Bordry : « L’UCI n’est pas crédible »

Pierre Bordry - -
Pierre Bordry, l'UCI va organiser les contrôles antidopage cette année sur le Tour de France. L'AFLD se sent-elle mise à l'écart ?
Nous n'acceptons pas de travailler avec l'UCI. On ne peut pas travailler dans un climat de confiance avec cette instance. Nous avons des médecins préleveurs assermentés. Quand ils relèvent des anomalies nous sommes obligés d'en tenir compte et quand nous avons fait un rapport sur la question cela n'a pas satisfait l'UCI. Ils ont trouvé que nous avions tort de parler. Pour eux les médecins doivent rester neutres et se taire. Ce n'est pas notre conception des choses et par conséquent nous ne voulons plus travailler avec eux.
Comment va se passer votre collaboration avec l'Agence mondiale antidopage ?
Nous avons demandé à l'Agence mondiale antidopage de faire des contrôles additionnels pendant le Tour de France. L'AMA qui croit au sérieux de l'AFLD fera les contrôles pour nous. Concrètement, quand le directeur des contrôles de l'AFLD aura envie de cibler un sportif car il aura des informations pour le faire, il transmettra cette demande aux observateurs de l'AMA pour effectuer le contrôle. Si la lutte antidopage organisée par l'UCI était vraiment crédible, l'AMA ne prévoirait pas d'envoyer des observateurs sur la course. L'AMA a décidé d'envoyer ces observateurs indépendants pour vérifier si les contrôles de l'UCI sont crédibles.
Les contrôles inopinés organisés par l'UCI sont-il efficaces ?
C'est très simple : Lors d'un contrôle inopiné, un sportif ne doit pas être au courant avant qu'intervienne le médecin préleveur. Dès qu'il est prévenu, il doit être accompagné d'une escorte qui le surveille. L'année dernière nous avons eu le sentiment que les cyclistes avaient beaucoup de temps pour se présenter à un contrôle. En seulement 15 minutes, un profil sanguin ou des urines peuvent être modifiés. Les observateurs de l'AMA seront vigilants sur ce point.