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Astana, la dream team

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Très à l’aise dès le début de saison et composée des meilleurs coureurs du monde, l’équipe Astana s’impose comme la nouvelle patronne du peloton. Formation au gros budget, elle ferait presque oublier les années US Postal.

D’un quai de gare à un autre. Le train bleu foncé de l’US Postal rangé au dépôt, c’est un nouveau convoi qui sévit dans le peloton : l’express bleu ciel d’Astana. Si les suiveurs ont insisté en début de saison sur les locomotives Armstrong et Contador, la formation kazakhe n’a pas fait les choses à moitié. Avec Levi Leipheimer, Andreas Klöden ou encore Yaroslav Popovych, c’est une véritable armada que s’est composée Johan Bruyneel.
Et l’équipe à la licence suisse récolte déjà les fruits de ces associations. C’est d’abord Lance Armstrong pour son retour qui prend une prometteuse 29e place sur le Tour de Californie à 49 secondes du vainqueur Allan Davies. Mais c’est surtout Alberto Contador qui répond parfaitement à son coéquipier sur le Tour de l’Algarve quelques jours plus tard. Alexandre Blain se souvient : « Dès le début de saison, on a senti qu’il y avait un match dans le match entre les deux, note le coureur de la Cofidis, présent au Portugal. Dès la première étape, on voyait bien que Contador voulait gagner ce Tour et ‘‘mettre les pendules à l’heure. »

Moncoutié : « Une dream team »

Mission accomplie avec une victoire d’étape sur le contre-la-montre, une deuxième place et le classement général pour le vainqueur du Tour 2007. Mais au-delà de son succès, c’est surtout le tour de force démontré par l’ensemble de l’équipe qui a frappé Blain. « Ils ont imposé le tempo d’un rouleau compresseur. Lors de la troisième étape, je me souviens même que trois Astana ont roulé juste devant le peloton pendant dix kilomètres. Ça roulait tellement vite qu’on n’arrivait même pas à rentrer. »
Rebelote sur le Paris-Nice. Alors que l’étape du jour est logiquement arrivée au sprint, la veille c’est une nouvelle fois Contador qui avait fait régner sa loi en contre-la-montre, s’emparant dès le premier jour du maillot jaune. Si Blain évoque « un rouleau compresseur », son coéquipier David Moncoutié, présent sur les routes de la course du Soleil, fait état « d’une dream team ». « Ils apparaissent comme une équipe imbattable avec leurs grosses individualités, se résignerait presque le vainqueur de Digne-les-Bains sur le Tour de 2005. Ça découragerait presque les outsiders ! »
Une bonne nouvelle pour le cyclisme ? Pas sûr. Surtout quand on se rappelle que c’est cette même formation qui n’a pas été invitée sur le Tour 2008 après les scandales Vinokourov et Kashechkin, dopés sur la Grande Boucle 2007. Sans parler de la suspicion qui a toujours plané au dessus du Texan Armstrong. « Entre nous, on en rigole presque », nous avoue Alexandre Blain au sujet du tempo imposé. A condition que la blague ne tourne pas à la mauvaise farce.

La rédaction - Pierrick Taisne avec F.A, à Saint-Brisson-sur-Loire