreuve World Tour, précise Legeay. C'est ce qu'il s'est passé avec la formation Astana World Tour. Dès qu'il a appris le contrôle positif de Maxim Iglinsky à l'EPO, le manager de l'équipe, Alexandre Vinokourov m'a immédiatement appelé, dans la nuit, pour connaître les modalités exactes de l'auto-suspension, car il s'agissait du deuxième cas de dopage de l'année pour la formation (en cas de troisième contrôle positif d’ici deux ans, la formation devra se suspendre un mois selon le règlement du MPCC, ndlr)). Vinokourov a donc retiré son équipe du Tour de Pékin, qui était pourtant une course très importante pour eux en Asie. Il respecte le règlement. C’est un gage de crédibilité ». Le président du MPCC s'attend maintenant à ce que Continental Team Astana s'auto-suspende une semaine si l'analyse de l’échantillon B de Okishev confirme le premier résultat.
Un Vinokourov pas très coopératif
Mais ce nouveau contrôle positif au sein de l’entité « Astana » pourrait bien coûter très cher aux Kazakhs. Le 6 novembre dernier, la Commission des licences de l’Union Cycliste Internationale a entendu les dirigeants d’Astana World Tour à Aigle en Suisse pour « une inspection complète de l’encadrement et de la politique antidopage » de la formation kazakh avant de délivrer une nouvelle licence pour la saison prochaine. Quatre représentants de l’équipe étaient sur place. Parmi eux, Alexandre Vinokourov, le manager ou encore Dimitry Fofonov, un des directeurs sportifs.
« Vinokourov n’est pas apparu très coopératif ou en tout cas pas vraiment conscient de la situation, explique une source interne à l’UCI. Les derniers cas de dopage au sein de l’équipe réserve d’Astana peuvent jouer dans l’appréciation des membres de la Commission ». Les conclusions de la commission des licences doivent être connues dans les deux semaines. Si la licence World Tour était retirée à la formation kazakh, celle-ci ne serait plus assurée de participer au prochain Tour de France sauf en cas d’invitation des organisateurs. De quoi priver le vainqueur sortant de la Grande Boucle, Vincenzo Nibali, de la possibilité de défendre son titre…