Bassons : « Armstrong est prêt à m’accompagner »

Lance Armstrong - -
Christophe, dans quel état d'esprit était Lance Armstrong lors de cette soirée de retrouvailles ?
Honnêtement, j'ai retrouvé un homme totalement différent, même inquiet pour lui, perdu, capable de me regarder les yeux dans les yeux sans me prendre de haut. Il ne sait pas comment son histoire va se terminer et comment il peut s'en sortir. Il est très basé sur le côté financier parce qu'il risque d'être ruiné alors qu'il a toujours vécu dans le luxe. Mais c'est avant tout un homme, comme moi. Au départ, c'était un homme bon, avec de la gentillesse. Après, la vie fait qu'on fait des choses différentes.
Cette discussion avec Armstrong vous a-t-elle soulagé après toutes ces années de combat contre le dopage ?
Ça ne m’a pas soulagé mais c’est très enrichissant de faire une rencontre comme ça. J’espère surtout que j’ai pu lui apporter beaucoup de choses. Même s’il a fait beaucoup de mal, je n’étais pas du tout dans l’esprit de l’écraser. Je fais partie de ceux qui ont tout fait pour dénoncer ses actes mais maintenant, je suis passé à autre chose.
« Ce n'est pas Armstrong qui m'a pourri la vie »
Y a-t-il une collaboration possible entre Armstrong et vous pour lutter contre le dopage ?
C'est un de mes principaux objectifs. Je veux l'investir dans la prévention du dopage. Il m'a dit qu'il était prêt à m'accompagner. On est d'accord sur certaines actions communes, il n'y a plus qu'à les mettre en place. C’est un entretien qui est un début. Il y aura des suites même si lui, actuellement, a d'autres priorités qui sont de se défendre.
Êtes-vous encore revanchard par rapport à lui ?
Ce n'est pas Lance Armstrong qui m'a pourri la vie dans le peloton. Ce sont les autres coureurs français qui ont tout fait pour que je ne parle pas et que je quitte le milieu. C'est vrai que c'est lui qui menait le milieu, qui était le patron sur le Tour. Au final, il a fait un choix et gagné des millions. Moi j’ai fait un autre choix, sans argent, mais avec une vie heureuse... J’aime mon travail et ma famille. Au final, on se rend compte que celui qui a la meilleure position entre nous deux maintenant, c'est moi. Je trouve que c'est une très belle leçon de vie et c'est la meilleure action de prévention contre le dopage.
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