Cancellara-Armstrong : la révolte des sulfureux

Fabian Cancellara - -
Avec ses grandes lignes droites, ses quelques virages un peu raides et son pont, l’Erasmusburg, le prologue du Tour de France, disputé hier en fin de journée à Rotterdam, était promis à un rouleur. Restait à savoir quelle serait l’identité de l’heureux élu… Avant le début de l’épreuve, deux noms sortaient du chapeau : ceux de Bradley Wiggins et Fabian Cancellara. Le Suisse, 4e du dernier Tour, triple champion du monde (2003, 2007 et 2008) et double champion olympique (2004, 2008) ne manquait pas d’arguments.
La pluie qui s’est abattue en fin d’après-midi a eu raison des ambitions du Britannique, 77e à l’issue du prologue. Le second n’a pas déçu le public néerlandais. Attendu et bien décidé à faire taire les suspicions autour de l’affaire des vélos électriques, Fabian Cancellara s’est comporté en patron. Parti parmi les derniers entre Lance Armstrong et Alberto Contador, le Suisse a profité d’une piste sèche, pour aller chercher le chrono de Tony Martin, l’Allemand de chez Columbia qui a bien failli endosser le Maillot jaune grâce un excellent chrono (10’10).
Le jeune Allemand (25 ans) avait anticipé les mauvaises conditions météorologiques et avait fait le choix de partir plus tôt. Pari payant mais la puissance de Cancellara en a voulu autrement. Pour la troisième fois de sa carrière, l’auteur du doublé Tour des Flandres – Paris-Roubaix est en jaune à l’issue du prologue du Tour.
Armstrong frappe un grand coup
Cancellera leader, Tony Martin second et David Millar sur la dernière marche du podium, l’autre enjeu de ce prologue concernait le duel à distance entre le tenant du titre, Alberto Contador et le septuple vainqueur du Tour, Lance Armstrong. Les deux anciens coéquipiers ne devaient pas se manquer pour ne pas perdre trop du terrain l’un sur l’autre.
A ce petit jeu, c’est le Texan qui l’a emporté, dominant de sept secondes le Castillan. Mis en cause par les accusations de dopage de son compatriote Floyd Landis, Armstrong a rajouté à ses démentis une réponse sur le terrain. Et la manière est spectaculaire. « Je ne l’attendais pas si bien sur du plat, confie l’ancien directeur sportif de Cofidis Cyrille Guimard. C’est une surprise, je le voyais finir 10e de ce prologue. Il me parait mieux que l’an dernier à la même époque. »
Les autres ténors de cette 97e édition de la Grande Boucle, Cadel Evans (23e), Ivan Basso (72e), et les Frères Schleck (Frank, 79e et Andy 122e) ont souffert de la météo et lâché de précieuses secondes sur la chaussée détrempée de Rotterdam.