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Bassons : « Une décision totalement aberrante»

Christophe Bassons

Christophe Bassons - -

Christophe Bassons, qui avait dénoncé le dopage à l’époque de Lance Armstrong et qui collabore avec l’AFLD, a été suspendu un an par la FFC pour avoir manqué un contrôle antidopage en VTT. Il devrait faire appel.

Christophe, allez-vous faire appel de la suspension de un an dont vous avez écopé ?

Je vais décider, je vais voir un ami avocat. C’est vrai qu’hier (samedi), à chaud, j’ai dit que je ne ferai pas appel. J’avais envie de tout laisser tomber. Ça fait 15 ans que je donne et puis vous prenez en pleine figure une décision totalement aberrante. Si tu ne fais pas appel, ça veut dire que tu acceptes la sanction et que tu ne la contredis pas. Il y a de bonnes raison de faire appel. Pour le moment, je prends l’orientation de faire appel.

Avez-vous lu le communiqué de la Fédération Française de Cyclisme, qui dit qu’elle vous a traité comme n’importe quel autre coureur ?

Oui je l’ai vu, il y a même le président (David Lappartient) qui se laisse le droit d’analyser la décision et éventuellement de faire appel. Le problème, lorsqu’on parle de telles sanctions, c’est lorsque vous savez qu’il y a un contrôle et que vous ne vous y soumettez pas. Ils essayent de tromper leur monde car je n’ai jamais été au courant qu’il y avait un contrôle, je n’en ai donc pas fui un. Le problème est que je n’ai jamais été notifié d’un contrôle, c’est pour cela qu’ils répondent à côté. C’est une raison de plus pour laquelle j’aimerais aller au bout et connaître les réelles raisons de cette sanction. Est-ce que face à moi, ils étaient incompétents ou avaient-ils des choses derrière la tête ? Ou peut-être que c’est moi qui évalue mal les gravités de l’erreur...

Avez-vous discuté avec David Lappartient ?

Pas du tout, je n’ai jamais discuté avec lui. Je ne le connais pas. Dans leur communiqué de presse, quand ils disent que la FFC est aussi motivée que moi pour lutter contre le dopage, j’ai tendance à dire : j’espère ! Le fait de le dire, c’est qu’ils avaient peut-être une gêne ailleurs. J’ai lu le communiqué, il m’interpelle sur certains points. Qu’ils me suspendent un an, vous savez… Ne pas faire de compétition pendant un an, je m’en fiche. J’ai un métier à côté, une famille avec qui je me sens très bien. Je prends du plaisir à faire du vélo et de la course à pied. Et si je suis relaxé, je pense que par principe, je ne ferai pas de compétition pendant un an, juste pour leur montrer que la sanction ne m’aurait même pas touché. J’aurais pu ne rien dire, ne rien évoquer, c’était la simplicité. Mais face à une situation comme celle-là, j’ai voulu que l’affaire soit connue, montrer à quel point on en est. Des personnes contrôlées avec une substance antérieure peuvent prendre trois mois, six mois ou exceptionnellement deux ans. On me reproche de ne pas m’être soumis à un contrôle dont je n’avais pas la connaissance et je prends un an. Si au final, on me prouve que la sanction mérite un an, ce qui me semble difficile avec les quelques données que j’ai sur le déroulement du contrôle, je veux savoir vraiment pourquoi j’ai pris un an. S’ils pensent que j’ai fui le contrôle…

Pensez-vous à une manière de vous déstabiliser après vos déclarations sur Lance Armstrong ?

Non, j’ai du mal à y croire. Armstrong, il ne se souvient plus de moi. Ça fait maintenant dix ans qu’on me dit que je dérange la Fédération et les instances. C’est un organisme en convention avec l’Etat, j’ose espérer que la mission principale de ces personnes est d’agir dans l’intérêt général et non individuel, je me convaincs de ça depuis dix ans. Là, ça remet peut-être en question mon avis à ce sujet. J’ai peut-être fait une erreur qui mérite un an, ou peut-être que les gens de la commission ont agi pour une raison autre, je ne sais pas, je ne peux rien dire, rien savoir. Je vais tout faire pour me défendre, j’espère aussi que les médias feront leur travail, que les instances feront leur travail. Si je mérite un an pour ce manquement, je pense qu’il y a certains aspects réglementaires à revoir.

Propos recueillis par Fabien Lefort